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jeudi 20 septembre 2012 à 02:17

Campagne pour la présidence de l’UMP

L'ancien Premier ministre veut rassembler et redresser la France



 

Les trois orientations de François Fillon

pour redresser la France

 

Vingt quatre heures après l’annonce de ces 45 000 parrainages, François Fillon avait choisi la ville de Mâcon pour lancer sa campagne à la présidence de l’UMP. Devant plus de six cent personnes, dans une salle du parc des expositions comble, l’ancien Premier ministre a rappelé sa volonté de rassembler et de proposer aux Français un programme de redressement national construit sur trois pactes : productif, européen et national…

 

 

 

 

Le sénateur-maire de Mâcon, Jean-Patrick Courtois, les élus locaux, départementaux, régionaux, les militants et les sympathisants n’ont pas boudé leur plaisir mercredi soir d’accueillir dans la cité Lamartinienne le candidat à la présidence de l’UMP. « Après le grand choc du printemps dernier, nous sommes tous honorés que François Fillon ait choisi Mâcon pour engager la dernière ligne droite de sa campagne, s’est réjouit le sénateur-maire qui n’a pas tarit d’éloges sur celui qui partage les mêmes valeurs de la République que lui.

« Un homme courageux qui a su mener dans un contexte difficile les grandes réformes. Un homme pragmatique, d’un grand sang froid, digne, calme, à l’autorité naturelle, à l’écoute. Un homme de parole qui sait fédérer. Un homme des territoires aussi attaché au monde rural. Un homme simple à l’écoute des préoccupations des Français. Un homme rassurant qui sait rassembler. » Pour tout cela, Jean-Patrick Courtois n’a pas été surpris par les 45 000 parrainages recueillis par celui en qui il fonde beaucoup d’espoir pour l’avenir. 

 

 

« Moi aussi, je suis le candidat des militants ! »

 

 

45 000 parrainages pour lesquels une équipe de jeunes a travaillé jour et nuit, jusqu’à mardi matin 6 h pour tout enregistrer. « Cela fait chaud au cœur parce que cette mobilisation, cet élan de soutien montrent que vous avez compris ma démarche alors qu’au début j’avais peur qu’elle divise« , lançait François Fillon à un salle entièrement vouée à sa cause. « Moi aussi, en fait, je suis le candidat des militants », répondant ainsi à son adversaire, le secrétaire général de l’UMP, Jean-François Copé qui se targuait dimanche d’être celui-là.

 

Reconnaissant qu’il n’avait pas tout réussi pendant cinq ans et qu’il avait certains regrets, l’ancien Premier ministre s’est ensuite expliqué sur les raisons de sa candidature : « Après cinq ans, j’aurais pu souffler un peu. Mais quand j’ai vu que nous avions perdu l’élection présidentielle de peu en raison de la crise et de cette volonté de voir autre chose de la part des Français, pas à cause de notre politique ou de notre Président, j’ai considéré que j’avais un devoir : celui de proposer aux militants de l’UMP, un projet de rassemblement des Français. Pas seulement de notre parti. »

Pour François Fillon, si on veut aujourd’hui redresser la France, il faut un projet qui fasse appel à l’effort, à la vérité, « un projet courageux axé sur des questions essentielles ». Et pour construire ce projet, l’UMP doit être capable de se rassembler : « Je veux aller chercher tous les électeurs qui ont voté Front National, tous les électeurs modérés aussi qui ont voté François Hollande pensant que ça irait mieux ! »

 

 

« Un projet qu’il va falloir construire ensemble… »

 

 

François Fillon veut leur proposer un projet de redressement national « parce qu’on ne pourra pas s’en sortir avec des demi-mesures. L’UMP doit aujourd’hui prendre ses responsabilités et incarner une véritable alternative. » Et cela passe par trois pactes, « un projet qu’il va falloir construire ensemble autour de trois orientations essentielles pour un programme de redressement national. »

 

Le premier pacte serait productif« pour que la France recommence à travailler plus pour produire plus. »

