Le label national Tourisme et handicap

pour le Centre d’art contemporain Frank Popper

Chose promise, chose faite. Le Centre d’art contemporain Frank Popper avait annoncé sa demande du label national Tourisme et Handicap auprès du ministère de l’Économie, des Finances et de l’Emploi. Ce dossier a été instruit par une commission départementale qui s’est déplacée dans les locaux et a rendu un avis favorable.La présentation offcielle de ce label a eu lieu samedi dernier…

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Il est assez rare qu’un établissement ait le label pour les quatre handicaps. En Bourgogne du Sud, seul un autre établissement y est parvenu : la Galerie Européenne de la Forêt et du Bois  à Dompierre-les-Ormes, vaste établissement départemental.

Pour obtenir l’aval de la commission nationale Tourisme et handicap et répondre à toutes les exigences de l’accueil des publics handicapés, les propriétaires des lieux, Georges Silva et Franz Spath, ont du apporter quelques modifications : rampe d’accès, modification grillages…
Et aujourd’hui, le centre est accessible aux personnes souffrant de handicap moteur, visuel, auditif et/ou mental.

L’expérience et la médiation à l’origine de l’obtention de ce label

Ce tour de force a aussi été rendu possible grâce à deux spécificités du Centre d’art Contemporain Frank Popper : la médiation culturelle et le passé médical du Dr. Franz Spath.

Dans le handicap moteur, Franz Spath a une très grande expérience à la fois familiale et médicale : il a  accompagné pendant des années des groupes en chaises roulantes lors de séjours touristiques à travers le monde.

Pour le handicap visuel, c’est plutôt Georges Silva qui est à la manœuvre. Lui-même souffrant d’un handicap visuel, il accompagne ce public spécifique au Centre. Autre particularité de cette structure d’art contemporain : il est possible, pour les déficients visuels, de toucher les œuvres, chose rare dans les musées et centres d’art. La médiation culturelle permet d’accompagner ce public et de présenter oralement les œuvres.

En ce qui concerne le Handicap Auditif, là aussi le CAC connaît ce public spécifique : des membres du Centre y sont confrontés, et l’habitude a été prise lors des visites avec les médiateurs de s’y adapter.

Enfin, pour ce qui est du handicap mental, le Centre a déjà une expérience importante avec l’accueil de groupes handicapés mentaux, depuis quatre ans. D’ailleurs une des soirées des Amis du Centre a été consacrée à ce handicap avec une performance de l’OASIS de Chauffailles, centre d’aide par le travail  pour handicapés mentaux.

Cette soirée-performance a eu lieu le jeudi 3 mai dernier au Centre d’art avec la présentation de « Statues Quo » avec 13 comédiens handicapés sous l’égide de Liliane Benoist.

Les médiateurs du centre formés

Le passé de médecin généraliste du Dr. Franz Spath et les préoccupations pédagogiques de Georges Silva ont donc pesé lourd dans l’obtention de ce quadruple label. Mais l’accompagnement systématique des visiteurs par des médiateurs culturels a été aussi un facteur déterminant pour l’obtention de ce quadruple label : la formation des médiateurs par le Centre Pédagogique Georges Antoine inclus une formation spécifique à ces publics. Le savoir faire des médiateurs du Centre n’est plus à démontrer !

Un « savoir accueillir » essentiel

Ce label permet au Centre d’art Contemporain Frank Popper de figurer dans tous les guides nationaux et internationaux de Tourisme et Handicap : une forme de tourisme en très forte expansion dont la demande ne fait qu’augmenter. Cela participe à l’excellence de l’offre d’une région et met en valeur les préoccupations humaines et sociales des acteurs touristiques.
Ce « savoir accueillir » est essentiel pour attirer tous les publics et leur offrir des prestations spécifiques de qualité. C’est grâce à ce genre de particularité qu’un public se fidélise à une région, à un lieu.

Quelques rares établissements du canton ont obtenu ce Label. L’office de tourisme Semur-Marcigny vient d’ailleurs également de l’obtenir (pour 3 handicaps).

Trois artistes à l’honneur

La plaque Tourisme et handicap a été dévoilée samedi dernier. À cette occasion, Franz Spath et Georges Silva ont présenté des travaux d’artistes handicapés : Maurice Odic, Herrmann Simon, Tilly Grathwohl.

Maurice Odic, artiste français, est connu des visiteurs des biennales d’art contemporain de Marcigny, présenté en 2008, il avait obtenu un Prix spécial du Jury et était à nouveau présent en 2010.
Son témoignage est poignant : « Dès que j’ai commencé à créer avec le numérique en 1998 pour compenser la perte de l’usage de mes mains, j’ai perçu immédiatement tous les dangers recelés dans cet outils : effets faciles, utilisation débridée de la couleur, simplicité spectaculaire des collages. Je me suis donc attaché à ne pas tomber dans les travers que toute ma vie j’ai combattus. »
Quelques œuvres présentées sont prêtées par Jacques Charmont, adjoint au maire de Marcigny et amateur d’art. Une des œuvres est entrée dans la collection du Centre d’art.

L’art ? Un combat et une raison de vivre

Créer lorsqu’on est handicapé, être artiste, c’est à la fois un combat et une raison de vivre ! Maurice Odic n’est pas une exception comme le témoigne les deux autres artistes présentés.
L’allemand Hermann Simon était Grand Invalide de Guerre (G.I.G.) en chaise roulante. Toute sa vie il a été artiste professionnel. Il a laissé une grande œuvre gravée, peinte ainsi que des sculptures. Il a illustré des livres de poésie d’une autre artiste paralysée totalement : Tilly Grathwohl. Le Centre d’art possède les originaux de ces poésies ainsi que les originaux de l’œuvre gravée par Hermann Simon crée pour illustrer ces textes d’espoir et de joie de vivre.
Ces œuvres ont été accrochées lors du dévoilement de la plaque Tourisme et Handicap en hommage à tous les artistes d’art contemporain handicapés.

Cette manifestation a remplacé la traditionnelle soirée-débat du premier jeudi de chaque mois des Amis du Centre d’art contemporain Frank Popper. En effet, le jeudi 6 décembre le centre d’art sera mobilisé pour participer au Téléthon à Génélard (avec de l’art participatif…).