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mardi 2 octobre 2012 à 00:51

Fleury-la-Montagne

Inauguration de la restauration de la salle municipale et de la nouvelle bibliothèque



 

 

Le village qui « ose la culture »

 

Durant les trente dernières années, les quatorze communes du canton de Semur-en-Brionnais ont évolué de façon complètement atypique. Alors qu’elles sont enclavées et qu’elles n’ont pas d’atouts économiques particuliers, elles ont globalement maintenu leur population dans un arrondissement qui subissait une véritable saignée démographique. L’explication : pour attirer les gens chez eux, les Brionnais s’appuient sur la beauté de leurs paysages, de leurs villages et sur leur tradition d’accueil.
L’un des meilleurs exemples est celui de Fleury-la-Montagne, qui a basé son développement sur son embellissement et sur la culture.

 

 

 

 

 

 

 

Vendredi 28 septembre, une cérémonie officielle a eu lieu à Fleury-la-Montagne pour inaugurer la restauration de la salle municipale, la nouvelle bibliothèque et pour célébrer son 20e anniversaire. L’ancienne bibliothèque, située au 1er étage de la salle du vieux cuvelage, était devenue beaucoup trop exigüe et, surtout, elle avait un défaut considéré comme rédhibitoire par le maire, Daniel Vincent : elle était inaccessible aux personnes handicapées. « Ce que l’on fait ici, on le fait pour tous, dit-il posément. Cette bibliothèque ne pouvait pas assurer sa mission auprès des scolaires et des personnes à mobilité réduites ? Il fallait donc l’installer ailleurs. »

En 2008, le conseil municipal a donc demandé à un architecte de travailler sur un projet d’implantation d’une nouvelle bibliothèque au cœur du village dont l’architecture devait être « forte, visible et donner envie d’entrer dans un espace où l’on puisse se poser ».

 

L’aspect architectural de la première esquisse présentée par l’architecte a séduit d’emblée tout le monde. Il faut dire que l’architecte retenu, Patrick Delesvaux (agence Figural à Charlieu), est rien moins qu’une pointure dans sa profession, doublé d’un esprit original et créatif. Daniel Vincent se souvient de l’examen du dossier avec son conseil et les bénévoles concernés : « L’utilisation du bâti existant de la maison dite du vicaire et de la salle familiale, répondait  parfaitement au cahier des charges. Il n’y avait pas grand chose à dire. Seule l’implantation d’une table en haricot entre l’ancien et le nouveau bâtiment a suscité des débats. Mais après une réunion de travail nous avons pu dégager un consensus.
Le nouvel établissement est donc désormais situé au centre du village. Il est accessible de plein pied, ce qui convient pour les personnes à mobilité réduite. Et les enfants peuvent y accéder sans avoir à traverser de route. »

 

 

1/5e de la population abonné à la bibliothèque

 

 

Après six mois de fonctionnement, la bibliothèque compte 130 abonnés, (soit le 5e de la population), a réalisé 667 prêts aux enfants et 548 prêts aux adultes. Tout l’été, elle a connu une fréquentation très dense des familles avec une utilisation soutenue du réseau Wifi Internet et on a constaté un engouement pour les animations dans les espaces de jeux et de détente au centre du village. Bref c’est un plébiscite pour les équipements réalisés. Une estrade disposée non loin a été particulièrement appréciée lors de la fête de la musique et sera utilisé lors des soirées lecture et contes sous l’arbre.

 

Quant à la « salle annexe » qui dispose d’une scène où l’on peut donner des spectacles, elle a subi des travaux d’isolation et a été équipée d’un chauffage au sol depuis un générateur collectif. Elle a surtout été joliment « relookée » par Séverine Macarez, l’associée de Patrick Delesvaux. Cette salle a accueilli quatre spectacles et cinq réunions de famille en six mois. Elle est ouverte à tous les jeunes créateurs, artistes qui souhaitent monter leur spectacle avec comme seule condition présentée gratuitement au public lors d’une séance, le résultat de leurs travaux.

 

 

Une programmation de travaux ininterrompue depuis vingt ans

 

Dans les mois et années à venir, l’équipe municipale continuera à réaliser sa programmation, pas à pas. Elle prévoit : la réalisation d’un préau à vocation périscolaire en extension de la maison des associations (chantier qui démarrera fin octobre) ; la transformation de l’ancienne bibliothèque en gîte et salle de repos (travaux qui sont réalisés en grande partie par les employés communaux) ; la restauration de murs et, de puits, du local de la bascule travaux qui seront engagés rapidement sous la houlette d’Henri Ghizzo, tailleur de pierre retraité qui souhaite partager et transmettre son savoir. Il animera des ateliers ouverts aux bénévoles et aux enfants désireux d’apprendre.

 

À ce propos, le maire remercia le Pays Charolais-Brionnais. « Il nous a aidé, expliqua-t-il, à monter cette opération auprès de la Région qui nous a accordé une subvention de 10 000 euros.
Nous continuons à embellir le village en poursuivant l’expérience peinture à l’ocre, en travaillant sur les espaces paysagers, en donnant à tous les nouveaux résidents de la commune un arbre fruitier et une charmille et en les sensibilisant à la préservation du bocage du Brionnais.
Nous envisageons encore de restaurer et de mettre en valeur les chapelles Saint Claude et Saint-Joseph ainsi que le cadran solaire, sollicitant des financements publics, en lançant une souscription en liaison avec la fondation du patrimoine et en encourageant les initiatives comme celle de Jean-Claude Berthillot, vigneron bien connu dans la région, qui propose des lots de bouteilles en paquets cadeaux qu’il a baptisés Cuvée spéciale restauration des chapelles. »

 

 

Vingt-six nouvelles familles en 2011

 

