Lorsque ce matin, circulant sur une petite route de notre belle campagne, il vit un oiseau gros comme deux poings, immobile, à même le goudron, en bordure du fossé, il stoppa son véhicule et s’approcha doucement…. La chouette, (il s’agissait bien d’une chouette et il allait apprendre plus tard que sa véritable appellation était la « chouette chevêche » ou « athéna noctua »), était immobile comme en témoignent les photos prises aussitôt et ses yeux ronds semblaient implorer un service… « mais quel service ? » se disait-il, impuissant qu’il était devant ce petit animal à priori sans ressources physiques.

Le premier sentiment qui lui vint est qu’Il ne pouvait pas la laisser là, sans défense face aux véhicules à moteur et aux éventuels prédateurs et le second est que peut-être, non loin de là se trouvait sa cellule familiale qui la chercherait et peut-être pourrait la secourir. C’est le premier sentiment qui l’emporta et se souvenant qu’il existait des centres pour animaux sauvages en difficulté, il se dit que la magie « internet » lui indiquerait la marche à suivre. 

Après avoir soigneusement mis celle qu’il considérait déjà comme son amie dans un petit carton (celui qu’occupe d’habitude son appareil photos pour les prises rapides), il regagna son domicile et pianota sur le web….. seulement quelques secondes….. avant de trouver le numéro de téléphone d’un correspondant d’ATHENAS. Et là, ce fut exceptionnel, en deux minutes, son interlocuteur avait compris la situation, sa décision ne se fit pas attendre, il décida que tous deux allaient faire la moitié du chemin qui les séparaient, afin qu’il prenne en charge l’animal et puisse le transporter avec d’autres compagnons d’infortune l’après midi même vers le centre « ATHENAS » à L’Etoile das le Jura.

La rencontre avec ce correspondant qui souhaite garder l’anonymat, cette rencontre avec ce bénévole passionné dont il buvait les paroles fut d’une incroyable richesse. D’abord, il identifia formellement la chouette « chevêche » ou « athéna noctua », nom qui vient de la déesse Athéna et qui sous-entend que l’amie chouette est l’intelligence et la réflexion combinées. Il lui expliqua que sa protégée, avec son aile (humérus) fracturée, partirait avec d’autres animaux cet après-midi même (le convoi était programmé), qu’elle serait soignée puis mis en volière à filet pour qu’elle puisse réapprendre à vivre et surtout à s’émanciper. Tout cela est expliqué sur le site www.athenas.fr , tous les renseignements utiles sont aussi sur ce site.

Nous vous conseillons vivement de vous y rendre, de noter soigneusement les numéros d’appels en cas de besoin et même d’adhérer à l’association qui bien sûr à besoin d’aide. Vous pouvez aussi prendre connaissance et télécharger les revues « ATHENEWS » pleines d’informations et de conseils très utiles au grand public.  

Lorsque les « papiers très légaux », très utiles à sa prochaine villégiature et à la réussite de sa future indépendance furent remplis, lorsqu’’ « il » vit s’éloigner le véhicule qui emportait son amie la chouette, même s’il savait qu’il ne la reverrait plus, il était certain qu’elle resterait dans sa mémoire et il était, ma foi, un peu fier de ce qu’il venait de réaliser en complicité avec ces bénévoles de l’ Union Française des Centres de Sauvegarde de la faune sauvage.

Bien sur, ce n’est qu’un animal, et cet acte est bien dérisoire comparé aux atrocités humaines dont nous gratifie l’actualité mais cette éclaircie, si petite qu’elle soit, ne nous donne-t-elle pas un soupçon d’espoir ? Il n’est pas interdit de rêver…

Jean Michel LENDEL