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mercredi 21 mars 2018 à 06:53

Fiche santé : la rubéole

Une maladie virale contagieuse



 

 

 

 

Dans cette nouvelle fiche santé, nous poursuivons notre parcours parmi les pathologies souvent méconnues contre lesquelles les bébés nés à partir du 1er janvier 2018 sont vaccinés.

 

 

 

La rubéole fait partie des 11 maladies de la campagne vaccinale nationale. Et vous avez sans doute déjà entendu ce nom. Tachons de mieux comprendre ensemble de quoi il s’agit.

 

 

Une infection contagieuse

 

 

 

La rubéole est une infection virale contagieuse survenant le plus souvent chez l’enfant entre 5 et 9 ans. On dit qu’elle confère une bonne immunité et ne rechute pas. Autrement dit, une fois que vous l’avez eu, vous êtes immunisé.

 

 

 

En revanche, la contamination pendant la grossesse peut être grave en raison d’un risque élevé de malformations fœtales. Toutefois, le corps médical indique que le risque de transmission de l‘infection au fœtus est variable selon l’âge gestationnel : très fréquent (90 %) avant la 9e semaine de grossesse, il décroît ensuite (25 %) vers la 23e semaine. En outre le risque d’anomalies congénitales est très élevé avant la 9e semaine de grossesse et très faible après la 16e semaine.

 

 

 

Avant la généralisation de la vaccination, la rubéole sévissait sur un mode épidémique au printemps.

 

 

 

La source possible d’infection du virus est représenté par deux moyens. D’une part, par les sujets présentant une rubéole dite acquise. Le virus est alors présent dans le pharynx de ces sujets 7 à 10 jours avant l’éruption jusqu’à 15 jours après. D’autre part, une autre source possible est le nouveau-né présentant une rubéole congénitale. Celui-ci excrète le virus pendant plusieurs mois après la naissance et est ainsi très contagieux pour l’entourage.

 

 

 

A quoi reconnaît-on la rubéole ?

 

 

D’abord, l’incubation c’est-à-dire la période entre la contamination et les premiers symptômes, dure en moyenne 2 semaines après pénétration du virus par voie respiratoire.

 

 

 

Pendant ce temps, la maladie est le plus souvent inapparente. Dans les autres cas, elle se caractérise par une fièvre modérée, des douleurs musculaires et articulaires et ce qu’on appelle des adénopathies cervicales (ganglions palpables dans la région du cou).

 

 

 

L’éruption cutanée, lorsqu’elle est présente, débute au visage et s’étend rapidement au tronc et aux membres supérieurs sous la forme de taches rouges (macules). Elle disparaît au troisième jour.

 

 

 

Consultation et examens

 

 

La fièvre est le plus souvent modérée (inférieure à 38°5). En outre on retrouve à la palpation des ganglions au niveau du cou et derrière les oreilles. Il s’agit de petits ganglions indolores pouvant persister plusieurs semaines.

 

 

Le médecin retrouve parfois les caractéristiques de l’éruption cutanée précédemment décrites.

 

 

Lors d’examens complémentaires, tels une prise de sang, la numération formule sanguine met en évidence une diminution du nombre total de globules blancs dans le sang et une augmentation du nombre de plasmocytes dans le sang, cellules sanguines à l’origine de la production d’anticorps.

 

 

La mise en évidence d’anticorps spécifiques dans le sang confirme la diagnostic du professionnel de santé.

 

 

Quels traitements pour la rubéole ?

 

 

Le traitement de la rubéole acquise est purement symptomatique (traitement antipyrétique pour lutter contre la fièvre, vitamine C ).

 

 

Comme toute pathologie, on suivra de près son évolution pour éviter toute complication.

 

 

Ces complications peuvent être de différents ordres :

 

 

  • Polyarthrites (atteinte inflammatoire de plusieurs articulations) : celles-ci disparaissent sans séquelle en moins d’un mois ;

 

  • Méningo-encéphalite (atteinte inflammatoire des méninges et de l’encéphale).

 

Si la rubéole survient pendant la grossesse, les risques sont multiples :

 

 

  • Avortement et prématurité ;

 

  • Malformations fœtales (cataracte, malformation auditives et cardiaques, retard mental) ;

 

 

  • Rubéole congénitale évolutive : elle correspond à la persistance du virus et rend le nouveau-né très contagieux. Elle est associée à des malformations multiples.

 

Comment prévenir la rubéole ?

 

Pour le corps médical, la prévention de la rubéole congénitale est primordiale : la sérologie de la rubéole était contrôlée dans le cadre de l’examen prénuptial qui n’est plus obligatoire depuis 2008 mais dont les examens sont désormais conseillés chez les femmes qui désirent avoir des enfants.

