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mercredi 30 août 2017 à 09:47

Projet éolien à Saint-Berain-sous-Sanvignes

Idée géniale ou projet catastrophe, les avis sont partagés Un véritable "cas d'école" valable partout en France !



 

 

 

Rien n’est encore sûr quant à l’implantation d’éoliennes sur la commune de Saint-Berain-sous-Sanvignes, et pourtant le collectif « Vent de sottise 71 » tire depuis longtemps la sonnette d’alarme, contre ce projet éolien proposé par EOLFI, sur cette même commune.

 

Vent de sottise 71 est un rassemblement de six associations situées sur le département de la Saône-et-Loire : SauvCluni 3G, Environnement Responsable en Sud Morvan, Vent du Sud Morvan, Bien vivre en Charollais Brionnais, Protection de l’Environnement et du Bien Vivre et Riverains Unis pour la Défense de leurs Intérêts.

Ce collectif est présidé par Joël Jouve, qui recevait il y a quelques jours à Mont-Saint-Vincent Pierre Monté, le président de l’association « Bien-Vivre en Charolais-Brionnais», Etienne Petrini-Poli (SauvCluni-3G), Jacques Pieltin, expert et ancien ingénieur électronicien et Olivier Dubar (Vent du Sud Morvan).

 

 

Ces passionnés ont aussitôt enfourché leur cheval de bataille : l’implantation d’éoliennes sur le territoire. En l’occurrence ce jour, le projet éolien à Saint-Berain-sous-Sanvignes. Selon le collectif, l’Etat a fait le choix d’une transition énergétique basée sur le tout-éolien, implanté partout, massivement et indépendamment de la ressource en vent. Un choix qui ne repose sur aucune base économique ou environnementale sérieuse…

 

 

Et selon Jacques Pieltin, le nucléaire et son électricité sans rejet de CO² sont encore la meilleure des solutions. Citant, entre autres, l’échec économique et environnemental de la transition énergétique en Allemagne.

 

 

« Mais alors, pourquoi implanter des éoliennes en France ? » pourrait-on se demander. Pour diminuer les rejets de gaz à effet de serre ? Non, car 95% de notre électricité n’émet pas de gaz à effet de serre. Ce n’est pas non plus pour réduire le coût de l’électricité car au contraire le prix de l’électricité explose. Apparemment, seul le lobby éolien tire son épingle du jeu dans cette affaire.

 

 

De plus, l’éolien n’est même pas bon pour l’environnement ! Des tonnes de béton armé vont être enterrées dans les champs, les forêts abîmées par des pales tournant à 300 km/h… Bref, on l’aura compris : le collectif ne veut pas d’éoliennes.

 

 

 

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PHOTOMONTAGE

 

 

Saint-Bérain – Sur la D57, depuis la Villa Sirot
Vue partielle du parc Sud – 1ère éolienne à 2010 m

 

 

 

 

 

Le point de vue de « Vent de sottise 71 »

 

 

Pour le collectif « Vent de sottise 71 », le tout-éolien est un choix contestable, inefficace s’il n’y a pas de vent, et qui ne permet pas de réduire le nucléaire. De plus, il s’avère ruineux pour le consommateur et le contribuable.

 

 

Côté écologie, le tout-éolien n’évite pas le CO², détruit le paysages et ravage les forêts.

 

 

« Il faut savoir » dit ce collectif « qu’une éolienne, c’est une nacelle de 60 à 100 tonnes, un rotor avec trois pales de 45 à 60 m pesant 7 à 10 tonnes par pale, un mât en béton de 100 à 140m de haut pesant entre 200 et 300 tonnes. Mais c’est aussi 100 tonnes de fers à béton et de 1 500 à 2 000 tonnes de ciment ».

 

 

Si le projet éolien aboutit à Saint-Berain-sous-Sanvignes, il y aura 3 ou 4 éoliennes dans la zone nord (vers Les Segauds- Les Brouterres) à 700m des habitations et 10 éoliennes dans la zone sud (Les Grands Garreaux-le Bois de la Cabeurne) à 1500 m de l’école.

 

 

Sabotage du paysage

 

 

Par le biais de photomontages (voir ci-dessous), le collectif fait la démonstration de ce que deviendra le paysage, in fine.

 

 

Impact sur la santé des hommes

 

 

Et puis, autre grand sujet de contestation et pas des moindres : l’impact des éoliennes sur notre santé. En effet, selon le collectif, les grandes éoliennes (180m de haut) qui seront implantées, si le projet aboutit sur cette commune, vont générer des bruits (107,5dB). Il faut savoir que de 85 à 105 dB, une exposition prolongée peut provoquer une atteinte des cellules ciliées telle que sifflements, résonance etc.

 

 

Les éoliennes génèrent également des infrasons qui produisent des effets néfastes sur la santé : acouphènes, bourdonnements d’oreilles, maux de tête, troubles du sommeil, vertiges, nausées…

 

 

 

Et des animaux

 

 

Effets dévastateurs également sur les animaux, notamment sur la production des vaches laitières.

