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dimanche 17 avril 2016 à 06:21

Thomas Thévenoud en dédicace chez Mag Presse

Une dédicace toutes les 2,4 minutes



 

Le local n’est pas extrêmement grand, et les clients forment une noria jamais interrompue au guichet, au secteur de la française des Jeux, au rayon librairie, à celui des jeux et babioles. Thomas Thévenoud (2Th) est installé devant une petite table ronde et reçoit les lecteurs. De 15h00 à 17h00 il n’y a pas eu une minute de vacuité.

 

 

Si un ange voulait passer il lui a fallu repasser.

 

 

 

Des amis, enfin surtout des amies, sont venus qui avec le livre à la main, qui avec plusieurs livres dans un sac, qui après avoir acheté le livre sur place. Certains, prévoyants ou ne voulant pas forcément être vus ont acheté et laissé des exemplaires à faire dédicacer.

 

 

 

15h00 « il » arrive accompagné de son épouse. Quelques mécontents auraient pu se manifester en attendant le député dehors, mais non en fait. Il y a déjà 6 lectrices qui attendent impatiemment l’ouvrage à la main.

 

 

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Laurent Maquart connaît le député depuis longtemps. C’est tout naturellement que cette séance de dédicace se passe chez lui. Il n’a pas enregistré de mauvaises réactions auprès de sa clientèle qui n’est pas forcément toute acquise à l’auteur d’« une phobie Française ».

 

 

Et c’est parti pour une séance de dédicace sans interruption. Dans les rayons il avait une trentaine d’exemplaires du livre, à la fin il n’y en a plus et en tout cinquante ouvrages ont été dédicacés, soit un toutes les 2,4 minutes.

 

 

 

Les commentaires ou les bribes de phrases les plus entendues sont :

 

 

« On ne laisse pas tomber les gens que l’on a très bien connu », « bon courage », « comment allez-vous, et les filles ? », « On a beaucoup pensé à vous » « et quand on pense qu’il y a quelqu’un qui vous a dénoncé » cf. page 321 « je ne dirai rien de lui »

 

 

 

Je passe les inévitables « alors on est revenu ? » « Ah vous êtes montcelliens aujourd’hui »

 

 

98% des lecteurs présents sont des lectrices. Il y a surement des raisons. Celles-ci sont recherchées dans l’assemblée et la bonne humeur. Il est donc admis après délibération que 1) les femmes lisent plus que les hommes, 2) les femmes ont plus d’empathie pour ceux qui sont en butte aux attaques, 3) l’auteur a du charme et du charisme… sur ce dernier point on approuve mais on se récrie que ce n’est pas l’essentiel.

 

 

Chaque signature donne lieu à un petit dialogue en aparté à voix basse entre Thomas Thévenoud et la personne assise devant lui. On assiste même à des moments de réelle émotion. Les discussions sont franches et empreintes de respect mutuel. Il n’y a pas d’agressivité, pas de reproches, mais chacun veut en savoir un peu plus, se faire une opinion personnelle. On n’élude pas les problèmes, on en parle.

 

 

 

Un grand moment aussi se produit lorsqu’André Quincy, dont la santé s’est améliorée, vient, avec son épouse, faire dédicacer 2 exemplaires.
Le jeune et l’ancien se retrouvent pour un instant d’échanges. C’est aussi la même chose lorsque Jean Gaumet, lui aussi accompagné de son épouse, arrive. Il y a des souvenirs du combat politique et historique commun qui remonte à la surface, des années de travail ensemble. Parmi les élus et les anciens qui viennent on penche un peu du côté de Blanzy quand même.

 

 

 

Pouvait-on penser que cette séance serait aussi conviviale, amicale, sans heurts ? Pour ceux qui sont là il n’y avait aucune raison que cela se passe mal…L’explication synthétique des femmes présentes interrogées est claire « le temps est passé, oui il a fait une « bêtise », mais bon, il a quand même le courage de le reconnaître, de vouloir s’améliorer, et surtout il est présent, là devant tous ! ».

 

 

 

A un autre moment, à un autre endroit, avec d’autres gens, pour un autre motif, la mansuétude ne serait peut-être pas aussi grande… ou peut être que si…difficile de le dire à cet instant présent.

 

 

Se méfier des impressions ressenties lors d’une dédicace de livres, il y a forcément de l’adhésion dans la présence des lecteurs…sans que cela soit négatif.

