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lundi 7 juillet 2014 à 10:25

J’ai testé pour vous

Un site de rencontre sur Internet



 

 

Un site de rencontre sur Internet

 

 

AdopteUnMec, Badoo, Meetic, e-Darling, Attractive World, Grospoisson… Autant de sites prometteurs qui, à force d’être vantés dans les publicités, ont fini par piquer ma curiosité. En route donc, à la recherche du prince charmant ! J’en rigole d’avance, persuadée de tomber sur une vaste arnaque aux sentiments. Mon enquête a duré environ un mois et j’en ai gardé des souvenirs épiques.

 

 

 

 

Et puisqu’il faut bien choisir l’un ou l’autre de ces sites, je me décide pour le plus connu. Allez hop ! C’est parti…

 

Première étape, je choisis un pseudo, j’y passe un temps fou puisqu’apparemment de nombreuses personnes y ont pensé aussi. De guerre lasse, j’ajoute quatre chiffres au hasard et mon pseudo est enfin accepté. Ouf !

 

Sans m’abonner, je peux consulter succinctement les fiches de ces messieurs, faire des recherches rapides en indiquant le profil recherché. Pour ma part, je recherche un candidat d’environ la cinquantaine, libre, beau, riche, intelligent… Je plaisante ! Un monsieur sensible, avec du charme et l’intelligence du cœur suffira. Ce sera même déjà beaucoup. J’affine ma recherche, en souhaitant qu’il aime voyager et surtout, qu’il ait de l’humour. Bon ! Ben avec ça, c’est presque la perle rare que je cherche…

 

Hors abonnement, je peux également « flasher » celui ou ceux qui me plaisent. C’est super, car une fois « flashée », la personne ne peut pas me contacter. Idem si vous lui envoyez un mail : elle ne pourra pas vous répondre. Sauf si le monsieur est estampillé « Premium ». C’est-à-dire nouvel inscrit. Vous comprenez, il ne faut pas qu’il se décourage trop vite car lui, il a payé son abonnement. Bref, si vous avez des oursins dans les poches, oubliez le prince charmant. Il n’est pas gratos et vous devrez ouvrir les cordons de la bourse pour l’approcher.

 

Il ne reste qu’une solution : sortir la carte bancaire. Mais avant, je créé mon profil, en indiquant taille, poids, couleur des yeux, des cheveux et tout le toutim. Je dois également répondre à des questions subjectives (romantique ? quel caractère ?). Bref ! Pas facile de se décrire et de rédiger son annonce. D’ailleurs, je pense que nous ne sommes pas tous égaux au niveau de la prose et un texte bourré de « fôtes » est quelque peu rédhibitoire. Du coup, je suis persuadée que des personnes pleines de qualités sont éliminées d’office, à la lecture de leur présentation.

 

Par contre, messieurs, au niveau de la présentation, ne tendez pas la perche pour vous faire battre ! Comment une femme peut-elle s’arrêter sur le profil d’un candidat qui répond qu’il n’a rien à dire sur lui, car c’est sa vie privée ?

 

Qu’il n’a lu aucun livre, ne connait aucun film, qu’il n’a aucun hobby, qu’il n’aime pas le boulot et qu’il ne connait qu’une ivresse : celle que procure Dame Bouteille ! Vous riez ? Vous avez tort, j’ai lu tout cela. Avouez que cela fait beaucoup pour un seul homme !

 

Mais revenons à nos moutons… Voilà, c’est fait, je suis abonnée. Pour un mois… Et pour la modique somme de 29,99 euros. Je pouvais m’abonner 6 mois (14,99 euros par mois, facturé en un paiement de 89,94 euros) ou 3 mois (19,99 euros par mois en un règlement de 59,97 euros). On remarquera le prix psychologique en vigueur. Un mois, ça sera bien suffisant pour me faire une idée.

 

Je peux donc maintenant consulter les fiches de ces messieurs, les contacter, chatter. La fête ! Exigeante, je ne regarde que les profils avec photos. Par contre, dans un premier temps, je n’en ai pas fourni moi-même. Pas bien ça… Mais je trouve ceux qui l’ont fait extrêmement courageux. Personnellement, je ne suis pas prête à me dévoiler. Du moins publiquement. J’ai bien conscience que je ne joue pas le jeu, mais bon…

 

Mon tout premier contact provient d’un homme qui dit exercer une profession artistique et qui, au fil des conversations, se révèle être quelqu’un d’érudit. Un passionné de tout, qui connait tout sur tout. Durant deux jours, nous conversons via nos messageries respectives (pour ma part créée spécialement pour l’occasion). Et puis, le troisième jour, pfuittt ! Plus rien ! Envolé l’oiseau…A plusieurs reprises, la situation se répète et je n’y comprends plus rien. Jusqu’à ce qu’une connaissance me mette « au parfum ». En fait, sur ces sites, on peut se retrouver face à des « leurres ». Ce sont de faux-profils, juste là pour appâter le client et le faire se réabonner le plus longtemps possible.

