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jeudi 28 juin 2012 à 00:05

Caisse primaire d’assurance maladie

Les grands chantiers…



 

Arrêts de travail, transport de malades et génériques…

Il y a encore du boulot ! 

 

 

 

Malgré l’économie de 4 millions d’euros réalisées sur les dépenses en 2011, la Caisse primaire d’assurance maladie doit encore faire face à trois postes sensibles qui plombent les résultats. Si les génériques, mieux acceptés, posent de moins de moins de problèmes, l’évolution des arrêts de travail et du transport de malades plombent les efforts  et inquiètent la Sécurité sociale…

 

 

 

Annie De Villa, médecin conseil chef, Alain Piffeteau, directeur de la CPAM71, Hélène Paillard, sous directrice régulation, et Béatrice Bouthinon-Pourrat, responsable de la communication

 

 

 

 

Les soins dispensés par les professionnels de la santé en ville s’élèvent à 506,5 millions d’euros enregistrant une évolution de + 2,5 % par rapport à 2010.

Parmi ces dépenses, on constate que les médicaments représentent à eux seuls plus de 30 % des remboursements effectués par la Caisse, les arrêts de travail 14,6 % et les transports de malades 5,7 %.

Si l’évolution des médicaments s’est limitée à + 0,7 %, les dépenses d’arrêts de travail ont, elles, évolué de + 3,1 % (contre + 5,2 % en 2010) et celles des transports de malades de 9,3 % (contre 5 % en 2010).

 

 

Les médicaments et l’utilisation des génériques. L’évolution, très faible, est une des moins inquiétantes. Mais les montants en jeu sont tels que la vigilance reste de rigueur à la CPAM. 12 millions d’euros d’économies ont cependant été réalisés en 2011 grâce aux génériques. « Les recommandations des professionnels et la communication commencent à porter leurs fruits, se satisfait le directeur de la CPAM. Mais les efforts ne vont pas s’arrêter là ! »

Le taux de substitution n’est en effet que de 72 %, « c’est bien, mais on peut encore faire des actions sur ce thème pour faire encore des économies. » D’autant que la nouvelle convention signée par les pharmaciens fixent un objectif à 85 %.

Pour aider, dans les semaines à venir, la CPAM va renforcer le dispositif de tiers-payant. Comment ? « Le patient devra accepter le générique proposé par le pharmacien, s’il ne le fait pas il devra faire l’avance des frais. Il n’y aura plus de tiers payant. » Ce principe existe déjà, mais il n’est pas rigoureusement appliqué dans les faits. Pour preuve, des pharmacies ont actuellement des taux d’application du tiers-payant de 99-100 %, alors que leur taux de substitution n’est que de 50 %.

À l’avenir des sanctions seront mis en place contre ces établissements.

« À nous aussi de faire notre travail et d’expliquer qu’un générique a la même efficacité qu’un princeps », souligne Annie De Villa, médecin conseil chef. « D’ailleurs, au sujet de ce débat sur l’efficacité, des tests fait sur un anticholestérol ont monté que les deux médicaments étaient aussi efficaces », précise Alain Piffeteau.

Les pharmaciens devront également faire des efforts pour ne pas changer régulièrement de molécule et ne pas proposer à chaque fois des génériques différents.

Quant aux personnes âgées qui seraient désorienter à l’idée de changer le nom de leur médicament, utilisé depuis plusieurs années, leur médecin aura toujours la possibilité d’indiquer non-substituable sur leur ordonnance pour ne pas les contrarier.

 

 

 

Les arrêts de travail. Les dépenses relatives  ce poste s’élèvent à plus de 75 millions d’euros. Cette évolution est la conséquence d’une forte augmentation des indemnités journalières maladie de plus de trois mois (+ 8,6 %) couplée à une hausse des indemnités journalières maladie de plus courte durée.

Les prescriptions par les spécialistes ont également explosé ces six premiers mois de l’année 2012 : + 19 %.

Le nombre de jours d’indemnisation augmente, lui, de + 2,5 % pour un objectif fixé à +1,4 %. Ce sont les arrêts de longue durée (de plus de 3 mois) qui progressent le plus.

Parmi les raisons avancées : les délais d’accès importants à une consultation de spécialiste. « Nous avons été alertés sur le sujet et nous allons y travailler. » Certains patients doivent parfois attendre un an avant d’obtenir une consultation chez un spécialiste (ophtalmologiste) et pour les spécialistes CHU, jusqu’à six mois, sauf urgence médicale bien sûr. Le délai d’attente pour une IRM est, lui, de deux mois, à Mâcon comme à Chalon.

« On manque clairement de praticiens, confirme Annie De Villa. Il y a bien des dispositifs incitatifs pour qu’ils s’installent dans des régions comme la nôtre, mais pas de vraie contrainte. C’est à la bonne volonté de chacun. Ils sont donc de moins en moins nombreux et font de plus en plus d’heures. »

Au point de refuser certains patients pas habitués de leur cabinet ? « Certains font 70 heures par semaine, il faut donc les comprendre. Mais je peux vous assurer que quand ils sont face à une urgence ils trouvent facilement de la place pour soigner ». On ne demande qu’à la croire…

 

Les arrêts de courte durée ont de leur côté fait l’objet depuis plusieurs années, d’un travail de sensibilisation qui porte ses fruits : sensibilisation des prescripteurs, interventions dans les entreprises ayant de nombreux arrêts et renforcement des contrôles médicaux et administratifs auprès des assurés.

 

 

 

Les transports de malade. En Saône-et-Loire, les établissements de santé sont à l’origine de 74 % des dépenses de transport prescrites dans le total des dépenses en raison du nombre important de structures. Les dépenses de transports sanitaires de malades s’envolent en 2011 avec une augmentation de + 9,3 %.

Au niveau de la région Bourgogne, le montant remboursé pour des transports est le plus important avec 26,9 millions d’euros sur l’année, soit 6 % des soins de ville. Les taxis influent largement sur cette augmentation. C’est encore la Saône-et-Loire qui a le plus fort taux de la région avec une évolution de + 16 %, contre 12,4 % en moyenne sur la Bourgogne pour les transports en taxi.

Pour les quatre premiers mois de 2012, la Saône-et-Loire est le seul département bourguignon où l’on constate déjà une augmentation (+ 3,5 %) alors que la région enregistre une baisse de – 0,6 %.

« Nous allons faire des recherches sur les hôpitaux et multiplier les contrôles des prescripteurs », prévient le directeur de la CPAM.

 

 

 

D. C.

 

 

 



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