 

 

 

Pour Thomas Thévenoud et sa femme, s’ils reconnaissent en avoir bavé, le temps est passé. Maintenant le combat continue et il convient de construire (re construire ?). Ils préfèrent évoquer les très bons souvenirs qu’ils ont de Montceau, de la région, les moments personnels heureux. Il rappelle que c’est à Montceau qu’ils ont appris qu’ils allaient être parents de deux filles, par exemple. Jamais dans leur tête ils n’ont quitté Montceau disent-ils. «  J’emporte ma ville avec moi » précise-t-il en complétant son propos en nous parlant de la première fois où dans l’entrée de l’Elisée il a constaté que les grandes horloges portaient la mention manufacture royale de Montcenis.

 

 

 

Aujourd’hui il n’aurait pu oublier sa ville puisqu’une admiratrice (elle le dit elle-même « j’ai une profonde admiration pour vous ») est venue avec son livre dans un sac de la pharmacie Thévenoud (sac rose). Cela le met en joie. La Dame est très émue. « Sa maman était quelqu’un de très gentil qui écoutait et aidait les autres ».

 

 

 

Pour la larme à l’œil, c’est fait, passons au plat de résistance. Ah non, un clin d’œil encore. Deux personnes avaient laissé à Laurent Maquart un courrier pour Thomas Thévenoud. Ce dernier nous fait remarquer en ouvrant la première lettre que maintenant il ouvre ses enveloppes. Cf. page 218, la chemise à procrastination.

 

 

 

En attendant de pouvoir poser quelques questions entre deux signatures je repense à ce qu’a dit la Présidente d’un parti de gauche « À tout péché miséricorde ».

 

 

Dans ces petits moments d’échanges à voix basse on pense au confessionnal et le Député le dit lui-même en plaisantant « on se croirait à confesse ». La question n’est pas de savoir qui donne l’absolution… ceux qui viennent chercher une dédicace semblent bien, lorsqu’on les écoute avoir absout le fils prodigue.

 

 

 

Nous en étions au plat de résistance… Nous l’interrogeons sur la phrase de son ancien mentor parue dans la presse nationale, «  je suis peu surpris par la teneur des allégations contenues dans « le roman d’un menteur pathologique », en lui citant un extrait de la page 74 « on dit qu’il faut tuer le père mais bien souvent on s’aperçoit que le fils est mort avant ».

 

 

Il nous répond que s’il a écrit ceci à propos de son mentor, ce n’est pas uniquement pour éclairer son cas, mais que cela s’applique aussi à certains jeunes élus de la côte d’or ou de membre Lyonnais du gouvernement, etc.

 

 

On peut résumer cela à une métaphore forestière : il y a un moment ou le vieil arbre se méfie de la jeune pousse et cherche à l’étouffer ou lui couper les racines.

 

 

Dans la vie de tous les jours, nous dit-il, les gens sont capables de dire ce qu’ils ont sur le cœur, de faire la part des choses en prenant du recul. En politique ceux qui vous sourient sont capables de vous poignarder dans le dos l’instant d’après. En fait tout est souvent question de circonstance, s’il y a ou non la presse, si des positionnements doivent êtres consolidés ou respectés… Mais ne pas oublier de lire les pages 75 à 77 : « la rupture. »

 

 

 

Nous lui demandons pourquoi, alors que tout le monde semblait le honnir et réclamer sa démission il s’est accroché à son poste de député ?

 

 

Il a 3 raisons. D’abord le respect des électeurs. Ils l’ont élu pour 5 ans, il leur doit d’aller jusqu’au bout. Ensuite parce que malgré ses problèmes personnels d’ordre privé, il a accompli des choses dans le cadre de son mandat et qu’il compte bien continuer, pour faire avancer son pays et ne pas jeter ce qu’il a accompli aux orties.

 

 

Enfin parce que des dossiers importants continuent de le passionner et qu’il entend bien travailler à leur réussite et à leur portage politique. Par exemple la RCEA, ce dossier il est dessus depuis le début et il entend bien le suivre jusqu’au bout.

 

 

 

De toute façon pour lui le jugement des électeurs ui doit se faire sur l’intégralité de son parcours et non pas uniquement sur des erreurs personnelles.

