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mardi 22 janvier 2019 à 09:39

Assises de Saône-et-Loire

Début (enfin) du procès d’André Gosset..



 

 
 

 

On prend les mêmes et on recommence : le procès d’André Gosset devant la cour d’assises de Saône-et-Loire, avorté en mars dernier à cause d’un des deux autres accusés qui défaillait (au propre – il ne s’était pas présenté à l’heure au 2ème jour -, et au figuré (il a alors échoué dans le box dans l’état d’une carpe qui rend l’âme), a pris le temps d’une grossesse pour se tenir à nouveau. Même cour, même avocat général, mêmes avocats, et mêmes faits, « tentative de vol avec arme », à la Clayette, en mai 2014.

 

 

 

 

Poursuivi en état de récidive légale, il encourt à nouveau la réclusion criminelle à perpétuité

 

 

 

Seuls les jurés sont renouvelés. On peut se reporter ici http://www.info-chalon.com/articles/faits-divers/2018/03/08/36171/assises-de-saone-et-loire-andre-gosset-avait-pris-perpetuite-en-1987-mais-il-s-etait-evade/ pour prendre connaissance de l’histoire rocambolesque qui fit une victime, (monsieur L., 79 ans, a eu le crâne frappé), ainsi que de la position de l’accusé principal. En ce lundi 21 janvier 2019, André Gosset se tient, identique à lui-même, mais le visage marqué par des cernes prononcées. D’ailleurs il dit à la cour devoir prendre de la codéine, un antalgique, ceci expliquant peut-être cela, du moins en partie, parce que sur le reste, ce qui l’occupe, le préoccupe, oriente son discours, reflet de ses pensées, c’est sa détention : poursuivi en état de récidive légale (condamné pour des faits similaires en novembre 1999 par la cour d’Assises de l’Aube), il encourt à nouveau la réclusion criminelle à perpétuité.

 

 

« Riez ! Moi je sais que je vais crever en taule »

 

 

Il s’adresse à la présidente Caroline Podevin : « Je vous l’avais dit l’an dernier, j’avais une stratégie de défense un peu atypique, mais ma défense a été mise à mal (le procès fut renvoyé le 2ème jour, ndla). Riez ! Moi je sais que je vais crever en taule. Mon seul but aux Assises sera de m’exprimer, et le reste n’aura pas d’importance parce que je sais comment ça va finir pour moi. » L’après-midi, il s’est lancé dans 1 heure 30 de soliloque pour raconter l’histoire selon lui, « et, comme ça fait 25 ans que je suis enfermé… ». Il veut soutenir les deux co-accusés (poursuivis pour des délits et non des crimes). Fabien G. : « Je le rencontre et il me dit : ‘on dirait un stup qui s’infiltre à la Clayette’. Je lui réponds : Moi ? Tu me dis que je suis un flic ? Tu devrais pas manquer de respect aux gens, c’est pas sérieux. » Franck R. : « Il m’a juste rendu service, je l’ai un peu menacé quand même. »

 

 

« La seule raison pour laquelle j’y vais, c’est par rapport à madame C. »

 

 

« Moi je finirai ma vie en prison, mais je regrette profondément ce qui est arrivé. Je voudrais que la cour d’assises sache exactement ce qui s’est passé avec madame Angélique C., car ce qui est arrivé ensuite, c’est la faute d’un mec qui voulait juste voir ce qui se passait. (« Il me présente des excuses, là ? » demande le vieux monsieur aveugle assis au premier rang à côté de sa fille). Comme je dis, c’est une extension de la vie en taule (il parle avec le tutoiement, comme s’il tutoyait la juge qu’il appelle par ailleurs « madame la présidente »), qui fait que si c’est un gars qui t’a rendu service, alors tu vas voir les gars, et… » et la nuit tombe. André Gosset voulait, par son long récit, convaincre la cour et ses jurés que « la seule raison pour laquelle j’y vais (chez le vieux monsieur), c’est par rapport à madame C. ».

 

 

 

 

Le témoignage tant attendu, mardi après-midi, si tout va bien

 

 

La plupart des témoins cités se sont défilés, et d’Angélique C., majeur protégée (sous curatelle), la cour n’a eu aucune nouvelle. « Les forces de l’ordre vont aller lui rappeler la nécessité de déférer. » Depuis mars 2018 ce moment est attendu, nous saurons ce mardi si enfin il aura lieu, et surtout dans quelles conditions puisqu’André Gosset en a fait la pierre angulaire de son édifice, là où l’on pense qu’en réalité il allait simplement commettre un vol, à main armée.

 

 

Florence Saint-Arroman

 

tribunal 0310172



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