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dimanche 23 septembre 2012 à 19:50

Savoir le dire

"La crétinerie a des limites"



 

Retrouvez ici régulièrement une nouvelle rubrique baptisée « Savoir le dire ».

 

Un peu « poil à gratter », humoristique, dérangeante… elle n’aura d’autre objet que d’aborder l’actualité différemment (si on ne voulait pas copier, on adapterait un slogan de France Inter : « lisez la différence !« ) en vous faisant réagir.

 

A nous et à vous de jouer.

 

Cela étant, voici un nouveau « jus » :

« Voila revenue la Lolotte et attention ! Elle est remontée comme un coucou suisse. Il faut dire que l’histoire s’y prête. Mais bon, n’ayant pas tous les mêmes sujets de révolte, ce sera à vous de juger, chers lecteurs. Donc, ce samedi, notre amie se rend au supermarché pour les inévitables courses et a la joie de retrouver dans la file d’attente d’une caisse, une copine,  perdue de vue de longue date. Après les effusions de circonstance, la Lolotte lui dit de passer avant elle, celle-ci n’a que deux articles en main.

Son tour venu, la copine commence à compter de nombreuses pièces jaunes (la Lolotte avec ses gros sabots lui demande d’ailleurs en riant si elle a fait les troncs d’église)  et se rend compte, le rouge aux joues, qu’elle n’a pas assez d’argent pour régler ses achats. N’écoutant que son bon cœur, la Lolotte lui glisse discrètement une petite pièce et le problème est réglé.

Devant les remerciements exagérés de la copine, la Lolotte lui dit qu’il ne s’agit pas d’une grosse somme et que tout le monde en aurait fait autant. Et là, l’amie fond en larmes, au grand étonnement de votre serviteur. Plus tard, autour d’un café, la malheureuse lui explique qu’elle est au bord de la crise de nerfs. En cause, l’attitude d’un fonctionnaire crétin, comme on espérait qu’il ne s’en fasse plus de nos jours…

En effet, cette jeune mère de famille de deux enfants en bas âge, raconte que le 16 de ce mois, et alors qu’il lui restait à peine de quoi survivre avec ses petits, elle a eu la mauvaise surprise de voir sa cuisinière à gaz tomber définitivement en panne. Pas d’autre choix que de la remplacer, au grand dam de la jeune femme. Etant interdite de crédit, elle a dû investir tout ce qu’il lui restait pour finir le mois dans cet achat imprévu. Se disant qu’elle demanderait un acompte à son employeur pour nourrir sa famille le reste du mois. A préciser que la copine de la Lolotte est employée grâce à un contrat aidé. Précision utile pour la suite de l’histoire.

La mésaventure étant arrivée le vendredi, la mère de famille, dès le lundi, envoie un fax à la personne qui gère les paies, demande son acompte et attend. Lundi rien, mardi rien, mercredi rien. Elle téléphone alors à l’accueil du service concerné où on lui répond que l’on ne traite ni le courrier, ni les appels en raison d’un « surcroit de travail » de la comptabilité. Mais que, en revanche, elle n’a qu’à envoyer un mail et qu’on lui répondra. Soit…

Le jeudi, pas de réponse au mail non plus. Donc, nouvel appel de la copine qui demande alors à parler au chef de service. Las !!! Et là, tenez vous bien, l’homme lui répond sèchement que effectivement, s’ils ne répondent plus ni aux courriers, ni au téléphone, ni par mail, c’est qu’ils doivent établir des contrats de travail en nombre important. Et que concernant l’acompte demandé, ce n’était juste pas gérable. « Donner un acompte à un salarié me prend autant de temps que d’établir 600 contrats » osa déclarer le fonctionnaire.
Expliquant à la pauvre femme que les salaires étant envoyés sur disquette à l’établissement payeur, bla, bla, bla… Tout de même un peu énervée, la copine rétorque qu’elle demande juste un acompte sur un travail déjà effectué et non pas une avance sur salaire. De l’argent gagné donc et qui correspondait à une demande légitime de tout salarié. Qu’est ce qu’elle n’avait pas dit là ! La réponse fut la suivante, texto : « Et ben, si je dois faire des acomptes aux gens en contrat aidé, ça va être très simple : je vais demander à ma hiérarchie de ne plus en prendre et ça va être vite réglé ! ». Ouiche ! Il a dit cela, le monsieur…

Ce dernier ne sait-il pas que la plupart du temps, les contrats aidés sont des contrats subis, faute de mieux et que les « heureux » bénéficiaires de ces contrats survivent avec, mais ne vivent pas de façon décente ?

Bref, la fin de l’histoire est ubuesque : le comptable ayant enfin accordé l’acompte à la copine (le jeudi) celle-ci, trois jours après attend toujours celui-ci ! Plus d’une semaine sans un sou, rien dans le frigo et tutti quanti. Merci monsieur le comptable…« 

 

 

 

 



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