Trois principes pour maintenir le cap en 2013

Au programme de la dernière assemblée départemental : le débat d’orientation budgétaire 2013. Dans un contexte national de crise, le Département s’est lancé trois défis :  l’attractivité, la solidarité et la créativité tout en maitrisant ses dépenses. Pas de quoi satisfaire l’opposition pour qui ce DOB s’apparent plus à un bilan de l’année écoulée qu’à des orientations politiques et économique…

Rémi Chaintron est longuement revenu jeudi sur le contexte économique national et international. Un contexte de crise qu’il fallait évoquer puisqu’il agit directement sur l’action de la collectivité.

Comme d’autres, le département est touché par des fermetures de sites et les élus rencontrent « des salariés sans horizon, des familles sur le bord de la route… jetés aux aléas de la mobilité quand ce n’est pas celui d’un avenir sans perspectives ». Et d’évoquer Sycavil à Montchanin cet été, Lucy à Montceau dont les jours sont comptés, Val d’Aucy à Ciel, dont la disparition est annoncée en mars prochain. « À chaque fois, on remarque des décisions abruptes, l’absence de dialogue, le rejet de toute alternative de reprise, la recherche d’une économie immédiate… »

Mais le président du Conseil général assure travailler d’arrache pied et pouvoir compter sur le ministre du Redressement productif et ses conseillers pour éviter des solutions dramatiques et des licenciements. Une capacité d’écoute  du nouveau gouvernement louée par le président, tout comme le dialogue restauré avec l’État, les décisions budgétaires courageuses pour le redressement du pays, l’action d’Arnaud Montebourg « qui dans cette tempête sociale assume ses responsabilités et se démène pour retrouver les moyens d’une réindustrialisation créative. »

« Maintenir le cap des dépenses utiles et productives »

Après ce plaidoyer envers le nouveau gouvernement, Rémi Chaintron a présenté des orientations 2013, conformes à la tendance observée depuis trois ans, à savoir conserver son niveau d’investissement, poursuivre son désendettement et restaurer son épargne : « La Saône-et-Loire fait partie du tiers des départements qui n’auront pas activer le seul levier fiscal pour le département : la taxe sur le foncier bâti. »
En 2013, le Département a décidé de « maintenir le cap des dépenses utiles et productives et d’une action volontariste et prospective appuyée sur une gestion saine ». Attractivité, solidarité et création seront les trois grands principes sur lesquels entend travailler le Conseil général, « trois piliers pour une vision d »avenir ».

Les aides à Amazon, Creusot Forges, la création d’une unité d’abattage et de découpe de volailles et de lapins à Oslon, dans la Bresse chalonnaise… sont autant de dossiers évoqués dans cette droite ligne. « L’emploi est la première préoccupation des concitoyens et le Conseil général s’est emparé du sujet en aidant à l’installation de nouvelles entreprises, de nouvelles activités qui concourent à la création d’emplois. Nous nous engagerons aussi pleinement dans le dispositif d’emplois d’avenir », avance Rémi Chaintron.
Le budget 2013 sera également touché par la part prépondérante dédiée aux solidarités : la prise en charge de l’autonomie de personnes âgées, l’amélioration des conditions de vue face à la dépendance,…

Un crapauduc, mais encore ?

Pour l’opposition et André Accary, il s’agit là encore d’une assemblée « super light » en terme de rapports… « même si on a l’aménagement d’un crapauduc, sur la RD 48, pour participer à l’épanouissement de ces êtres vivants, rien que ça ! »

L’élu charolais juge les orientations pour 2013 inexistantes : « Elles ressemblent plutôt au bilan d’activités 2012 puisque tous le projets présentés ont d’ores et déjà été adoptés par l’assemblée départementale. Il n’y rien d’innovant, c’est simplement la continuité et l’approfondissement des programmes déjà engagés : stratégie de marque, Center Parcs, aménagement numérique du territoire,  rénovation de la maison du Charolais… »

André Accary juge le Conseil général « à l’arrêt, sans aucune préconisation concrète pour soutenir l’aménagement et le développement économique du territoire. On a des vagues promesses et, au final, le constat que le département est contraint par des finances mises en péril par les récentes décisions du gouvernement. À vous écouter, on dirait que vous gardez les clés et que vous êtes dans l’attente du retour du prince Montebourg de la Marinière ! »

Réponse de Rémi Chaintron : « Ne soyez pas aussi pessimiste, des 36 rapports vous n’avez retenu que le crapauduc, il y a quand même des rapports majeurs dans ce département : pour la troisième années, il n’y aura pas d’augmentation de impôts locaux, le Département va continuer son désendettement de 15 millions d’euros soit 51 sur trois ans et nous nous engageons à créer 70 emplois d’avenir. J’aurais aimé que vous reteniez Creusot Forges, l’abattage d’Oslo, plutôt que de vous arrêter à l’insignifiant. Et vous, que nous proposez-vous de votre côté : un retour au financement des cathédrales ? Sachez que pour les grands projets, il faut un certain temps de gestation. »

D. C.