 

Je ne perds pas de vue que je ne suis sur ce site que pour les besoins de mon enquête, mais tout de même ! Je me mets à la place des « vrais » candidats au bonheur et cela me mets en rogne. Exit donc l’artiste, l’ingénieur et autre cadre dynamique.

 

Quelques jours plus tard, je suis contactée par un monsieur qui me dit avoir été charmé par mon profil. Il adore les blondes aux yeux bleus, prétend-il et me félicite d’avoir encore le courage d’enseigner de nos jours et bla bla bla… Toutefois, il aimerait bien que je lui envoie une photo et que je lui donne mon numéro de téléphone. Histoire de… Je le préviens que je ne suis absolument pas photogénique et que je suis plutôt moche. Comme cela, cela lui évitera les désillusions. Mise au pied du mur, j’envoie la fameuse photo sur sa messagerie privée et…passe à autre chose.

 

Le lendemain, dès potron-minet, sonnerie du téléphone. Encore endormie, je m’enquiers de qui ose me réveiller à cette heure. Et devinez quoi ? C’était mon « soupirant » qui me proposait de m’inviter à une table fameuse de la région, pour un menu-dégustation à …130 euros. Je m’entends lui répondre que c’est un peu prématuré et que cela aurait pu attendre quelques heures. Pas découragé, il m’envoie tout au long de la journée des SMS qui commencent sérieusement à m’exaspérer. Voyant que les réponses tardaient à venir, il m’envoie un ultime message.

 

« Comme tous ceux qui travaillent à l’Education Nationale, je m’aperçois que vous êtes un peu désorientée et que vous ne savez pas ce que vous voulez ». Moi, désorientée ? Non, non, mon petit père, c’est toi qui précipite les choses. Et de ce pas, je raye le monsieur de mes tablettes. Au suivant !

 

Le suivant valait son pesant de cacahuètes. Se décrivant comme un « Adonis » à qui les dames venaient manger dans la main et ce, sur son lieu de travail où son entreprise était implantée… Oh oh ! Ce genre de type me fait en général bien rire, tellement la ficelle est grosse. A sa demande de rendez-vous, je réponds par l’affirmative et nous décidons de nous rencontrer dans un bar branché de la ville. Au bout de trente minutes, je n’en peux plus de sa suffisance et de sa conversation creuse. Tel un moulin à paroles, il m’a raconté tous les détails de la faillite de son couple, précisant bien que c’était entièrement la faute de Madame ! Heureusement, une copine complice, à chaque rencontre, m’appelle sur mon portable et si mon vis-à-vis est par trop ennuyeux, elle me sauve la mise en inventant une excuse-bidon pour me libérer. Ouf ! Je quitte le monsieur tellement rapidos qu’il ne comprend pas que je ne veuille pas profiter de sa présence encore un moment.

 

Décidément, ma quête du Graal est bien mal engagée ! Mon troisième contact est un sexagénaire, qui souhaite rencontrer une jeune femme de 35 ans maximum ! Waouh ! Il ne doute de rien le monsieur ! Je lui fais remarquer que j’ai largement passé la trentaine, mais que moi aussi, je cherche un jeunot ! Et donc, qu’il est beaucoup trop âgé pour moi. Estomaqué, lui aussi a joué la fille de l’air, tandis que je m’amusais comme une folle.

 

Enfin, le dernier candidat à participer à l’expérience à « l’insu de son plein gré » est un homme qui présente bien et qui est extrêmement courtois. Plutôt séduisant, il me réclame aussi une photo et la recevant, déclare que le sujet lui plait beaucoup. Ajoutant : « Dites-moi quand je pourrai publier les bans ! ». Je freine des quatre fers et lui demande de ne pas s’emballer ! Refroidi, mon ultime candidat préfère renoncer.

 

Après le pot-de-colle, l’Adonis, le pépé « puma», le pressé, j’ai également rencontré un homme marrant, gentil, avec qui nous avons conversé en toute amitié. Des moments agréables passés à nous raconter nos mésaventures respectives sur ce site. Bien évidemment, les limites ont été posées lorsque je lui ai dit qu’en fait, mon inscription tenait uniquement à mon enquête journalistique. Je précise que tous ont été prévenus après coup du pourquoi de mon inscription.

 

Cette enquête terminée, je n’ai aucune envie de repiquer au truc. Certes, je peux comprendre que des personnes souffrent de la solitude, qu’elles n’aient peut-être pas les moyens ni l’envie de sortir et voir du monde. Mais en toute honnêteté, et si je reconnais que des couples se forment pour un jour ou pour la vie grâce à ces sites, rien ne vaut les « vraies rencontres » et les vrais échanges. Personne n’est à l’abri du « coup de foudre ». Croiser un inconnu dans la rue et soudain, plus rien n’existe ! Allez, on y croit.

 

Mais ce que j’en dis…

 

 

 

 

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