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dimanche 21 octobre 2012 à 15:40

Présidence de l’UMP

Jean-François Copé a dévoilé hier à Charnay sa vision de la présidence



 

Copé, le décomplexé

 

Dans moins d’un mois, le 18 novembre, les militants de l’UMP choisiront leur nouveau président. Le Mâconnais a eu l’honneur de recevoir les deux candidats : François Fillon il y  a un mois à Mâcon et Jean-François Copé hier après-midi à Charnay-lès-Mâcon. Dans une salle La Verchère bien remplie et à l’invitation du maire, Gérard Voisin, l’actuel secrétaire général de l’UMP, a appelé les militants à la résistance. Des militants qu’il comptent placer au centre du parti pour reconstruire la Droite jusqu’en 2015 et surtout la décomplexer.

 

 

 

« Nous avons tout perdu. Aujourd’hui il il faut en appeler à la responsabilité de chacun, tirer les leçons de nos échecs pour avancer sur le chemin de la reconquête et laisser, ainsi, derrière nous cette période de deuil après nos douloureuses défaites ! » Et cela se fera avec les militants pour Jean-François Copé qui veut créer une vague bleue comme jamais la Droite ne l’a faite.

Celui qui s’autoproclame porte-parole des militants lance un appel au recrutement, invite « tous les Français que la Gauche exaspère et indigne » à rejoindre la Droite, « la seule formation politique responsable et engagée, la seule à pouvoir s’opposer à toute cette politique de Gauche« .

Une politique de Gauche qu’il fustige : « Déjà cinq mois que François Hollande est à la tête de notre belle et pauvre France, et il l’a mise à genoux : on coupe les jarrets à tous ceux et celles qui ont besoin aujourd’hui d’investir, d’innover, de travailler, de consommer, de servir leur pays… On arrive à un niveau de dégradation de notre pays insupportable pour les compatriotes que nous sommes.  Par un espèce d’anti-sarkozysme haineux et infantile, il supprime tout ce que nous avons fait de bien pour la France. Aujourd’hui, à cause de cela, on risque d’avoir une troisième trimestre de croissance négatif. Mais François Hollande n’est pas seulement un président qui paralyse le pays, il sabote aussi les piliers qui symbolise la société française. » 

 

 

« Lever haut l’étendard de l’UMP et de la France ! »

 

 

Le droit de vote aux étrangers aux élections locales, le mariage homosexuel et l’adoption, la dépénalisation de l’usage du cannabis… lui n’en veut pas. Mais il ne s’étonne pas non plus que ces débats sortent en ce moment : « Au moins, pendant ce temps-là, François Hollande ne s’occupe pas de la réforme de l’école, des collectivités locales, de l’emploi, de la compétitivité… Nous avons un Président de la République incapable de prendre une décision vitale pour le pays, de proposer une vision ambitieuse pour la France. Cinq mois de présidence ont fait reculer notre pays partout.  La France n’est plus entendue sur des dossiers comme la Syrie, elle se ridiculise face à Merkel… Moi, si je suis élu à la tête de notre parti, j’appellerai à lever très haut l’étendard de l’UMP et de la France. Mais, pour cela, j’ai besoin de chacun et chacune d’entre vous !« 

 

Depuis le 26 août, c’est ce message que Jean-François Copé transmet aux milliers de militants rencontrés. Plus de 1 400 la veille à Perpignan, 350 samedi à Charnay. Et des milliers d’autres encore jusqu’au 18 novembre avec cent meeting au total dans sa campagne. « Ce qui donne une idée de ma motivation, mais le rendez-vous est historique. C’est maintenant que les militants ont sur leurs épaules la responsabilité de la première étape de la reconquête ! »

 

Et la reconquête de la Droite, les élus du Mâconnais peuvent en parler mieux que quiconque. La circonscription a basculé à Gauche aux législatives et François Hollande est arrivé en tête dans la ville centre, Mâcon. Grâce au travail de terrain des élus et militants socialistes pour la Gauche, grâce aux dissensions à Droite, lors des législatives notamment, pour l’UMP.

« Jean-François Copé a pourtant tout fait pour que les choses s’arrangent et qu’on n’ait qu’un seul candidat, confie Gérard Voisin. Aujourd’hui, nous avons besoin d’un homme comme lui à la tête du parti, un leader. Il m’a toujours apporté son soutien fidèle et indéfectible, de la considération aussi, à moi député lambda. Pourquoi je le soutiens aujourd’hui ? Parce que « JFC », c’est l’énergie face à la mollesse de la Gauche qui a tous les pouvoirs en France. C’est le meilleur possible, le seul possible même. » JFC » parle comme nous, normalement, il veut redonner la liberté de parole aux militants, c’est la Droite décomplexée dont nous avons besoin. C’est celui qui laisse la porte ouverte aux autres ! Il a besoin de nous tous car il a beaucoup de choses à faire pour le pays. Lançons cette mobilisation massive parce que nous n’avons plus le droit aux erreurs de stratégie si nous voulons  conserver notre majorité aux municipales de 2014 !« 

 

 

Quel président de l’UMP serait Jean-François Copé ?