Si la femme enceinte est séronégative, une surveillance est indispensable. En cas d’apparition d’une éruption suspecte ou de contact avec un sujet atteint de rubéole, elle doit subir un examen sérologique afin d’éliminer une infection.

 

 

La recherche d’une infection chez le fœtus peut aussi être faite par la recherche d’anticorps dans le sang du cordon ombilical à partir de la 22 esemaine de grossesse sous contrôle radiologique. La démonstration certaine d’une infection au cours des 3 premiers mois de grossesse constitue une indication à l’ interruption de grossesse.

 

 

Autre élément de prévention proposé par le corps médical : la vaccination. Elle évite le risque d’atteintes fœtales chez la femme enceinte et doit être pratiquée chez tous les enfants. Il s’agit d’un vaccin injecté par voie intramusculaire ou sous-cutanée, pouvant être couplé à la vaccination contre la rougeole ou les oreillons. Elle est pratiquée de façon systématique entre 12 et 24 mois et peut être proposée plus tardivement si elle n’a pas été déjà effectuée (enfants entre 2 et 10 ans, filles pré-pubères, jeune femme en âge de procréer). 

 

 

La rubéole peut être confondue avec…

 

 

Les professionnels de santé préviennent : devant une éruption cutanée, d’autres diagnostics peuvent être discutés :

 

 

  • La scarlatine (infection bactérienne associant angine et éruption cutanée chez un sujet jeune)

 

  • La rougeole ;

 

  • La mononucléose infectieuse ;

 

  • la prise de médicaments ;

 

  • et d’autres infections virales.

 

Dans tous les cas et pour écarter ou limiter tout risque de contagion, on ira consulter son médecin.

 

 

 

La rubéole vue par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS)

 

 

 

L’OMS recommande à tous les pays qui n’ont pas encore introduit le vaccin antirubéoleux d’envisager de le faire en s’appuyant sur les programmes de vaccination contre la rougeole qui sont déjà bien établis.

 

 

 

En 2015, la Région OMS des Amériques est devenue la première région du monde à être déclarée exempte de transmission endémique du virus de la rubéole.

 

 

 

Le nombre de pays utilisant le vaccin antirubéoleux dans leur programme national continue d’augmenter régulièrement. En décembre 2016, 152 pays sur 194 avaient introduit le vaccin antirubéoleux, avec toutefois une couverture nationale variable comprise entre 13% et 99%.

Les cas de rubéole notifiés ont baissé de 97%, passant de 670 894 cas dans 102 pays en 2000 à 22 361 cas dans 165 pays en 2016. Les taux de Syndrome de Rubéole Congénitale (SRC) sont les plus élevés dans les Régions OMS de l’Afrique et de l’Asie du Sud Est où la couverture vaccinale est la plus faible.

 

 

 

En avril 2012, l’Initiative contre la rougeole – désormais Initiative contre la rougeole et la rubéole – a présenté un nouveau plan stratégique mondial de lutte contre la rougeole et la rubéole pour la période 2012-2020. Ce plan prévoit de nouveaux objectifs mondiaux pour 2015 et 2020.

 

 

 

Il s’agissait notamment d’ici fin 2015 d’atteindre, au niveau régional, les objectifs relatifs à l’élimination de la rougeole, de la rubéole et du syndrome de rubéole congénitale.

 

 

Et d’ici fin 2020, il s’agit d’avoir éliminé la rougeole et la rubéole dans 5 Régions de l’OMS au moins.

 

 

 

La lutte contre la rubéole accuse un retard

 

 

 

Sur la base de l’examen en 2017 du Plan d’action mondial pour les vaccins par le Groupe stratégique consultatif d’experts sur la vaccination (SAGE) de l’OMS, la lutte contre la rubéole accuse un retard, alors que 42 pays n’ont toujours pas introduit le vaccin et que 2 régions (l’Afrique et la Méditerranée orientale) n’ont pas encore fixé de cible pour l’élimination de la rubéole ou la lutte contre cette maladie.

 

 

 

Enfin en France, la rubéole n’est pas une maladie à déclaration obligatoire, il n’existe donc pas de surveillance de la maladie (post-natale). En revanche, la rubéole congénitale et les infections rubéoleuses de la femme enceintes sont surveillées depuis 1976 par un réseau de laboratoires de virologie, le Renarub (REseau NAtional RUBéole). Le service de santé des armées a aussi son propre système de surveillance de la rubéole en milieu militaire. Depuis 1978, l’examen systématique de l’immunité des femmes enceintes vis-à-vis de la rubéole est obligatoire.

 

 

Il est donc difficile d’établir un nombre exact de cas en France ; en sachant que certains peuvent passer inaperçus.

 

 

Aussi si vous avez le moindre doute, allez consulter votre médecin.

 

 

 

EM

 

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