Nicolas Guillemet (EELV-PS) aimerait « plus de maturité et d’intelligence »

Quelques heures avant le communiqué d’Édith Gueugneau et Christian Bonnot, signifiant leur congés du PS (lire par ailleurs), Nicolas Guillemet, candidat aux législatives investi sur la 2e circonscription par les Verts et le PS suite aux accords nationaux entre les deux partis, ne décolère pas et a convié la presse, ce mercredi,  pour le faire savoir.

Fort du soutien officiel du PS (dont Martine Aubry et François Hollande), il demande même l’exclusion du parti socialiste de la candidate et de son suppléant. Finalement, il n’en aura pas besoin…

Nicolas Guillemet, pourquoi réagissez vous aujourd’hui ?

« On avance dans la campagne des législatives et cela commence à être un peu tendu avec Édith Gueugneau. J’ai remarqué qu’elle utilisait le logo du PS pour sa campagne, qu’elle était présentée par la presse locale comme la représentante du PS. Je voulais donc aujourd’hui réaffirmer certaines choses. J’ai des courriers de François Hollande et de Martine Aubry disant que c’est moi le candidat du Parti socialiste dans la 2e circonscription suite aux accords nationaux entre les deux parties. J’irai d’ailleurs à Paris ce week-end rencontrer les dirigeants des deux partis pour leur expliquer la situation dans le Charolais-Brionnais. J’ai également un soutien de certains militants socialistes et des écologistes. On est dans un dynamique gagnante et il n’y a pas de raison de laisser faire les dissidences manipulées par les barons locaux. »

Vous visez par là les propos récents d’Arnaud Montebourg ?

« Quand il déclare sur France 3, il y a une semaine, qu’il s’agit d’un accord de coin de table entre les Verts et le PS, ce n’est absolument pas vrai. C’est un accord qui date d’il y a un peu plus d’un an entre deux partis suffisamment importants pour ne pas faire d’accord de coin de table. Arnaud Montebourg ne dit pas la vérité quand il dit qu’il n’a pas été consulté parce que jusqu’à septembre-octobre, il y avait trois circonscriptions que le PS voulait faire basculer : le Charolais, le Mâconnais-Clunisois, qui devait à l’origine être réservé aux Verts, et Sens réservé au PS. Mais, il y a eu toute la pression des barreaux locaux de Saône-et-Loire pour faire en sorte que ce soit un proche de Montebourg qui aille sur Mâcon et que ce soit le Charolais qui soit redonné aux Verts ».

Sur le terrain, comment réagissent les citoyens que vous rencontrez ?

« Cette situation agace énormément la population qui ne comprend pas qui est le représentant du Parti socialiste, c’est un vrai problème par rapport à notre électorat. On ne comprend pas non plus ces magouilles politiques, parce que c’est de cela dont il s’agit. Je suis à chaque fois obligé de leur répéter : les accords nationaux, ce ne sont pas des magouilles, mais de vrais accords, avec un point d’entente. Les magouilles se font localement ! Et cela, ce n’est pas acceptable. »

Quelle action préparez-vous aujourd’hui pour vous faire entendre ?

« Avec l’utilisation du logo du PS pour sa campagne, Édith Gueugneau a franchi une étape supplémentaire qui n’est vraiment pas acceptable. On est donc en train de regarder juridiquement comment faire pour qu’il n’y ait qu’un candidat officiel du PS. Après, il peut y avoir des dissidents, mais il faut pas qu’elle soit reconnue du PS. On va donc travailler pour son exclusion du PS et la non-utilisation des logos du PS. « 

La désignation de votre suppléante n’est, de ce fait, pas chose facile…

« Selon l’accord, c’est une socialiste qui devrait être ma suppléante, mais comme personne ne veut aller contre Arnaud Montebourg dans le Charolais-Brionnais… Certaines élues socialistes souhaitent être suppléantes, mais elles ne peuvent absolument pas. C’est problématique. Mais ça viendra, j’ai confiance, sincèrement !  On va attendre les présidentielles. »

Quoi qu’il en soit vous resterez candidat ?

« C’est impossible que ma candidature soit retirée. Il faut qu’ils le comprennent. C’est un accord national et je le respecterai  ! »

Quel message voulez-vous leur faire passer aujourd’hui ?

« Il faut faire preuve de maturité et d’intelligence !  Le respect de la parole donnée, c’est le b.a.-ba en politique ! Je ne comprends pas qu’on puisse agir de cette façon. Il faut au contraire faire en sorte que, comme le Sénat, l’Assemblée nationale bascule à Gauche et pour cela, il faut arrêter les petits jeux entre amis. Il faut dépasser cela ! »

Un petit jeu qui fait l’affaire de la Droite et de Jean-Marc Nesme…

« C’est horrible ! D’autant qu’il n’a pas de dissidence ! Comme ça se dessine, en continuant comme cela, clairement cela va être la débandade pour la Gauche. Si défaite il y a, Édith Gueugneau et Arnaud Montebourg seront responsables de la défaite de la Gauche dans le Charolais-Brionnais. Il faut arrêter ce débat qui ne fait avancer personne, c’est juste incroyable ! »

Revenons à votre campagne, où en êtes-vous aujourd’hui ?

« Il y a un document de quatre pages qui va sortir dans une semaine. On a également lancé un site internet www.nicolasguillemet2012.fr samedi dernier, en même temps que la campagne qui sera une campagne mobile. Cela veut dire qu’il n’y aura pas de local de campagne. Nous avons opté chez les Verts pour une démarche qui nous tient à cœur : aller à la rencontre des citoyens et ne pas rester dans un local de campagne derrière un bureau. On a un van qui circulera dans le département avec tous les candidats EELV. C’est ça la démocratie participative. »