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samedi 14 avril 2012 à 22:32

Législatives (Charolais-Brionnais)

Jean-Marc Nesme (UMP-NC-PR) évoque sa candidature sur une circonscription élargie



 

 

 

 

 

Un choix personnel pour défendre des enjeux considérables

 

 

Au cours d’un long entretien pour notre site, le député-maire de Paray-le-Monial Jean-Marc Nesme, est revenu sur l’annonce de sa candidature aux prochaines législatives. Plus de trente ans après sa première tentative, il nous explique pourquoi il a décidé, personnellement, de briguer un 5e mandat. Le député sortant aborde aussi les grands enjeux qui l’ont poussé à continuer.

 

 

 

 

 

Saone-et-Loire-News : Avez vous hésité avant de vous lancer à nouveau dans la course ?

Jean-Marc Nesme : On se pose toujours la question car une candidature n’est jamais automatique. Là, deux questions se posaient : d’abord est ce que j’ai toujours la passion des affaires publiques ? Et est ce qu’en sollicitant le renouvellement d’un nouveau mandat de 5 ans, on peut rendre service à son territoire et sa population ?

 

 

S-et-L-N. : Et vous avez donc répondu positivement à ces deux questions ?

J.-M. N. : À la première, je me suis répondu oui, j’en ai encore l’envie. Et à la deuxième aussi : dans la circonscription, il y a des enjeux très importants dans les deux ans qui viennent et qui vont conditionner le territoire pour les 25-30 prochaines années. Et pour répondre à ses enjeux, j’ai décidé d’être présent.

Compte tenu également de la situation que je fais aux niveaux international et national, avec les crises qui se sont succédé depuis 2008, j’estime que je n’avais pas à quitter le navire au milieu de la tempête.

 

 

                                          « L’investiture de l’UMP n’a pas conditionné ma décision »

 

 

S-et-L-N. : Ceci-dit avant de vous déclarer, vous étiez déjà investi par l’UMP…

J.-M. N. : Ils ont anticipé ma décision. Ce qui s’est dit à Paris c’est : si Jean-Marc Nesme décide de se représenter, il aura le soutien de l’UMP. Je n’ai pas sollicité ce soutien. Ma première question était : Est ce je me représente ou pas ? Quand j’ai pris ma décision, j’en ai informé Paris. À ce moment-là, l’UMP a confirmé son soutien, comme le Nouveau Centre et le Parti Radical. Je ne suis pas le candidat de l’UMP, je suis candidat soutenu par ces trois partis, ce n’est tout à fait la même chose.

Ma décision est personnelle, même si bien sûr les élus m’ont aussi poussé à me représenter. Cela a joué, je le reconnais, mais ma décision est purement personnelle. L’investiture préalable de l’UMP n’a pas conditionné ma décision. Sans ce soutien, j’aurais été candidat de la même manière.

 

 

                                       LGV : « J’ai bon espoir que l’option Roanne soit retenue »

 

 

S-et-L-N. : Après vingt ans, que voulez-vous, que pouvez-vous encore apporter à la circonscription ?

J.-M. N. : Il y a plusieurs enjeux considérables pour les 24 mois à venir. D’abord de réussir la construction d’une gare TGV au Nord de Roanne sur la LGV nouvelle : Paris-Orléans-Clermont-Ferrand-Lyon, et si possible en plus de la gare au Nord de Roanne, une gare à l’Est de Moulins. Je me bagarre là-dessus depuis des mois et des mois et je continue pour que cette option soit choisie. On va approcher de l’épilogue, en principe fin juin. J’ai bon espoir que l’option Roanne soit retenue. Et il n’est pas impossible d’ailleurs que la gare au Nord de Roanne soit en Saône-et-Loire, à la frontière des deux départements, en Charolais-Brionnais. Il est évident que c’est un enjeu considérable en terme de développement et d’aménagement du territoire. Ce sont des éléments qui vont structurer ce territoire pour les cinquante ans qui viennent.

Le deuxième enjeu, c’est la modernisation des lignes TER à partir de l’étoile ferroviaire de Paray-le-Monial : la branche Nord Paray-Ciry-le-Noble-Génelard-Montchanin ; la branche Ouest Paray-Gilly-sur-Loire-Moulins ; et la branche Paray-La-Clayette-Chauffailles-Lyon. Et là aussi, ça fait des mois et des mois, pour ne pas dire des années que je me bagarre auprès de Réseau ferré de France et des Conseils régionaux de Bourgogne et de Rhône-Alpes qui exploitent les lignes pour qu’il y ait une rénovation de ces trois branches vraiment indispensables. Les comités de ligne, ça amuse la galerie ! Je préfère agir auprès du président de RFF en sollicitant le soutien des Régions. J’ai d’ailleurs le soutien à 100 % de celui de Rhône-Alpes qui est très attaché à cette branche Sud parce qu’entre Lyon et Lamure-sur-Azergues, il y a des centaines de voyageurs par jour pour des déplacements domicile-travail. Et le même phénomène commence aussi à Paray-le-Monial avec ceux qui travaillent à Lyon. Ils préfèrent habiter ici et avoir une meilleure qualité de vie en Charolais-Brionnais.

 

 

 

 

 

 

S-et-L-N. : Il y a aussi le dossier de la RCEA…

J.-M. N. : C’est le Conseil d’État qui va trancher à l’automne puisqu’il fait l’objet d’un recours par le Conseil général de Saône-et-Loire sur la concession. Le Conseil d’État va nous dire soit c’est la concession, soit c’est la solution alternative du Conseil général avec l’écotaxe. La décision du juge administratif va s’imposer à tous.