 

 

Hier, en un peu plus d’une heure, avant de s’attarder auprès des quelque 350 militants décomplexés qui se sont arrachés son livre,  « Manifeste pour une droite décomplexée » sorti début octobre, JFC a expliqué ce qu’il voulait faire pour la Droite. Alors, quel président serait le député-maire de Meaux ? Il apporte les réponses…

 

Candidat à la présidence… de l’UMP ! Pas à la présidentielle de 2017. « Le rendez-vous du 18 novembre n’est pas une primaire, ne tombez pas dans ce piège », prévient Jean-François Copé pour qui personne aujourd’hui n’a vocation à être le meilleur des candidats pour 2017.

« En 2016, on fera des primaires. Six mois avant, mais on ne gagnera jamais 2017 si, avant, on n’a pas accompli la feuille de route de notre candidat. Cette feuille de route est colossale et difficile, mais elle est à la fois extraordinaire. Nous portons sur nos épaules l’avenir de la Droite française et de la France. Tout va se jouer entre 2012 et 2015. Et pour cela, dès aujourd’hui  il faut la plus grande vague bleue jamais réalisée par notre partie. »

Cette vague bleue, ce sont les militants, « pas les sympathisants », non « ceux qui prennent un risque, ceux qui font cet acte courageux, ceux qui prennent le temps de parler de leurs convictions ».

 

Copé pour un UMP plus humain ? « Il faut que dès aujourd’hui nous soyons dans l’action utile en proposant quelques heures de services aux autres », annonce le candidat. Cela passe par un parti plus humain, plus généreux, plus disponible selon lui, mais aussi par le service civique. Il explique : « Dans toutes les permanences, nous accueillerons les Français dans la difficulté : une personne victime d’un acte de délinquance, une autre qui a des difficultés pour trouver un emploi… Nous devons être un relais pour leur donner un coup de main. Nous donnons une main fraternelle, en contrepartie celui qui a été aidé doit s’engager si un jour on l’appelle à aider quelqu’un d’autres. C’est de la fraternité et de la générosité, pas de l’assistanat. »

Les candidats et les élus seront, eux aussi, formés.

 

Un homme trop rude, trop direct ? « C’est ce que certains disent de moi, mais je ne me suis pas engagé au service de notre pays pour effacer d’un revers de main ce que je vois, ce que j’entends tous les jours. » Le candidat ne regrette absolument pas l’affaire du pain au chocolat, il garde bien sa ligne et veut continuer à dénoncer ce « racisme anti-blanc » : « Il faut lutter contre toutes les formes de racisme : il y a un racisme dont on ne parle jamais et dont je parlerai parce que je l’ai vu et je l’ai entendu : je peux vous dire qu’il ne fait pas bon d’être une femme et blanche à certains endroits ! Arrêtons l’hypocrisie ! »

 

Copé, l’incorrect, le décomplexé ? C’est lui qui le dit :  « Je suis celui qui va dire les choses aux Français, celui qui va dire la vérité. La Droite décomplexée c’est celle qui parle sans aucun état d’âme. J’en ai assez de cette Gauche, de cette famille politique censée incarner les valeurs du bon sens, et de la Droite et du Centre Droit qui s’excusent d’être ce qu’ils sont ! Nous pouvons être fiers d’être à Droite, d’être dépositaires de l’héritage qui nous a été transmis. »
Sa lutte première, celle contre tous les communautarismes : « Il existe des communautés politiques, sportives, religieuses…, il n’y a pas de problèmes, mais à la condition que les règles de la communauté soit subordonnées aux lois de la république. Je ne veux pas combattre ceux qui pratiquent leur religion, mais ceux qui, par leurs comportement, la dévoient et l’humilient. »

 

Un vrai chef politique.  « Un chef est fait pour « chefer » disait Jacques Chirac et je suis d’accord avec lui. Quand tout s’effondre, il faut un patron qui prenne ses responsabilités. Il doit arbitrer entre ceux qui ne s’entendent pas et donner sa chance à ceux qui se battent depuis des années et qui ne l’ont pas encore eue. Ce n’est pas facile parce qu’on prend des coups, mais il faut être clair et carré. »

 

Pas d’alliance avec le Front national. Sur ce sujet aussi, Jean-François Copé est clair, et pour trois raisons : l’histoire de la Droite et celle de l’Extrême Droite ne sont pas les mêmes, « l’UMP ne résisterait pas à cette alliance, elle exploserait » ; les deux parties ont ensuite des divergences fondamentales sur l’Europe : « chez nous aussi, nous avons des euroseptiques, mais pas d’anti européens absolus ». Pour le candidat, il est également « compliqué de s’allier à des gens qui appellent systématiquement à notre destruction ».
Mais il prévient : « Ce n’est pas parce qu’on ne fait pas d’alliance qu’on ne va pas tendre l’autre joue. On ne va pas s’interdire de parler de certaines choses : l’immigration, le communautarisme, l’intégrisme… »

 

Une ligne politique claire. Le candidat a prévenu les militants : « Si vous voulez quelqu’un qu’on ne voit que tous les six mois à la télé et qui ne veut jamais mettre les pieds dans le plat, ne votez pas pour moi. » Parce que Jean-François Copé est sans complexe et ne lâchera rien. Sa ligne politique, elle, dira les choses. Simplement. Un sujet, un verbe et un complément pour une proposition. « Je ne serai pas celui qui fait une phrase longue qu’on ne comprend pas, pas celui qui, dans une phrase, dira tout et son contraire, ni ce que tout le monde a envie d’entendre ».

 

 

D. C.

 

 

 

 

 

Gérard Voisin, Jean-François Copé, Philippe Cochet, député-maire de Caluire, et Michel Voisin, député de l'Ain

 

 

 



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