Rencontre avec Patrick Lamur : un artiste à part !…

A 51 ans, il vit avec son épouse Martine au bourg de La Guiche, il est employé à la DRI (Direction des Routes et Infrastructures) au Conseil Général de Saône et Loire à Génelard et Patrick Lamur est un de ces personnages avec lequel on parle, il sait écouter avant de donner son avis, ses sensations, expliquer comment et pourquoi, argumenter et au bout du compte faire partager sa passion, la création d’objets en ferraille pour leur donner une âme, une vie.

Avant de travailler sur les routes, Patrick a été quelques temps mécanicien fraiseur, tourneur, ajusteur en usine et depuis ce temps où il « faisait de la bricole », çà l’a toujours passionné de travailler avec l’acier, les métaux sous toutes leurs formes. Et puis, son chemin professionnel ayant subi quelques embûches (restructurations à la DDE), il aurait souhaité, en 2005, s’installer comme Artisan Serrurier, hélas il ne possédait pas le CAP et il dut renoncer.

Alors, il s’essaya, le soir, après le boulot, le week-end, à créer, avec de vieux outils comme des marteaux, des pinces ou encore des pièces métalliques de toutes sortes, à créer et confectionner quelques animaux.
« Ca a commencé comme çà, les copains, la famille, les voisins ont trouvé çà super original, çà leur a plu, ils m’ont encouragé à continuer, ma femme aussi, et comme j’adore çà, et bien j’ai continué et çà a pris de l’ampleur. Si l’achat de mes «matières premières », des outils, des accessoires ne revenait pas si cher, j’aurais sans doute continué comme çà, pour le plaisir, mais j’ai dû me rendre à l’évidence, si je voulais continuer, bien que l’argent ne soit pas mon objectif principal, je devais vendre certaines de mes « œuvres », terme employé en toute modestie, et puis, il y a une grosse pression de la part de Martine… »

Voilà donc maintenant 4 années que Patrick Lamur expose et vend ses créations.

Il poursuit :« Je me suis lancé, c’est bien parti, on n’en vit pas, mais au moins je fais ce que j’ai envie de faire quand j’en ai envie, alors çà, voyez vous, c’est confortable ! »

Et puis : « C’est incroyable ce qu’il faut comme réflexion avant le germe de l’idée de la création, ce qu’il faut comme réflexion et concentration pour mettre l’idée en place et ce qu’il faut encore comme réflexion, la technicité ne venant en fin de compte qu’en 2ème position, pendant l’exécution jusqu’à la finition et le verdict , ce verdict qui peut être positif pour moi et négatif pour d’autre ou encore tout le contraire….ce ne sont jamais que des jugements de valeurs par rapport à la vision et à l’interprétation que l’on en fait avec ses propres « outils intellectuels » ! »

Je ne façonne que peu, je brasure et je soude surtout pour assembler mes pièces de matière première.

La matière première utilisée par Patrick, il la trouve par propositions de tierces personnes, par des achats dans les brocantes, les vide-greniers (essentiellement, ce qui lui prend beaucoup de temps hors fabrication). De plus, il devient de plus en plus difficile de trouver des outils ou « trucs » originaux, çà devient vite répétitif ! J’emploie par exemple beaucoup de :
– Pinces,
– Tenailles,
– Marteaux,
– Pelles
– Pioches,
– Rateaux,
– Scies
– Seaux,
– Boules de pétanques
– Etc…

Objets inanimés, avez-vous donc une âme qui s’attache à notre âme et la force d’aimer ? écrivait Alphonse de Lamartine.

Nous répondons oui pour 2 raisons :
– Les œuvres d’art exposés dans des endroits vivants rêvent avec eux.
– Les outils composant ces œuvres ont été utilisés auparavant par quelqu’un, ils ont donc une âme.

Ensuite, nous confie Patrick, « Martine et moi choisissons où nous allons exposer une à deux fois par mois, selon les propositions que nous avons et à chaque expo nous apportons des nouveautés ou des œuvres plus anciennes, une anecdote : J’avais conçu une tortue, je ne l’aimais pas, je l’ai gardée 2 ans dans mon jardin. Et puis Martine m’a supplié de l’emmener à une expo et dès sa présentation, elle a été vendue, comme quoi mon jugement n’est pas toujours le meilleur… »

« Savez vous, et j’en suis particulièrement fier et même « épaté », que j’ai des pièces dans de nombreuses parties du monde, aux USA, en Australie, en Belgique, aux Pays Bas, etc…, etc…, cela est dû au fait de ma présence dans des expositions de qualité visitées par bon nombre d’étrangers. Les expositions de Verdun (« les artistes en liberté » en juillet), de Chalon sur Saône (le marché de la création le 2 juin) font partie des ces expositions renommées.

« Mais, après avoir pratiqué mon art sur mes choses, ce qui me réjouis le plus, c’est la rencontre, le dialogues avec les gens, alors, vivement le 5 mai pour que puisse parler librement avec les gens à l’évènement de Marigny, « Passions, Fleurs, et Jardins. »

Oui à bientôt cher Patrick !

Jean Michel LENDEL