Christophe MAROT, Secrétaire général de la Préfecture de Côte-d’Or, sous-préfet de l’arrondissement de Dijon et Aline GUIBELIN, Déléguée départementale l’Agence régionale de santé (ARS) pour la Côte-d’Or ont tenu une audio-conférence de presse ce vendredi 21 août pour faire le point sur la situation de la région Bourgogne-Franche-Comté face à l’épidémie de COVID 19.

Aline Guibelin a ainsi débuté la conférence de presse par un point sur l’évolution de l’épidémie dans la région, une évolution qui va dans le sens de l’augmentation des cas positifs au Covid et qui marquent une augmentation de la circulation du virus.

Les indicateurs utilisés pour tirer ce constat sont les mêmes que les semaines précédentes, à savoir : le taux d’incidence ramené à 100 000 et qui a dépassé le seuil d’attention pour la Côte d’Or (20 pour 100 000) et pour la Région (15 pour 100 000). Le seuil d’attention est de 10 pour 100 000.

Le taux de positivité est le deuxième indicateur. Il reste en deçà de 5 % avec 2,10 % par exemple pour la Côte d’Or et 1,9 % pour la Bourgogne Franche-Comté.

Des capacités hospitalières bonnes et près de 23 000 tests effectués

Les capacités hospitalières régionales sont jugées à ce jour plutôt bonnes par l’ARS. Le virus semble circuler soit par des personnes symptomatiques soit par des personnes asymptomatiques voire faiblement symptomatiques. 80 % des personnes testées positifs au Covid sont asymptomatiques et contagieuses selon l’ARS.

Aussi Aline Guibelin a-t-elle rappelé qu’il était important que ce personnes ne voient pas les personnes fragiles pour éviter toute contagion à celles-ci.

Les classes d’âges les plus touchées par la hausse des cas positifs sont les 15-35 ans (+55 % en deux semaines) et les 67-74 ans (multiplié par 2).

L’ARS et la Préfecture rappellent donc l’importance de casser la chaîne de transmission et de respecter les gestes sanitaires (respect des distances, port du masque et lavage des mains).

Elles ont rappelé la stratégie nationale face au virus :

– tracer,

– tester,

– isoler.

Sur la Région, ce sont 22 800 tests qui ont été effectués sur 7 jours dont 452 cas positifs. Beaucoup sont asymptomatiques. Et tous les départements sont concernés. 7 départements ont dépassé le seuil d’attention. Seule la Nièvre est actuellement à l’abri de cette augmentation.

Un accès aux tests pour tous

Dans sa stratégie de prendre le virus de vitesse, l’ARS rappelle que le recours généralisé aux tests est possible sans ordonnance ni rendez-vous. Ces tests sont intégralement pris en charge par l’assurance maladie.

Si vous êtes de retour de vacances de zones fortement impactées par le virus, si vous avez ou non des symptômes ou si vous avez le moindre doute, il vous est recommandé de faire le test naso pharyngé. Les résultats sont obtenus très rapidement, entre 1 à 2 jours. Dans l’attente des résultats, il vous est demandé de rester isolé à votre domicile pour stopper toute propagation du virus.

Pour obtenir la liste des laboratoires et lieux de tests, vous pouvez consulter le site de l’ARS.

Pour la représentante de l’ARS, « réaliser un test est un geste civique et citoyen » a-t-elle indiqué après avoir précisé avoir elle-même réalisé un test.

Les tests et leurs résultats sont communiqués à votre médecin traitant. Ces tests sont initiés dans toute la région et sont ouverts à tous.

Encore 8 regroupements de cas actuellement

S’agissant des clusters ou regroupements de cas, ils concernent un nombre de personnes supérieur ou égal à 3 par regroupement. 10 % des personnes testées positif ont un lien avec un cluster existant nous a-t-on indiqué.

Ceux-ci sont développés davantage en milieu familial et professionnel sur tous les départements d’après les analyses de l’ARS.

Entre le 14 et le 21 août, 33 nouveaux regroupements ont été signalés, 17 ont été clôturés.

Depuis le 11 mai, 475 cas groupés ont été répertoriés. Ceux-ci ont moins de 2 semaines de durée de vie.

Pour permettre de casser la chaîne de transmission, l’ARS appelle au respect de l’isolement des personnes infectées et/ou en attente de leurs résultats de tests.

Les regroupements actuellement sous surveillance se trouvent dans le Doubs (2), dans le Jura (2), en Côte d’Or (1), en Saône-et-Loire (1), en Haute-Saône (1) et un regroupement transfrontalier entre les départements 70-25-74.

Les autorités mobilisées pour contrôler et verbaliser

Christophe Marot a donc indiqué que face à ce constat les forces de l’ordre étaient mobilisées pour faire respecter les mesures de port du masque, par une augmentation des contrôles. Le sous-préfet appelle aussi à respecter la déclaration des manifestations de plus de 10 personnes aux services de la Préfecture.

Il appelle à éviter les regroupements.

Les Maires ont été associés : une réunion a eu lieu en début de semaine avec l’association des Maires de France. Un travail a lieu sur les transports et au niveau scolaire.

De nouvelles réunions de travail devraient se tenir en début de semaine prochaine avec le nouveau préfet et le rectorat, ainsi que les partenaires.

De nouvelles mesures ont été prises pour rendre obligatoire le port du masque en extérieur à Semur-en-Auxois pour les marchés hebdomadaires, les concerts du jeudi, le marché de Saulieu et la Place Emile Zola à Dijon.

Le port du masque en entreprise

Le port du masque en entreprise est sous la responsabilité directe de l’employeur. Son application pourra être contrôlée par l’inspection du travail, soit de manière aléatoire, soit par la demande d’un salarié ou un tiers, a-t-on indiqué à la sous-préfecture de Dijon.

Pour Aline Guibelin, de l’ARS, la situation sanitaire actuelle est certes inquiétante mais pas alarmante. Sa crainte comme celle des services de la Préfecture reste une croissance exponentielle des cas positifs. « Le virus circule à bas bruit » a-t-elle expliqué, rappelant ensuite l’activité quasi-nulle en milieu hospitalier : 149 admissions au niveau national. En Bourgogne Franche-Comté, au 19 août, 24 personnes sont hospitalisées, toutes en réanimation.

Et pour la rentrée des classes ? Rien de précis pour l’instant pour la Bourgogne Franche Comté, même si Christophe Marot a rappelé les propos du ministre rappelant les protocoles du 9 juillet dernier et la possibilité de mesures locales suivant les besoins.

Quant aux sanctions pour non part du masque, dans les transports, celles-ci sont déjà appliquées. En revanche dans les rues précédemment indiquées, le sous-préfet a précisé que la mesure était récente et que les forces de l’ordre faisaient part de pédagogie, sauf dans le cas d’une personne récalcitrante au port du masque.

Les services de la Préfecture et de l’ARS sont sous tension de nouveau à quelques jours de la rentrée des classes et d’une reprise d’activité pour de nombreuses entreprises et le retour de leurs salariés.

Dès la semaine prochaine, l’éducation nationale devrait préciser les conditions de rentrée et d’accueil des élèves, nous a-t-on indiqué à l’issue de la conférence de presse.

Des informations qui seront fort utiles pour des familles entières…

EM