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mardi 8 mars 2016 à 10:09

Tribunal correctionnel de Chalon – Accident à Blanzy : six mois de prison avec sursis…

.. pour une jeune conductrice ayant causé la mort d'une femme sur la RCEA !



 

 

Six mois de prison avec sursis pour une jeune conductrice ayant provoqué un grave accident et la mort d’une femme le 7 mars 2014 sur la RCEA à hauteur de Blanzy. Elle était poursuivie pour homicide et blessures involontaires.

 

 

Fine, jolie, habillée de gris, Doriane (prénom changé), 25 ans, se tient droite face aux juges. Toute une famille attend sa comparution depuis deux ans, pour comprendre pourquoi l’accident qui a ôté la vie à leur mère et épouse a eu lieu. Ils ne sont pas repartis avec la réponse à cette question.

 

Pour la jeune fille, titulaire de son permis de conduire depuis six mois au moment de l’accident et qui faisait ce trajet pour la première fois entre le domicile maternel dans le sud-ouest et Besançon, c’est le « trou noir ». Elle ne se souvient plus de rien. Sa voiture s’est déportée, a d’abord accroché le rétroviseur d’une première auto, a traversé la voie avant d’emboutir la voiture conduite en sens inverse par le père de famille. La dame décédée se trouvait à l’arrière. La voiture de la famille arménienne a été emboutie par l’avant par la 206 de Doriane avant de se faire aussi percuter par le véhicule qui les suivait.

 

 

Ce 7 mars 2012, Doriane part tôt du domicile de sa mère en Aveyron pour rejoindre Besançon, où elle travaille. Elle ne se sent pas bien, est nauséeuse, vomit avant de prendre la route. Elle s’arrête d’ailleurs sur le chemin deux heures après son départ. La jeune femme admet n’être, au-dela de son mal-être passager, que peu expérimentée au volant et faire ce trajet-là habituellement en train. Elle a dû convoyerle chien de sa mère ce week-end–là. Elle a donc pris sa voiture. Sur une si longue distance, c’était sa première fois. Elle est incapable de dire ce qu’il s’est passé au moment du choc. Depuis mars 2014, elle travaille, vient d’arrêter ses études de compta pour faire plus d’heures, gagne 850 € mensuels.

 

La famille victime revenait de Chalon, d’une visite à l’une des filles, ce 7 mars 2014 à 15 h 30. Le choc frontal a changé leur vie. La famille est Arménienne, a comme le fait remarquer Me Sabine Millot-Morin, leur avocate, fui la guerre en Arménie et en Azerbaïdjan pour arriver en 2000 en France. La victime avait 53 ans. Elle a perdu la vie sur sa terre d’accueil. L’une de ses filles, qui se trouvait à la place passager dans le véhicule veut comprendre : « Je sais bien que c’est un accident. Mais elle ne peut pas dire qu’elle ne sait pas ce qui est arrivé » souligne la jeune femme, émue et en colère, qui souffre encore des conséquences physiques et psychologiques du choc.

 

« Si vous voulez savoir pourquoi cet accident a eu lieu, je crains que vous n’ayez pas les réponses aujourd’hui », lui dit doucement la présidente du tribunal.

 

– « On ne sait pas si ce qu’elle dit est juste ou non. Elle avait son GPS à côté d’elle… On a fait des appels de phares quand on a vu que la voiture nous fonçait dessus. On est tous en deuil, j’ai perdu ma mère, j’ai arrêté mes études, je n’arrive pas à me concentrer, j’ai peur en voiture. .. »

 

 

– « Vous avez des attentes extrêmement importantes par rapport à cette audience », note la présidente Therme.

 

 

Ça ne va pas me ramener ma mère. Mais j’attends une décision juste. »

 

 

Son père, à la barre, aidé par un interprète, se dit « perdu ». Il souligne que pour lui ce n’est pas un « accident normal ». Le conducteur qui suivait la voiture de la famille endeuillée, qui lui aussi a été blessé, n’a pas pris la parole mais a demandé, sur la base de ses frais médicaux et matériels, 1500 € de dommages et intérêts.

 

Le parquet requiert une peine de deux ans de prison avec sursis avec une annulation du permis de conduire et l’interdiction de le repasser pendant deux ans. « On n’a pas le moindre début d’explication sur les causes de l’accident. Je conçois que ce soit désespérant pour les victimes, remarque Aline Saenz-Cobo Mais la prévenue n’est pas une criminelle routière, qui se soucie peu des imprudences qu’elle commet. Elle a commis une faute vénielle, d’inattention, qui a eu des conséquences dramatiques. »

 

Me Vion, du barreau de Mâcon, défend la prévenue. « Elle ne peut pas se rappeler les faits. C’est visiblement trop dur pour elle. (…) On n’est pas dans un comportement à risques. Elle a fait changer ses pneus avant le trajet, elle s’est arrêtée sur la route. Elle est parfaitement consciente des dégâts et du deuil qu’elle a causés. Pour continuer à travailler, elle a besoin de son permis de conduire. »

 

Le tribunal a condamné la jeune femme imprudente à une peine de six mois de prison avec sursis, sans la priver de son permis. Elle devra verser 400 € à chaque partie civile dans le cadre de l’article 475-1. Le tribunal a aussi renvoyé sur intérêts civils dans ce dossier.

 

 

Lire notre compte-rendu de l’époque :

 

http://montceau-news.com/faits_divers/176178-ce-vendredi-apres-midi-sur-la-rcea-montceau-les-mines.html

 

 

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Photo d’archives

 

 

 



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