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jeudi 21 juillet 2016 à 06:57

Le tracé du Tacot de Beaubery

Un peu d'histoire de nos campagnes....




L’autre jour en écoutant discuter mes parents et leurs amis, je me suis aperçue que les avis différaient au sujet du tracé du Tacot de Beaubery, ce gentil tortillard qui rendit bien des services à la population du Charolais et du Bassin-Minier.

 

La conversation était partie d’une question toute bête : « où se trouvait la gare de Saint-Vallier, puisqu’il y eut un Café de la Gare ? »

 

Tous se posaient surtout des questions sur le parcours entre la Saule et le Mont-Saint-Vincent, car aujourd’hui, peu de traces subsistent.
 
Aussi ai-je consulté des tas de documents pour mener l’enquête.
 
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Vues: gares de Saint-Vallier
 
La loi du 28 juillet 1887 déclare d’utilité publique, pour la Saône et Loire, 5 lignes de chemin de fer d’intérêt local.
La voie ferrée de St Bonnet/Beaubery à Montceau-les-Mines fut d’abord concédée à Mr JANCARD puis à Mrs COIGNET et GOSSELIN. La société concessionnaire deviendra en 1900, la Compagnie des Chemins de Fer d’Intérêt Local de Saône et Loire qui exploitera également les lignes Chalon – Mervans, Tournus – Louhans , Mâcon – Fleurville et Autun – Château Chinon .
La ligne de St Bonnet/Beaubery à Montceau :
La région de Montceau est la partie la plus active et la plus en progrès du département et une des plus industrielle de France, Elle desservira ainsi les 4 chefs-lieux de canton St Bonnet, La Guiche Mt St Vincent et Montceau auxquels on peut ajouter Charolles, chef-lieu administratif peu éloigné de la gare de St Bonnet/Beaubery . La ligne sera très utilisée par les contribuables, les percepteurs, par les gens qui se rendent aux tirages de la conscription et aux révisions (service militaire), aux concours des foires des communes traversées et aux marchés de Montceau. La ligne servira un potentiel d’ ouvriers qui habitent St Vallier, St Romain-sous-Gourdon et vont travailler chaque jour à la mine.
Le profil et le tracé difficile de cette ligne ne le rendit pas vraiment rentable pour la société concessionnaire. Il présente des déclivités atteignant 4,5 cm par mètre et des courbes de 40 mètres de rayon. « Un tracé monstrueux, brisé de pentes et contre pentes, tordu en courbes fantastiques que les trains ne pourront suivre qu’avec lenteur » écrira le maire de Montceau, le Docteur Jeannin.
 
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Description de la voie ferrée
Les travaux débutent en 1898. La construction de la ligne est relativement rapide puisque le 6 décembre 1900, le premier train partira de Montceau. Le nom familier de « Tacot de Beaubery » sera donné au train par les habitants de la région et sera immortalisé par une chanson du barde charolais Joanny Furtin.
La ligne desservait 12 stations entre Montceau et Beaubery : La Saule, Saint-Vallier, Les Bruyères (hameau de Gourdon), Mont-Saint-Vincent, Les Brosses-Tillot, Le Rousset, Marizy, La Guiche, Champvent, La Forêt, Saint-Bonnet-de-Joux et les Loges d’Availly et se terminait à Beaubery.
La gare de Montceau s’élevait au fond de l’actuelle place de la Gare, construite perpendiculairement à la gare SNCF,
Les anciens parlaient des désagréments du tacot mais aussi de leur joie, étant enfants de courir près du tortillard et même parfois de le pousser à la demande du conducteur pour l’aider à gravir certains passages. Une machine à vapeur dont la grosse cheminée dispersait généreusement fumée de charbon et escarbilles. Des wagons à compartiments dont les banquettes étaient des bancs de bois accueillaient le postérieur des voyageurs, La ligne avait 45 kilomètres de long et quatre arrêts facultatifs (La Saule, Les Bruyères, Les Brosses Tillot, Champvent), et huit gares.
L’origine de la ligne est située dans la gare de Beaubery. Après avoir coupé l’actuelle Nationale 79 , elle se tortille sur une rampe difficile pour atteindre la première halte des Loges d’Availly puis elle dessert St Bonnet de Joux où la gare est toujours visible, contourne St Bonnet par l’Ouest et monte plein nord en direction de la Guiche en desservant auparavant les haltes de La Forêt et de Champvent. La desserte de La Guiche par ce train sera un argument fort pour que ce village obtienne la création d’un sanatorium en 1917. La ligne traverse ensuite la Forêt du Rousset.
Chaque gare est équipée d’un château d’eau. Les gares possèdent une voie d’évitement permettant le croisement de deux trains,
Après les premiers contreforts du Mt St Vincent, le petit train dessert la halte des Brosses puis la gare de Mt St Vincent-Mary. Dans ce secteur, les voyageurs ont du bien souvent descendre afin d’alléger la charge du train et même de pousser le convoi.
Le train redescend ensuite vers St Vallier et dessert les arrêts des Bruyères et de Serles puis fait le détour par St Vallier dont la gare existe encore aujourd’hui transformée en dispensaire.
Il longe ensuite le canal du Centre, la ligne PLM et finit par atteindre son terminus de MONTCEAU, et ce 3 fois par jour, 4 les jours de foire.
Hélas le Tacot ne fut bientôt plus compétitif. La régie des transports de Saône-et-Loire s’équipera d’autocars. Les trains seront totalement supprimés le 1er novembre 1934 et la ligne sera définitivement fermée le 30 novembre 1934.
La gare montcellienne du tacot demeurera après la fermeture de la ligne, pour servir de gare routière, Elle fut détruite lors de la création du passage, creusé sous les voies ferrées, consécutif à la fermeture du passage à niveau de la rue des Oiseaux.
 
 
 
 
 
Mont-St-Vincent-Mary
 
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Mont-Saint-Vincent
 
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Le Rousset
 
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Marizy
 
 
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La Guiche
 
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Saint-Bonet-de-Joux
 
 
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