 

 

Des maisons invendables

 

 

Quant au marché immobilier, la présence d’éoliennes près des maisons déprécient les biens de 28 à 46%.

 

 

Pas assez de vent : une entreprise risquée

 

 

Et le collectif revient sur l’éventuelle production éolienne à Saint-Berain-sous-Sanvignes, en disant que la Saône-et-Loire est le département le moins venté de France (données brutes St Berain Parc Nord 5m/s et parc sud 4,9m/s). Et que, en conséquence, implanter des éoliennes serait une entreprise risquée.

 

 

En clair : 10 éoliennes de 2,5MW à Saint-Berain produiraient au grand maximum 50GWh, soit 0,25% de la consommation régionale.

 

 

 

Les éoliennes au secours du budget des communes ?

 

 

Et bien évidemment, le côté rentabilité pour les communes et pour les propriétaires qui accepteront de louer leurs terrains, a été évoqué. Un côté non négligeable qui, selon le collectif a sans doute fait pencher la balance… Mais disent-ils, la commune est-elle certaine de percevoir taxes et loyers dans la durée ? Et puis, à l’abandon du site et la disparition de l’exploitant, qui financera le démantèlement des éoliennes ?

 

 

Quizz du démantèlement ?

 

 

Parce que les promoteurs cachent le coût de ce démantèlement ! Provisionné officiellement 50 000 euros par éolienne, il reviendrait en fait à plus de 400 000 euros. De plus, en cas de défaillance de l’exploitant, ce sera à l’agriculteur propriétaire du terrain de payer la différence. Largement plus que ce qu’il aura touché durant les 20 ans de son bail ! A défaut, ce sera la commune ou la communauté de commune qui paiera. Donc, le contribuable…

 

 

Le point de vue d’EOLFI

 

 

Nous avons questionné Alexandra Gauthier, chef de produit éolien à EOLFI sur les différents sujets évoqués par le collectif « Vent de sottise71 ».

 

 

Concernant tout d’abord le nerf de la guerre :

 

 

Les revenus aux communes

 

 

Un projet éolien apporte en effet des revenus locaux aux communes et aux intercommunalités par le biais de taxes qui se composent de plusieurs lignes.

A savoir, la Contribution Economique Territoriale (CET), en remplacement de la Taxe Professionnelle, qui regroupe  la Cotisation Foncière des Entreprises (CFE), la Cotisation sur la Valeur Ajoutée des Entreprises (CVAE).

 

 

Mais aussi l’Imposition Forfaitaire des Entreprises de Réseau (IFER) : imposition forfaitaire sur les éoliennes terrestres, à hauteur de 7 400 €/MW (actualisation 2017). Et les taxes foncières suivantes : la Taxe Foncière sur les Propriétés Bâties (TFPB) et la Taxe d’Aménagement (TA) à hauteur de 3 000 € par éolienne.

 

 

 

Ces différents revenus sont apportés annuellement par un parc éolien sur toute sa durée d’exploitation, soit sur une durée de 15 à 30 ans, à l’exception de la Taxe d’Aménagement.

 

 

 

 

Les retombées fiscales pour Saint-Berain

 

 

 

D’après les premières estimations d’EOLFI, les retombées fiscales pour la commune de Saint-Berain-sous-Sanvignes se chiffrent en moyenne à 5000 euros par an, pour une éolienne. Le nombre d’éoliennes qui constituerait le parc n’étant pas défini à ce jour, il n’est pas possible de communiquer à l’heure actuelle, un revenu global pour la commune.

 

 

Mme Gauthier attire notre attention sur le fait que ces données sont estimatives, et reposent sur des nombreux critères pouvant évoluer (nombre de machines, puissance des machines…) et des précisions fiscales à apporter (taux de CFE des communes, TFPB, conventions de passage de chemins communaux…).

 

 

 

Concernant les engagements fonciers avec les propriétaires et exploitants 

 

 

 

L’implantation d’un projet éolien au sein de parcelles privées doit bénéficier d’un accord avec les différents propriétaires privés ou publics, ainsi que les exploitants de la zone d’étude concernée. Il nécessite la signature d’une promesse de bail et de servitudes associées.

 

 

 

Ce document foncier engageant, a pour objet d’arrêter la mise à disposition des parcelles des propriétaires et/ou des exploitants selon des conditions définies (redevances et indemnités, surface d’emprise, durée, parcelle visée, démantèlement…), qui seront reprises dans le bail. Il permet le développement du projet et notamment la réalisation des études techniques et environnementales.

 

 

 

Un SODAR déjà implanté à Saint-Berain

 

 

 

Un premier système de mesure de vent a été implanté sur la zone sud, en début d’année. Il s’agit d’un SODAR (appareil de télédétection en météorologie qui utilise les ondes sonores pour mesurer la vitesse et la direction des vents).

 

 

 

Ces données seront complétées par l’installation d’un mât de mesure de vent, qui sera installé sur la zone d’étude (lieu non connu pour le moment) pendant une année complète (durée minimum) afin d’effectuer des mesures de vent précises, en temps réel, pour toutes les saisons et toutes les heures du jour et de la nuit.

