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samedi 22 septembre 2012 à 17:10

Conseil général de Saône-et-Loire

RCEA, Center parcs, dépendance, contexte national… Les élus UMP et non-inscrits dénoncent le statu-quo départemental



 

Pour l’opposition, rien n’avance…

 

Une semaine avant la rentrée départementale et une première « sans gros dossiers » au programme, le  groupe d’opposition Union pour l’avenir de la Saône-et-Loire qui rassemble les élus non-inscrits et de l’UMP au Conseil général a voulu exprimer ses interrogations et ses inquiétudes quant à la situation nationale et au statu quo dans le département.

Son chef de fil, André Accary, attendait avec impatience cette rentrée. Mais aujourd’hui il est déçu. Pour lui, le département ronronne et ce n’est pas « le détricotage » de plusieurs dossiers qui va arranger les choses…

 

 

 

 

 

 

Désillusion. Avant de dresser un état des lieux départemental, le conseiller général du canton de Paray s’est laissé aller à quelques commentaires sur le nouveau gouvernement. Depuis la présidentielle, il constate « un vrai sentiment de désillusion, la période de sympathie à l’égard du nouveau Président étant déjà loin derrière nous ! » Il montre ainsi du doigt les quelques premières mesures (fin de la défiscalisation des heures supplémentaires, hausse des cotisations sociales, augmentation du prix du gaz tous les deux mois, les 20 milliards supplémentaires d’impôts sur le revenu…) qui inquiètent la population. « Et ce n’est pas un cache misère comme la soit disant baisse du prix de l’essence qui va faire oublier toute cela. On assiste à un véritable désenchantement de la population. »

Pour Jacques Lecoq, qui représentait là les non-inscrits, c’est la même déception : « On entend, par exemple, aujourd’hui une annonce sur l’arrivée de 40 000 nouveaux professeurs, mais les gens sont plutôt inquiets sur le devenir des services publics de proximité. Pourquoi ne pas parler de crèches, de postes d’infirmières ? Les fonctionnaires seraient peut-être plus judicieusement employés dans le secteur de la santé ? »

 

 

L’acte 3 de la décentralisation. C’est un sujet qui inquiète beaucoup André Accary et ses collègues de l’opposition : « On est en train de détricoter tout ce qui a été fait. Et aujourd’hui c’est le flou le plus total ! On ne sait même pas ce que vont devenir les départements. On a aucune information sur leur futur rôle. On parle à l’heure actuelle des Régions comme des chefs économiques et de l’innovation. Mais nous, que va t-il nous rester ? Les conseillers généraux sont les interlocuteurs directs de la population, nous sommes aussi de bons avocats pour la ruralité et la qualité de vie. »

L’élu dénonce également la baisse des dotations aux collectivités : « On nous annonce qu’elles ne vont pas augmenter. Compte tenu de l’inflation, on peut donc dire qu’elles vont baisser ! Quand il y a quelques mois, les conseillers généraux de la majorité s’élevaient contre toutes les annonces du précédent gouvernement, là rien, personne ne parle. C’est le grand silence ! »

 

 

Quid de Center parcs ? Le projet aurait pu se faire rapidement. Le terrain idéal avait été trouvé en Charolais, sur la commune de Saint-Bonnet-de-Joux, dans la forêt d’Avaize. Malheureusement, le groupe Pierre et vacances s’est heurté au refus catégorique de vendre des propriétaires. Jacques Lecoq peut aujourd’hui confirmer cet épisode. Le conseiller général du canton reconnaît que malgré son intervention et de nombreux échanges, rien n’y a fait : « Et je peux vous dire que je me suis battu, parce qu’avoir Center Parcs sur mon territoire, j’étais vraiment déterminé ! ».

Depuis, plusieurs autres terrains ont été visités dans le Charolais et ses environs. Mais aucun ne semble correspondre… De quoi susciter une certaine colère chez André Accary : « Il y a un an, on nous annonçait trois grands projets avec clairons et trompettes. Et que s’est-il passé depuis ? Seul un s’est concrétisé. Le plus facile, les Francos Gourmandes : celui où le Conseil général a mis 200 000 euros sur la table, et la Région 120 000 euros !

Center parcs, c’était une très bonne nouvelle pour le Charolais-Brionnais, mais j’avais dit à l’époque que j’espérais que cette annonce ne donnerait pas de faux espoir, comme cela avait le cas en 2007 avec un autre projet dans la Bresse juste avant les élections.

Sur un dossier comme celui-là, il fallait être discret dès le début, tant que l’on a pas trouvé le terrain, la chose la plus difficile. On a fait tout le contraire, et aujourd’hui on n’entend plus parler de rien ! »

 

 

RCEA. Pour André Accary, il n’y a rien de surprenant à ce que la concession soit suspendue avec le changement de gouvernement. « La vraie surprise c’est que le ministre a annoncé que l’expertise de la proposition du Conseil général allait commencer. Cela veut dire que rien n’a été fait jusqu’à maintenant ! Là aussi, on est sur du détricotage ! C’est un enterrement de première classe alors qu’on nous avait annoncé le début des travaux en 2017. »

Aujourd’hui, le conseiller général ne cache pas son pessimisme : « On a commencé à parler de la 2×2 voies quand je suis né et je peux dire maintenant que je ne verrai jamais la RCEA sécurisée. Pourtant je me prête longue vie. (…)

C’est un échec en terme d’attractivité du territoire. Alors même que le président du Conseil général nous dit que c’est la priorité, on prend le chemin inverse. On veut financer les travaux par l’écotaxe, mais pas grand chose viendra sur nos routes. Qui va donc compléter ? Le Conseil général ? Impossible ! L’État ? Il n’a plus d’argent ! Et que va devenir l’Allier toujours partisan de la concession ? »

Sur le financement, Jacques Lecoq est aussi méfiant : « On ne trouvera pas des petites communes qui apporteront leur caution à un emprunt du département. » Il rappelle également qu’il est « possible de faire de gros travaux d’infrastructures en réalisant des économies. Je citerai la transversale Tours-Blois aevc des passages à 110 km/h, avec des ouvrages d’art qui n’ont pas été doublés. »

 

 

Et le 5e risque ? « Ce sujet a disparu des débats, regrette Jacques Lecoq. On ne parle plus du projet de dépendance ! Les élus de la majorité nous répondent qu’il faut laisser le temps que cela se mette en place ! Mais aujourd’hui on n’entend plus parler de 5e risque ni de dépendance alors que c’est un des sujets sur lesquels la population attend des choses concrètes. »


 

 

Delphine CRESSON

 

 

 

 

 



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