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samedi 5 septembre 2015 à 08:54

Center Parcs du Rousset

Dernière réunion de la CPDP



 

Ce vendredi soir, la dernière réunion de la Commission Particulière des Débats Publics du Rousset s’est tenue à Marizy à la salle des fêtes.

Ce sont plus de 250 chaises qui avaient été installées : non seulement elles ont toutes été occupées, mais on a même dû laisser les portes de la salle ouvertes pour permettre aux personnes à l’extérieur de suivre la réunion publique.

 

Au total, on estime à 400 le nombre de personnes s’étant déplacées pour la dernière réunion de la CPDP. Parmi eux, il fallait compter le rassemblement massif d’élus et de partisans du projet, identifiables par leur écharpe tricolore pour les uns et par des t-shirts verts pour les autres.

Pour rappel, un grand rassemblement avait eu lieu dimanche dernier à l’étang du Rousset où déjà de nombreux élus de Saône-et-Loire et de la région ainsi que des citoyens s’étaient réunis pour déclarer leur soutien au projet du Center Parcs du Rousset. Ils avaient conclu la journée en se donnant rendez-vous ce vendredi.

 

Le nombre de places dans la salle étant limité, il a fallu faire preuve d’organisation pour obtenir les sièges tant convoités. Et c’est une véritable marée verte qui a envahi la salle de Marizy.

 

Une réunion de restitution de plus de deux heures

 

L’objectif de cette réunion, présentée par Madame Brévan, Présidente de la CPDP, était de restituer les résultats du débat et non pas de refaire le débat. Elle allait ainsi revenir sur les positions, éventuellement les consensus des participants. Puis la parole allait être donnée au public, avant de permettre à Pierre et Vacances de s’exprimer et aux élus et représentants de l’État de conclure.

 

Pour rappel, la CPDP a duré quatre mois ponctués par trois réunions générales et sept ateliers thématiques. Ce sont environ 160 personnes environ qui se sont réunies à chaque réunion publique. Et environ 100 personnes se sont régulièrement rendues aux ateliers, souvent les mêmes très assidues.

 

Sur l’ensemble des questions posées sur internet, sur le site de la CPDP du Rousset, seules trois questions n’ont pas obtenu de réponses de la part du conseil régional et du conseil départemental. Le maître d’ouvrage, Pierre et Vacances, a quant à lui répondu à toutes les questions lui ayant été adressées.

 

Avant de poursuivre son exposé, Madame Brévan a souhaité rappelé la nécessaire neutralité de la commission : « C’est une commission neutre qui a organisé le débat. Nous n’avons pas à prendre position. »

 

Poursuivant, la commission a fait le constat de deux groupes de participants s’opposant. Les partisans du projet, lors des débats et ateliers de la CPDP, étaient plutôt des élus, les chambres consulaires. Quelques particuliers se sont exprimés en salle, mais davantage sur internet.

Et ces jours, Madame Brévan a reçu 4634 signatures d’une pétition favorable au projet.

 

Madame Brévan a aussi rappelé que les réunions se sont tenues sur 6 sites différents. D’ailleurs le public connaissait bien le dossier pouvant ainsi posé des questions jugées intéressantes par la présidente de la CPDP.

 

Par ailleurs, Madame Brévan a indiqué le rôle et le but du débat public : « Le débat public a pour but de débattre d’un projet avec des informations suffisantes, mais pas de rapprocher des clans ».

Et d’ajouter : « Le second objectif du débat est de recueillir l’opinion du public. Ce débat a atteint ces objectifs ».

 

Décrivant parfois dans le détail les positions des uns et des autres et les points de crispation lors des débats, Madame Brévan a souhaité se montrer fidèle au travail accompli au cours de ces mois de débats. Elle a notamment rappelé les affrontements, prenant parfois le pas sur les idées. « Certaines idées des partisans ont pu être vues comme des postulats plutôt que comme de l’argumentation » a-t-elle rapporté.

 

Durant ces mois, les interventions nuancées se sont faites rares en réunion, mais plus nombreuses sur internet.

 

Revenant sur les thématiques traitées au cours des débats et des ateliers, Madame Brévan a rappelé que les débats s’étaient articulés autour de grands enjeux : le concept de Center Parcs, l’absurdité d’une bulle tropicale en pleine campagne, l’impact sur la vie locale, les retombées sociales, les retombées économiques, l’environnement, le financement du projet et l’aspect opérationnel.

 

Dans le déroulé des observations sur les échanges, la présidente de la CPDP a rapporté les propos des représentants du conseil départemental et du conseil régional s’agissant du financement du projet : « Ce n’est un subvention qui leur est versée, mais il s’agit d’un investissement ».

Au cours de la soirée, cette affirmation allait être reprise à plusieurs reprises.