Si le Conseil d’État dit c’est la solution alternative du Conseil général qui est la meilleure : je n’y vois aucun inconvénient sur le principe. L’important c’est que ça se fasse. Simplement dans cette hypothèse, je demande, puisque le Conseil général sera obligé d’emprunter 400 millions d’euros, qu’il ne sollicite pas les communes pour garantir l’emprunt. Cela leur ferait courir un risque mortel ! Je dis donc oui à l’écotaxe, mais sous cette réserve !

Si le Conseil d’État dit la solution alternative du Conseil général n’est pas possible, je prends acte, mais sous réserve, comme je l’ai toujours défendu, qu’il n’y ait que trois barrières de péage : une à Montmarault, une à Molinet, entre la Saône-et-Loire et l’Allier, et une à Mâcon. Pas à Ciry-le-Noble, ce qui veut dire concrètement que les déplacements locaux seront gratuits. Il n’y aurait que le transit national et international qui paierait.

On a affaire à des bassins de vie, qui ne font certes pas 500 000 habitants, mais des centaines de personnes se déplacent chaque jour pour des raisons professionnelles, sanitaires, scolaires, pour leurs courses…

Deux autres raisons de la gratuité pour les locaux : le contribuable départemental en a déjà payé une partie et la garantie d’une continuité territoriale entre Chalon et Paray.

 

 

"Le cheptel allaitant français est le plus important d'Europe. On a donc des perspectives d'exportation considérables."

 

 

S-et-L-N. : Ces trois premiers enjeux concernent le transport. Quel autre secteur vous paraît tout aussi important ?

J.-M. N. : Il y en a encore un en matière de communication, c’est le désenclavement des bassins industriels Gueugnon et Bourbon-Lancy, qui sont le siège des deux plus grands groupes industriels de Saône-et-Loire. Il est impératif que le Conseil général, puisque ce sont des routes départementales, désenclave ces deux villes à partir de la RCEA.

Mais il y a aussi un autre enjeu très important : la réforme de la Politique agricole commune (PAC). On sait que dans notre région l’économie agricole est très puissante. Elle est fondée essentiellement sur l’élevage allaitant, c’est-à-dire la production de viande bovine à partir de l’herbe.

Et dans le cadre de la réforme de la PAC, je souhaite le maintien de la part agricole dans le budget européen, qui est quasiment acquis, et que la politique en faveur de l’herbe soit poursuivie afin de conforter le troupeau allaitant français et la production de viande bovine. Tous les experts estiment la production de viande bovine dans le monde va baisser de 15 % alors que sa consommation va augmenter de 15 % dans les années à venir. Or le cheptel allaitant français est le plus important d’Europe. On a donc devant nous des perspectives d’exportation considérables. C’est une chance unique pour l’élevage français et surtout pour notre territoire. J’ai envie de continuer à me bagarrer pour qu’on obtienne satisfaction. Mais cela ne se fait pas depuis dans mon bureau de Paray-le-Monial.

 

 

                                Une coopération entre les Centres hospitaliers de Paray et de Montceau ?

 

 

S-et-L-N. : Avec le redécoupage de la circonscription, vous vous trouvez également face à un autre enjeu : l’avenir du bassin sanitaire de Montceau-les-Mines ?

J.-M. N. : J’ai déjà rencontré un certain nombre d’élus des quatre nouveaux cantons (Toulon-sur-Arroux, La Guiche, Mont-Saint-Vincent et Palinges), ainsi que la population, et à chaque fois ressort des conversations le problème de l’avenir de l’hôpital de Montceau.

Je n’ai pas de compétences directes pour cet hôpital, mais dans la mesure où cela concerne une grande partie des nouveaux cantons de la circonscription, je ne peux pas m’en désintéresser. D’ailleurs, j’ai dit à certains élus : si la mise en place d’une coopération entre le centre hospitalier de Montceau et celui de Paray permet de conforter Montceau-les-Mines, moi je suis tout à fait disposé à travailler là-dessus. On n’est même pas obligé d’aller jusqu’au Groupement de coopération sanitaire, on peut simplement avoir des conventions entre centres hospitaliers. On pourrait mutualiser un certain nombre de moyens par exemple. Depuis le départ de la maternité de Montceau, de plus en plus de femmes préfèrent venir à Paray plutôt qu’aller au Creusot. On l’a très bien senti depuis ce transfert.

 

 

S-et-L-N. : Vous avez donc déjà rencontré certains maires, comment vont s’organiser les semaines à venir avec ces cantons ?

J.-M. N. : Je vais réunir les élus de ces cantons dans les semaines qui viennent. Par courtoisie, pour qu’ils fassent ma connaissance et que je fasse la leur. Je veux travailler sur les dossiers territoriaux qui leur semblent les plus importants. Des réunions de travail avec les maires, leurs adjoints et les conseillers municipaux.

Je ne vais pas le faire dans les dix autres cantons parce que j’ai l’habitude de travailler avec les élus de ces cantons. Ils sont tous membres du Syndicat mixte du Charolais-Brionnais. On travaille déjà ensemble depuis 2004, on décide ensemble du financement de leurs projets ou pour des projets communs à l’ensemble du Pays. Je connais parfaitement les soucis, les inquiétudes, les espoirs… de ces communes qui composaient essentiellement l’ancienne circonscription.

Pour les nouveaux cantons, c’est un peu différent, sauf pour celui de Palinges qui fait déjà partie du Syndicat mixte. D’ailleurs si dans les années futures, les trois autres cantons décidaient d’y rentrer, je n’y suis pas opposé. La décision appartiendra au comité syndical.

 

 

 

Propos recueillis par Delphine CRESSON

 

 

 

 

Retrouvez dès demain la deuxième partie de notre interview où le candidat évoque la guerre intestine PS-Verts, son combat contre l’euthanasie, le rôle d’un député ou encore la campagne présidentielle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 



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