Audience de Correctionnelle du 29/09/2017
Une affaire de vols et dégradations commis à Saint-Vallier ! Mais qui dépasse ce simple cadre..."
Ciry-le-Noble, Blanzy, Oudry : ils ne sont même pas de Saint-Vallier, et c’est pourtant là qu’ils ont essentiellement volé et dégradé. Trois garçons en « situation d’errance » dira Richard Taiclet venu au TGI de Chalon pour représenter la municipalité de Saint-Vallier.
On peut en effet manquer d’amarres même lorsqu’on a un domicile, et des missions interim, soit des conditions de vie qui pourraient être des bases, si la mayonnaise avait pris. Deux des jeunes gens sont à la barre, M. et K., 21 et 23 ans, le 3ème, A., 23 ans, n’est pas venu répondre de ses actes. Dommage, il était le seul à ne pas avoir encore de casier.
Penauds et pas bien bavards, les garçons à la barre suintent l’ennui, pourtant ils doivent aimer le sport si l’on en juge par les lieux visés : stade des Orions, stade Ambroise Croizat, gymnase Copernic, et puis aussi le gymnase du Pouloux à Montceau.
Leurs larcins : des ballons de foot, des médailles, des extincteurs, des trucs chourrés à la va vite, un bric à brac qui de l’extérieur ne ressemble à rien.
Ce qui les a dénoncés ? Eux-mêmes. Ils sont placés en octobre 2016 en garde à vue pour des vols (vols déjà jugés en CRPC), et on va alors perquisitionner chez M. La perquisition est positive : il a entreposé la majeure partie des vols chez lui. Nouveaux faits à leur crédit : nouvelles poursuites.
« Pourquoi commettez-vous ces vols ensemble, tous les trois ?
– Par bêtise – Je ne sais pas – Pas de raison.
– Vous n’avez rien à dire, même pas au représentant de la mairie de Saint-Vallier ?
–
– Vous avez une idée de ce que vous encourez ? 7 ans de prison, pour vols aggravés, est-ce que ça vaut le coup, par bêtise, de vous mettre dans cette situation-là ? Surtout que deux d’entre vous ont déjà été avertis par la justice, insiste la présidente Therme. »
La magistrate les relance de différentes façons, poussant les jeunes à enfin dire quelque chose de consistant, en pure perte. Ils ne la ramènent pas, certes, mais le vide qu’ils dégagent endort.
La mairie de Saint-Vallier demande réparation pour les portes dégradées.
Le tribunal condamne M. à 3 mois de prison avec sursis, K. à 6 mois de prison avec sursis et à 140 heures de travail d’intérêt général, et A. à 4 mois de prison avec sursis et à 140 heures de travail d’intérêt général : on ne sait jamais, des fois qu’une mayonnaise prendrait enfin sur l’un ou l’autre.
Les 3 garçons sont également condamnés à payer solidairement 1859,95 euros à la mairie de Saint-Vallier qui non seulement n’a pas les moyens de payer à l’infini pour les dégradations des espaces publics, mais en fait, avec raison, une position de principe :
« On est dans le sens d’une mise en responsabilité davantage que dans une répression à tout crin, expliquera Richard Taiclet à la sortie de l’audience. On ne peut laisser faire et laisser aller, il faut préserver l’intérêt de tous. Et puis, on voit se développer sur la commune des pratiques de sport urbain, certainement héritées des séries télé : les jeunes escaladent les bâtiments, mais ce faisant ils les dégradent, ça nous inquiète, nous réagirons fortement. »
Avis, donc, aux amateurs : fondez une asso, inscrivez-vous en club, profitez des équipements publics, et respectez ce qui est quasiment offert à tous. Aimer le sport c’est s’engager à en respecter les règles, et non voler des ballons et des médailles. Une médaille, ça se gagne, et ça rend un peu fier de soi.
FSA