 

Puis concluant sa longue mais toutefois succincte présentation, Madame Brévan a déclaré : « Le débat marque une étape dans la vie du projet. Quelques remarques de la commission : le débat est arrivé au moment où un protocole assez précis était signé. Ce débat a eu lieu aussi entre deux élections majeures, qui a facilité la politisation du débat. D’aucuns considèrent qu’il a eu lieu trop tard. Je rappelle également que Pierre et Vacances n’était pas obligé de s’y plier. Par ailleurs, le débat a montré la nécessité d’expression et d’échanges. Ce projet a été assez particulier. Il a une faible plasticité dans son concept. Il est donc peu adapté au débat public ».

 

La parole à la salle

 

Comme Madame Brévan l’avait rappelé, il était hors de question de refaire le débat, mais plutôt d’indiquer ses points de contentement ou de mécontentement s’agissant de l’organisation et du déroulé des débats de la CPDP.

 

C’est d’abord Monsieur Lautissier du Collectif PAT71, qui a pris la parole, exprimant son contentement.

Puis François Lotteau (Europe Écologie Les Verts) a poursuivi les échanges sur le bien-fondé du débat et de la forme choisie pour discuter. Il a conclu comme Madame Brévan plus tôt : « Le débat public n’est pas adapté à ce type de situation ».

 

Marie-Claude Jarrot, pour sa part, s’est exprimée en tant que Présidente des Maires de Saône-et-Loire. « Je souhaite conclure sur ce travail qui nous a occupé deux saisons, par la satisfaction et l’exigence. La satisfaction, que nous avons connu ce dimanche avec les élus et les partisans autour du lac du Rousset. Aujourd’hui, nous ne pouvons plus nous permettre des positions en demi-teintes. A titre personnel, je n’ai jamais hésité. Il n’est plus temps de si’nterroger, d’avoir d’état d’âme. Il ne suffit pas de dire oui. Il ne suffit pas de signer un chèque en blanc. Je veux rappeler que c’est un projet qui n’est pas subventionné. Toutefois nous devons être associés aux décisions prises, telles que la question de l’emploi. Nous ne pouvons pas accepter que cela soit intégré dans une logique de comptabilité de pôle emploi. Pierre et Vacances a donné son accord pour mettre en place un comité. Je veux croire aussi que le pôle d’excellence Agora trouvera un écho. L’idée de Center Parcs gourmand devra naître au-delà d’un magasin de produits régionaux. Il faudra parler d’un patrimoine gastronomique remarquable. Ensemble additionnons nos énergies, nos relais. Normalement, cela s’appelle l’intelligence collective. Je vous remercie ».

 

Plusieurs autres citoyens dans la salle ont pris la parole s’exprimant pour l’un en tant que chômeur, et l’autre en tant que membre d’une association environnementale. Ce dernier s’est alors adressé à Madame Jarrot : « Nous aussi on ne donne pas un chèque en blanc à nos élus. On leur demande de se positionner. » Et d’ajouter : « Quand vous dites qu’on ne peut pas dire non à certaines choses, pour une fille d’un ancien résistant… »

 

Ce sont ensuite Monsieur Lagrange, puis Monsieur Echalier qui se sont exprimés. Monsieur Lagrange a félicité la CPDP. « Ce débat est utile pour toute la population du département. Je trouve que c’est une très bonne occasion de sensibiliser la population au projet ».

 

Pour sa part, le Président de la CCI, M. Echalier a rappelé l’investissement de la CCI dans le soutien au projet. Il a aussi rappelé les difficultés des artisans et des entrepreneurs, ainsi que des jeunes diplômés qui vivent des difficultés pour trouver un emploi. Le Center Parcs représente à ses yeux une belle opportunité. Et de préciser : « Nous mettrons toutes les capacités qui sont les nôtres en termes de formation. Je souhaite que ce projet soit un projet de territoire. Je suis persuadé que nous y arriverons. Nous avons besoin de tout le monde pour s’approprier le projet.

 

Pierre et Vacances présente son ressenti

 

Après la participation de la salle, Jean-Michel Klotz, du groupe Pierre et Vacances a souhaité exprimé ce que le groupe a retiré de ces 4 mois de débats.

« Nous avons été heureux de la participation » a-t-il débuté. « Mais nous avons regretté que certains ateliers aient fonctionné selon le débat pbulic. Nous avons passé beaucoup de temps à répondre aux mêmes questions. Nous avons répondu à plus de 400 questions sur internet. C’est un travail considérable faisant appel à une vingtaine de collaborateurs et experts. Pierre et Vacances est une entreprise privée ne pouvant pas communiquer toutes ses données pour des raisons de concurrence. Notre objectif dans ce débat a été d’écouter les questions, les critiques et les avis. Le débat a mis en lumière que l’opposition résulte le plus souvent d’une vision différente de la société. Cette vision est légitime. Mais nous croyons que notre vision est complémentaire des autres modes de tourisme. Concernant le site d’implantation, l’étude d’environnement a mis en évidence une dizaine d’hectares de zones humides. Nous avons déplacé des bâtiments sur les plans. Et nous prenons l’engagement de ne pas faire d’extension. Nous sommes ouverts au fait de ne pas fermer le site aussi. »

 

Center Parcs a pris un certain nombre d’engagements : participation aux études sur les pistes cyclables, ouverture aux habitants du Rousset et de Marizy à titre gracieux, aux habitants du canton à prix réduit.

