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dimanche 29 juillet 2012 à 16:20

Carnet de voyage

Abisko – Kautokeino : des aides bienvenues



 

« Traverser la Norvège à pied ?

C’est le parcours du combattant ! »

 

 

 

Florian Gomet a quitté la Saône-et-Loire mi-juin. Direction le Kinnarodden et la Norvège, soit une traversée du pays de deux mois à pied et en vélo (plus d’explications ici) ! Jusqu’à la mi-août, nous vous ferons partager le périple de ce globe-trotter originaire du bassin minier, de Saint-Vallier, et domicilié à Montmelard, avec des photos et quelques mots de cet aventurier qui n’en est pas à son coup d’essai. L’occasion de voyager avec lui et découvrir des paysages magnifiques.

 

 

 

 

 

« Le lendemain de mon dernier message, je devais me ravitailler et acheter de nouvelles semelles. À la station touristique, la nourriture était environ deux à trois fois plus chère qu’en supermarché et impossible de trouver des semelles. J’ai donc décidé de faire du stop pour rejoindre Narvik, une grande ville située à quelque 90 km.

Après seulement quarante minutes d’attente, des jeunes Suédois m’ont embarqué. Ils se rendaient justement à Narvik. Une fois dans le centre commercial, je suis allé dans un magasin de chaussures. En discutant avec la patronne, je lui ai expliqué mon aventure en Norvège et mon problème de chaussures qui prennent l’eau. Elle m’a alors demandé ma pointure puis m’a offert une paire neuve ! « Tu ne peux pas aller au Kinnarodden avec des chaussures qui prennent l’eau », m’a t-elle dit. Elle a raison.

Ayant besoin d’aller en Suède, elle m’a ramené dans l’après midi à 20 km seulement d’Abisko. Je ne sais pas qui est mon ange gardien, mais il ne doit pas faire que les 35 heures…

 

 

35 à 40 km par jour et une triple ration de nourriture

 

 

J’ai repris ma route, équipé avec des chaussures neuves très confortables. Comme les douleurs sont parties, je fais des journées de huit à dix heures de marche, ce qui représente entre 35 et 40 km par jour. Le chemin balisé que j’ai suivi n’est pas facile : beaucoup de marais et de nombreux passages sur des rochers, mais les paysages sont sauvages et parfois d’une beauté inouïe, sans la moindre trace d’activité humaine.

À ce rythme, je dois manger environ 5 500 kcal par jour, ce qui représente l’équivalent de trois jours de nourriture pour un individu « moyen ».

 

Désormais, la lumière ne me dérange plus pour dormir…

Mais le mauvais temps est toujours là. J’ai même eu droit à une petite tempête en montagne avec beaucoup de pluie. Heureusement, j’ai trouvé refuge pour deux nuits dans une ferme Sami. Après ce déluge, le bilan n’était pas bon car les rivières sont montées très haut et deux ponts ont été brisés par la violence des torrents.

Le  premier était à l’embouchure d’un lac alors j’ai longé sa rive pour trouver une barque. La chance m’a souri, un Norvégien a accepté de m’emmener de l’autre côté.

Le deuxième pont était situé à 400 m d’un refuge où j’ai trouvé une échelle et des planches. J’ai ainsi fabriqué un pont de fortune, assez solide pour me laisser passer. Jamais je n’aurais imaginé que traverser la Norvège puisse être un tel parcours du combattant !

Loin d’être démoralisé par toutes ces embûches, je suis au contraire bien content qu’elles m’arrivent, puisque je les surmonte.

 

 

Traversées de rivières en slip et chaussettes !

 

 

Avec toutes ces rivières gonflées, il m’a fallu en traverser trois en slip et en chaussettes, mais cette fois je ne me suis pas dégonflé. Mon apprentissage s’est fait progressivement en commençant par un cours d’eau de 70 cm de profondeur pour 15 m de large, et en finissant par un de 1 m de profondeur pour 30 m de large. C’est une expérience curieuse : pendant les deux premières minutes, la douleur provoquée par le froid est atroce, puis elle cesse brusquement.

Sans perte de sensibilité au niveau des pieds. Je sens si les pierres sont glissantes, coupantes ou instables. Tout ce passe comme si le cerveau ne se concentrait que sur une seule chose : arriver de l’autre côté sans tomber. Je peux alors rester immobile dans l’eau sans éprouver de gênes, c’est étrange. J’ai fait route commune avec un Hollandais, Paulus, pendant plusieurs jours. Il m’a filmé pendant une traversée de rivière, j’espère qu’il n’oubliera pas de me l’envoyer !

 

 

Et maintenant le hors-piste…

 

 

Je ne me plains pas du mauvais temps car les belles journées, je dois les partager avec les moustiques… Je dois alors me déguiser en apiculteur : une couche supplémentaire de vêtements et une moustiquaire au visage. Ce qui n’est pas sans me faire suer (dans les deux acceptions). Je soulève quand même plus de 20 kilos à chaque pas. Je préfère de loin un temps venteux avec 7-8 °C, je me sens alors bien avec un simple maillot et les moustiques ne sortent pas.

 

Je repars cet après midi (jeudi) pour découvrir, avec appréhension, le hors piste. Cette initiation se fera en douceur, en commençant par 65 km (à vol d’oiseau) à travers la forêt et les marais sur un terrain relativement plat. Je suis tel l’oiseau s’apprêtant à quitter le nid en volant pour la première fois, c’est-à-dire inquiet, mais avec la liberté devant moi !

Si je ne me perds pas, je vous en dirai plus la prochaine fois ! »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



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