 

Tous ces efforts pour rendre le village plus attrayant et plus convivial portent leurs fruits : bien que la commune soit dans une zone très rurale  sa population a augmenté de 10 % au dernier recensement ; elle a accueilli 26 familles nouvelles en 2011 et a enregistré 20 naissances en 2 ans et demi. Une réflexion est en cours en liaison avec la communauté de communes pour des problèmes bien agréables qui se posent en matière de garderie, micro crèche,…

 

« L’équipe municipale, termina Daniel Vincent, reste également très attentive à l’économie de son bassin de vie à la bonne santé des entreprises artisanales, des commerces (avec, ces derniers temps, un souci pour notre dépôt de pain). Tous ceux qui entreprennent dans la région et qui auront, sous peu, grand besoin du très haut débit internet. Nous cherchons à maintenir les services apportés aux personnes âgées et aux jeunes familles, notamment avec l’école, sa cantine et sa garderie gratuite. Nous portons un grand intérêt à la vie associative, conclut le maire, et nous soutenons fortement toutes les initiatives qui fédèrent les gens, qui assurent du lien social et qui facilitent l’intégration des nouvelles familles. »

 

Les travaux de la bibliothèque et de la salle de théâtre, d’un montant de 219 218 € hors-taxes ou 262 185 € toutes taxe comprises, ont pu être réalisé grâce au financement suivant :
– État DGE F, 39 363 € ;
– Feader (fonds européen géré par la direction départementale du territoire), 53 256 € ;
– Région Bourgogne, 38 420 € ;
– Conseil général de Saône-et-Loire, 27 047 € ;
– Indemnité parlementaire : 10 000 €.
Soit un total de 77 % du montant total hors taxes, le solde de 50 000 € ayant été couvert par un emprunt sur 10 ans.

 

 

Jean-Pierre LAVEDER

 

 

 

 

 

Ils ont dit…

 

 

Vendredi soir, dans son allocution, Daniel Vincent, le maire, expliqua que « ces travaux s’inscrivent dans un programme de rénovation de l’ensemble des bâtiments communaux que la municipalité mène depuis vingt ans avec l’objectif de maîtriser la consommation énergétique et donc les charges de demain en réalisant des opérations proches du BBC » (ndlr : un label qui s’applique aux bâtiments ayant de très faibles besoins énergétiques). Il réaffirma sa certitude qu’en milieu rural, « il faut oser la culture. En complément de nos réflexions sur l’aménagement de la commune, des équipements que nous réalisons et des services que nous mettons en place, nous restons très sensible au maintien de la culture dans notre petite commune rurale avec les cafés philo, le théâtre, la musique, la bibliothèque. Et nous avons voulu que la culture donne la main à la sauvegarde du patrimoine et de l’environnement. Tout cela compose un bouquet coloré qui participe au bien-être et au bien vivre à Fleury-la-Montagne. »

 

 

Jacques Rebillard, vice-président des Conseils régional et général qui connaît bien Fleury et suit assidument le déroulement des réalisations qui se succédèrent, salua ce « village culturel » et incita les gens de l’assistance à dire « autour de vous, aux gens de la ville, qu’à la campagne, on ne s’ennuie pas, on peut se distraire, avoir des activités intellectuelles et culturelles autant que profiter de la nature. Fleury est l’exemple même de ces villages qui accueillent des gens de tous âges, mais particulièrement des retraités qui viennent, après une carrière professionnelle bien remplie, s’installer dans ce village et éprouvent beaucoup de satisfaction à s’y investir. »

 

 

Édith Gueugneau, députée récemment élue, avoua ne pas connaître Fleury et y venir pour la première fois. Elle se dit « sincèrement admirative devant l’œuvre accomplie et le dynamisme de la commune. »

Pour elle, « il est essentiel, comme cela a été fait à Fleury-la-Montagne, que les communes anticipent leur organisation et leur développement en adoptant des PLU (Plans Locaux d’Urbanisme). Sans plan d’ensemble, il est difficile de se projeter dans l’avenir. » Puis elle enfourcha son cheval de bataille : l’accueil en milieu rural sur lequel elle travaille dans sa communauté de commune de Bourbon-Lancy et Issy l’Évêque. Elle rappela que « 8 millions de Français aimeraient s’installer à la campagne et qu’il faut tout faire pour rendre le monde rural accueillant et les inciter à sauter le pas ». Elle révéla enfin son intention de se rendre dans les 147 communes de sa circonscription « pour y rencontrer tous les maires, les écouter, me mettre à leur service, faire remonter leurs doléances, faire circuler et faire partager leurs bonnes idées. Dans cette circonscription, il nous faut essayer de progresser collectivement sur certains points. Et c’est en nous inspirant de ce que font de mieux les uns et les autres que nous y parviendrons. »

 

 

Quant à Jean-Philippe Trioulaire, le sous-préfet, il souligna lui aussi que « une journée n’est pas suffisante pour découvrir tous les projets que nourrissent les Fleurandins. Les dossiers en cours dont j’ai connaissance s’échelonnent sur 10 ou 15 ans ! Pour les projets menés à bien et qui font l’objet de cette inauguration je peux témoigner que leur impact sur la fiscalité communale a été réduit au strict minimum, dans la mesure où nous avons obtenu plus de 76 % de subventions publiques, le plafond étant situé à 80%. »

Il rappela enfin que, « depuis l’invention de l’imprimerie, les livres sont un véhicule irremplaçable de la pensée et ils font le bonheur de millions de lecteurs. » Et le sous-préfet de conclure par cette phrase de Jules Renard : « Quand je vois le nombre de livres qui me restent à lire, j’ai la certitude d’être heureux. »

 

 

Daniel Vincent, le maire

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



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