Nous devisions tranquillement mon épouse et moi, en piquant avec précision une feuille de Reine des neiges, quand soudain… arrêt sur image, le coude bloqué, la fourchette frémissante d’envie de s’engouffrer… le journaliste à l’écran nous assène sans ménagement : « la salade non bio vaut de 17 à 27 fois le prix d’une salade bio ».

Réflexe immédiat, la poubelle de cuisine où gît chiffonné le ticket faisant foi,,, « Ouf, dis donc, on l’a échappée belle, salade bio », pour un peu on se serait embrassés, mais ma femme avait la bouche pleine,

Arrivés à la côte de bœuf, bien persillée, voila t’y pas que le même présentateur à la mèche impeccable, sans respect pour notre digestion future, nous  balance avec un sourire gêné (ou jubilatoire, ou les deux mon capitaine ?) « la cour des comptes demande aux bovins dans les prés de limiter leurs flatulences pour le bienfait de l’humanité et pour que la France rentre dans les clous de ses engagements contre le dérèglement climatique ». A ce prix là de la viande rouge nous nous sommes sacrifiés et avons avalé ce qui resplendissait dans notre assiette, en vitesse, presque en se cachant avec la main. On se sentait coupables, mais coupables.

Du coup, réaction salvatrice et comme nous en avons assez d’avaler des couleuvres, nous nous sommes transformés en Sherlock Homes des 5 fruits et légumes, en Maigret du bien manger, en colibri de la croissance heureuse.

– Ben dites donc, quand même, il en va de notre santé et portefeuille, du sort de la planète et des agriculteurs et le cas échéant de la confiance que l’on peut apporter aux assertions que l’on nous distille sans cesse dans les médias.

On nous a bassiné sur les chaînes infos avec les méga bassines sans jamais réellement nous dire de quoi il s’agît. Le glyphosate, le Mercosur – ça na rien à voir ? Pas sûr-, les règlements européens qui disent des choses que l’on ne nous explique pas, les nitrites et les nitrates (deux frères?), les antibiotiques dans la viande ? A longueur de journée vient se déposer au creux de notre oreille, encombrer un peut plus la trompe d’Eustache – moi c’est Gilles-, un distillat pernicieux et binaire qui nous désigne des coupables que, après les nouvelles du foot et d’une célébrité quelconque, on nous présente comme des victimes d’un système capitaliste maléfique.

Je soupçonnais tellement les chèvres de félonie que j’ai goûté mon Epoisse du bout des lèvres.

Il faut absolument en savoir plus, démêler l’eau du lait, la crise énergétique du gaz du pâturage serein avec clarines, Montceau News a donc décidé d’enquêter en profondeur avec sérieux et impartialité. Heureux abonnés de Montceau News, les autres aussi, vous aurez la primeur de cette enquête en plusieurs volets et ainsi pourrez à la fois sortir du cadre binaire où l’on vous enferme, mais retrouver une confiance consolidée dans l’information, les produits du terroir et votre avenir,

Gilles Desnoix