Monsieur Klotz a également montré son intérêt pour la proposition de faire venir des chefs étoilés. Les conditions restent toutefois à être étudiées. Il a achevé son exposé sur le plan environnemental et la cistude d’Europe, rappelant que les différentes études montraient qu’il n’y avait aucun risque pour la cistude d’Europe, le site d’implantation du Center Parcs se trouvant en dehors de ses zones d’habitat et de ponte.

 

Des élus satisfaits et optimistes

 

Le représentant de Pierre et Vacances a alors laissé la place aux élus du territoire, à commencer par les maires du Rousset et de Marizy.

Ils se sont tous les deux montrés satisfaits du débat, malgré des attaques personnels non fondées (selon Madame le Maire du Rousset).

André Accary, Président du Conseil Départemental a rappelé son attachement au projet et ses espoirs qu’il avait exprimé dimanche dernier. Et d’insister : « Il s’agit bien d’un investissement et non pas d’une subvention. C’est un dossier qui prend du temps avec différentes étapes. Le département sera très vigilant sur les engagements de Pierre et Vacances. Sachez que je saurais défendre l’intérêt de mes concitoyens dans l’intérêt général. »

 

Michel Neugnot, Vice-Président au Conseil Régional, en charge des finances, s’est exprimé au nom de François Patriat : « Sur ce débat public, je pense qu’il a été fructueux. Je voudrais proposer de créer un jury citoyen tiré au sort, pour suivre le projet. Ce que nous voulons à travers l’action, c’est une région solidaire. Nous voulons une région qui soit durable, c’est-à-dire qu’elle prenne tous les intérêts écologiques en compte. Il y a un retour sur l’investissement que l’on fait. Et chaque fois qu’il y a un bon dossier, les collectivités de droite et de gauche le soutiennent. »

 

Gilles Payet, Préfet de Saône-et-Loire a déclaré pour sa part : « Ce débat ne fut effectivement pas facile. Mais y-a-t-il des débats faciles ? Pour ma part, j’ai toujours eu le sentiment que ce débat s’est déroulé dans des conditions satisfaisants. Je crois pour ma part que ce débat a été utile. Nous n’avions pas la totalité des éléments techniques et nous attendons beaucoup du porteur du projet. Nous attendons les conclusions de la commission avec beaucoup d’intérêt. Cela va nous permettre d’apprendre de ce débat. Et nous veillerons à ce que le projet soit enrichi. ».

 

Madame Brévan a conclu la soirée en rappelant que le rapport de la CPDP devrait être rendu en octobre, permettant à Pierre et Vacances de rendre sa propre décision au début de l’année 2016.

 

Des cahiers d’acteur réalisés dans l’été

 

Malgré l’absence de réunions et d’ateliers cet été, les associations, les partisans et les opposants ont projet ont poursuivi leurs efforts, notamment à travers la rédaction de cahiers d’acteur disponibles auprès de la CPDP. Ceux-ci ont été ajoutés aux nombreux échanges de ces quatre derniers mois.

Ce sont ainsi l’ADRET (Association pour le Développement dans le Respect de l’Environnement en Territoire Morvan et Environs), Europe Écologique les Verts, le Pays Charolais Brionnais, l’association l’Accueil Paysan, la Communauté de Communes du Charolais, l’association Pro-geai du Rousset (sans center parc), les chambres consulaires (CCI, CMA, Chambre d’agriculture), France Nature Environnement, Action solidarité rurale, la CAPEN71, le Conseil départemental et des acteurs du monde économique local qui ont rédigé et signé plusieurs cahiers d’acteur, présentant leurs positions appuyées d’un argumentaire.

 

Au-delà de ces cahiers d’acteur, la mobilisation des opposants est restée entière, puisqu’ils cernaient la salle avec des banderoles et accueillaient les arrivants avec la signature d’une pétition et la distribution de documents. Non seulement ils poursuivent leur rôle de diffusion d’information sur le Center Parcs du Rousset, mais aussi sur celui de Poligny dans le Jura. Dans un dossier datant du 31 août dernier, ils présentent une « analyse contextuelle économique et financière de Pierre-Emmanuel Scherrer, intitulée Le hold-up de Pierre et Vacances sur les finances des collectivités locales ».

 

On l’aura compris : les opposants n’ont pas dit leur dernier mot !

 

A présent opposants et partisans attendent la réponse de Pierre et Vacances sur la poursuite du projet. Celle-ci devrait arrivée en début d’année 2016.

 

Émilie Mondoloni

 

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