L’ancien Premier ministre n’hésite pas à annoncer sa volonté d’abroger la loi sur les 35 heures. « Il faut qu’il puisse y avoir une renégociation dans l’entreprise pour revoir les règles du temps de travail. Il faudra un effort supplémentaire également dans le public, d’État et des collectivités locales. Puisque nous serons obligés de réduire les dépenses et donc les effectifs dans le public, il faudra que chacun fasse un effort pour rendre le même service avec moins de personnel, en travaillant plus. »

La baisse du coût du travail « le plus cher d’Europe » est envisagée dans ce pacte. L’allégement de la fiscalité dans les entreprises également « pour ne pas les empêcher d’investir : une entreprise qui n’investit pas est une entreprise condamnée ».

Enfin, la formation des salariés serait une priorité : « Il faut obliger tous les demandeurs d’emplois à accepter une formation professionnelle. Ainsi, le jour où ils reprendraient un travail, ils seraient meilleurs ! »

 

 

Une place forte européenne et un donjon

 

 

Le deuxième pacte serait européen. S’il a été de ceux qui se sont opposés à Maastricht « parce que mettre en place une monnaie européenne sans harmoniser les économies, c’était voué à l’échec », François Fillon sait aussi que « 60 millions de Français ne peuvent pas s’en sortir seuls. » Pour lui, une solution : créer une place forte européenne « pour pouvoir peser dans les négociations et imposer notre vision à nos concurrents. »

Mais attention, pas à 27, 29 ou 30. « Non, à quelques uns seulement : au milieu de cette place forte, il faudrait un donjon avec les principales puissances européennes qui accepteraient d’avoir les mêmes règles économiques, sociales… Nous devons construire ce noyau dur ! »

 

Le troisième pacte, enfin, serait un pacte national pour « affirmer notre identité française alors que nous sommes aujourd’hui en train de voir disparaître les fondements de notre culture, de notre civilisation. » Le candidat à la présidence de l’UMP souhaite une justice sociale c’est-à-dire « pas d’injustice criante ». Parmi ses propositions : proposer à tous les bénéficiaires du RSA de donner sept heures par semaine de travail à la collectivité.

Il veut veiller aussi à l’intégration des étrangers qui s’installent en France, « qu’ils intègrent les valeurs de la France ». L’ancien Premier ministre évoque à ce sujet la réduction du flux d’immigration : « Ce n »est pas de la xénophobie. Mais nous sommes dans un pays qui rencontrent des difficultés économiques. Il ne faudrait accueillir que les étrangers à qui nous pourrions proposer un travail, un hébergement…  L’immigration zéro, c’est stupide ! Il y a des années, où nous aurons besoin d’accueillir des gens. C’est pour cela que chaque année, le Parlement devra débattre des règles d’immigration ! »

François Fillon s’est enfin montré intransigeant sur le refus du communautarisme : « Les communautés qui refusent les lois de la République, on ne peut pas accepter ! »

 

 

« Les adhérents UMP, acteurs du changement politique »

 

 

Pour avancer et faire avancer son projet, François Fillon s’est entouré d’une équipe d’expérience (Laurent Wauquiez, Valérie Pécresse, Éric Ciotti). À celle-ci s’ajoute une méthode de travail. « Il faut que l’UMP se développe, avance-t-il. Il va falloir convaincre les Français et pour cela, il faut qu’ils soient associés à tous nos programmes.

Demain, les adhérents de l’UMP seront des acteurs du changement politique à travers des référendums internes pour valider ou non les grandes idées. Ils se prononceront également systématiquement sur les choix des candidats, et ce pour toutes les élections nationale ou locales. Je veux également que tous les cadres du parti soient formés, qu’il y ait 4-5 écoles de cadres qui apprendront la façon de débattre, de défendre leurs arguments… »

 

Et de conclure presque deux heures de discours et de débats avec la salle par une promesse : « Je ne prends pas beaucoup d’engagements, mais quand j’en prends, je les tiens ! Mon objectif principal c’est d’être crédible, c’est que l’UMP soit crédible. Alors, ensemble, entamons la reconquête ! »

 

 

Delphine CRESSON

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



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