 

 

Il convient pour Thomas Thévenoud de mettre les choses en perspective et de donner à chaque élément son poids et son importance réelle. En fait c’est pour tout cela qu’il n’a pas démissionné. Mais il a fait ce livre pour expliquer et une fois encore mettre en perspective. Ce n’est pas un livre de contrition, mais d’explications dues à ses électeurs, à ceux qui lui ont fait confiance, de comptes rendus. Bien sûr objectifs…

 

 

 

Un plaidoyer pro domo diront certains et d’autres encore qui n’auront pas lu une ligne, mais sauront forcément tout. Sans aucun doute et inversement comme dirait Pierre DAC. En même temps un livre d’un homme politique qui ne serait pas un plaidoyer pro domo, ce serait quoi ?

 

 

 

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Ce qui est toujours étonnant avec les ouvrages des hommes et femmes politiques c’est que beaucoup plus en parlent qui ne l’ont lu….

 

 

 

Nous l’interrogeons sur ce qui reste de sa loi sur les Taxis et les VTC que tout le monde conteste à longueur de manifestations, d’opérations escargots. Il explique que les protagonistes, et même Uber, se sont rendu compte que cette loi créait un équilibre. Qu’il ne cherche qu’à adapter le monde actuel aux évolutions de la révolution numérique au profit de la société.

 

 

 

Nous lui rappelons aussi son rapport très critique sur l’impact de la baisse de la TVA dans la restauration, son bras de fer avec le président du Conseil de surveillance de l’Union des métiers de l’industrie hôtelière (Umih) qui a juré sa perte, ou son affrontement avec Mac Do., son appel à François Hollande lui rappelant son engagement sur le droit de vote des étrangers aux élections locales. Mais nous revenons aussi sur le fait qu’il s’est présenté comme le défenseur de la transparence. De quoi se souviendra-t-on ?

 

 

 

Thomas Thévenoud explique qu’on lui a beaucoup reproché dans la presse et dans les rangs des partis politiques de s’être fait entre guillemets « le chantre de la transparence et de l’exemplarité ». Page 124 et 125 il explique bien comment son amendement interdisant aux membres de conseil constitutionnel d’exercer une activité professionnelle annexe, amendement dit Anti Sarkozy, a créé des dissensions au sein du gouvernement.

 

 

 

C’est vrai également que sur YouTube ses prestations lors des débats sur la loi transparence ont fait florès avec moult commentaires peu amènes. Lui nous dit, face au scepticisme qui peut transparaitre dans nos questions, qu’il a toujours été sincère dans ces combats politiques. Constatons effectivement que les problèmes qui lui ont été reprochés ne ressortaient pas forcément des dispositions de la loi sur la transparence.

 

 

 

En même temps tout le monde a le droit d’avoir un avis contraire et de penser qu’avec les politiques… Et puis ça existe…

 

 

 

Ce que l’on peut constater c’est que Thomas Thévenoud, est sur le terrain, il nous dit aimer cela, en avoir besoin. « Je fais mon boulot, avant de venir ici j’étais à la chapelle de Guinchay pour la 35ème foire, j’y vais tous les ans, je fais mon boulot et je termine toujours mon travail. »

 

 

 

Donc 50 livres vendus et dédicacés, deux heures de folie à Mag Presse, et une certitude : Thomas Thévenoud reste combatif. Aujourd’hui c’est sa deuxième séance de dédicace, il en a déjà fait une à Macon, il en refera encore une samedi prochain à Macon et lundi à Paris.

 

 

 

Ah oui, au fait… le livre fait 329 pages avec des chapitres courts, comme des instantanés, des brèves qui éclairent bien sûr l’histoire, son déroulement et la psychologie de l’individu comme celle du monde politique.

 

 

 

Sur le fond aucun commentaires à faire. Thomas Thévenoud est passé se faire étriller dans tellement d’émissions et de médias que tout et son contraire a été dit. A chacun, honnêtement, de se faire son avis et de porter un jugement. Et puis les urnes seront là le moment venu pour dire leur vérité.
Sur la forme, le phobique administratif a une belle plume qui sait brosser en peu de mots et de phrases des scènes et des portraits vivants.

 

 

 

Impossible de savoir combien il en a vendu depuis la parution, il aimerait bien le savoir, nous aussi –nous avons posé la question et cherché partout-, mais sur Internet comme chez Grasset rien ne transparaît.

 

 

A suivre…

 

 

 

Gilles Desnoix

 

 

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