Blanzy : les agriculteurs en colère murent l’Office Français de la Biodiversité
Jeudi à 18h 00, à l’appel de la FDSEA et des JA, une cinquantaine d’agriculteurs ont convergé vers le local de l’Office Français de la Biodiversité (OFB) pour faire entendre leurs ras le bol sur les réglementations concernant les haies, les cours d’eau et la prédation du loup.
Dans un premier temps, les agriculteurs ont installé leur matériel afin de monter un mur devant la porte de l’OFB : « le mur de la cohabitation impossible ».
Ils ont poursuivi en installant tout autour, un filet de protection du loup et une banderole, demandant la fin « des fonctionnaires militants ».
Un engin a déversé de la terre qui a été étalée en travers de la route et dans laquelle, ont été plantées de nombreuses branches afin de reconstituer une haie.
L’action s’est terminée en rebaptisant l’OFB, « Office Fouines et Blaireaux ».
Thibaut Renaud, vice-président des Jeunes Agriculteurs de BFC rappelle que cette action est motivée par trois axes : « les haies, l’eau et la prédation ».
Les exploitants déplorent que pour l’entretien des haies, les dates autorisées ne tiennent pas compte de la réalité du terrain : « On a rajouté 15 j avant et 15j après, soit du 15 mars au 15 août où l’on ne peut pas broyer ni tailler les haies, ce qui pose des problèmes pour les semis. D’autres part, les raisons invoquées, la protection des oiseaux et la nidification ne sont pas réalistes. La nidification se termine autour du 15 juin ».
Pour l’eau, le curage des fossés est soumis à une réglementation stricte.
« Cette année on a connu une année humide, avec de nombreuses précipitations qui ont provoqué des inondations.
Sur les cours d’eau, même constat. « On ne touche plus aux cours d’eau. Les arbres, le bois, les végétaux font de micro-barrages qui ont pour effet la sortie du lit du cours d’eau qui abîme et arrache les clôtures, comme sur l’Arroux cette année.
« Pour le curage des ruisseaux, c’est pareil. Il peut s’effectuer par petites portions sur demande à la DDT et l’OFB. Il faut déposer des dossiers de 10 pages, et après on attend, et avec la lenteur administrative, c’est pas gagné ! »
La prédation, une problématique qui inquiète les éleveurs qui estiment que le PNA (Plan National d’Action sur le loup) est trop difficile à mettre en œuvre.
« Avec nos territoires de bocages, il est compliqué d’installer des filets de protection. On ne peut pas protéger tous les animaux.
Ils espèrent et comptent sur l’évolution de la convention de Berne qui ferait passer le loup de « super protégé » à « protégé », qui autoriserait également le préfet à réagir plus rapidement pour donner l’autorisation des tirs.
L’objectif premier était de garantir la survie du loup en le réintroduisant et le protégeant pour arriver à 500 unités. Il semble qu’on soit bien au-delà de 1 000.
« On veut zéro attaque », rappellent les agriculteurs. On veut pouvoir tirer sur le loup quand il attaque pour défendre nos animaux ».
« On est devant l’OFB pour ce qu’il représente, l’État, Berne et les moyens donnés à l’exécutif », conclut les agriculteurs.
J.L Pradines