Ces mesures permettront notamment de choisir le type d’éolienne qui convient pour ce site. Les installations d’instruments de mesure de vent sont entièrement financées par la société EOLFI et représentent pour un mât environ 50 000 €.

 

 

 

Concernant la santé publique

 

 

 

A ce jour, nous dit Mme Gauthier, aucune étude n’a identifié un quelconque impact sur la santé dû au bruit des éoliennes.

 

 

 

L’Agence Française de Sécurité Sanitaire de l’Environnement et du Travail (AFSSET) a produit, en 2008 et plus récemment en mars 2017, un rapport et un avis relatifs aux effets sanitaires du bruit généré par les éoliennes.

 

 

 

Ils dressent un état des lieux comparatif des diverses réglementations au niveau mondial. Sur ce dernier point, le travail fait apparaitre que la situation en France figure parmi les plus protectrices pour les riverains (Décret 2006-1099 du 31 août 2006 relatif à la lutte contre les bruits de voisinage et modifiant le Code de la santé publique).

 

 

 

Il résulte de ce travail d’expertise que les émissions sonores des éoliennes ne génèrent pas de conséquences sanitaires directes, tant au niveau de l’appareil auditif que des effets liés à l’exposition aux basses fréquences et aux infrasons.

 

 

 

En 2017, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a repris ces conclusions : « En conclusion, l’agence précise que les données disponibles ne mettent pas en évidence d’argument scientifique suffisant en faveur de l’existence d’effets sanitaires, liés aux expositions au bruit des éoliennes. Les connaissances actuelles en matière d’effets potentiels sur la santé liés à l’exposition aux infrasons et basses fréquences sonores ne justifient ni de modifier les valeurs limites existantes, ni d’étendre le spectre sonore actuellement considéré… ».

 

 

 

Sources :

 

 

http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/rapport_bruit_eoliennes_afsset.pdf

https://www.anses.fr/fr/system/files/AP2006et0005Ra.pdf

https://www.anses.fr/fr/system/files/AP2013SA0115Ra.pdf

 

 

 

 

Concernant la réglementation acoustique, un parc éolien est construit, équipé et exploité de façon telle que son fonctionnement ne puisse être susceptible de compromettre la santé ou la sécurité du voisinage.

 

 

Pour caractériser le bruit d’une éolienne, l’indicateur utilisé est l’émergence, qui désigne la différence entre le niveau sonore ambiant avec et sans éolienne. 

 

 

La réglementation précise que les émergences sonores admissibles sont de 5 dB(A) de jour et 3 dB(A) de nuit dans le cas de niveau de bruit ambiant, supérieur à 35 dB(A).

 

 

Le niveau de bruit maximal est fixé à 70 dB (A) pour la période jour et de 60 dB (A) pour la période nuit en chaque point du périmètre de mesure de bruit défini par l’arrêté du 26 août 2011, « relatif aux installations de production d’électricité utilisant l’énergie mécanique du vent, au sein d’une installation soumise à autorisation au titre de la rubrique 2980 de la législation des installations classées pour la protection de l’environnement ».

 

 

 Aussi, il convient de souligner, que plus de trois quart des Français vivant à proximité d’un parc éolien (76%) affirment n’entendre aucun bruit le concernant selon un sondage CSA publié le 14 avril 2015. Les éoliennes sont aussi bien intégrées au paysage selon 72 % des riverains et 61 % soulignent les retombées positives en termes de préservation de l’environnement.

 

 

Le point de vue de Noël Valette, maire de Saint-Berain-sous-Sanvignes

 

 

Nous avons rencontré le maire Noël Valette et son 1er adjoint Jean-Paul Guillemin, afin de connaitre leurs motivations à accepter ce projet d’implantation d’éoliennes sur la commune.

 

 

En tout premier lieu, l’argument développé a été celui du remplacement du nucléaire. Le maire a été contacté par EOLFI, le projet lui a plu et il a décidé, en accord avec le conseil municipal de donner son aval.

 

 

« L’énergie éolienne est pour certains une énergie renouvelable prometteuse et compétitive, et suscite chez d’autres des réactions hostiles, lors des projets d’implantation » livre le maire. Ajoutant : « Quoiqu’il en soit, il y aura toujours des gens qui sont contre tout et contre cela, on ne peut rien. Mais une chose est sûre, je soutiendrai ce projet envers et contre tout ! ».

Noël Valette précise qu’il n’est même pas certain que celui-ci va être mis en œuvre, car cela dépend de beaucoup de paramètres. Et à voir le planning prévisionnel, on s’aperçoit que les éoliennes dans le paysage Saint-Bérinois, ce n’est pas pour demain (voir l’étape actuelle en rouge). On se projette en…2021.

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Le maire et son adjoint balaient un à un les arguments avancés par le collectif « Vent de sottise 71 ». Non, les éoliennes ne font pas plus de bruit que le vent ambiant, les éoliennes se sont modernisées et font beaucoup moins de bruit que les premières qui ont été implantées. Et surtout, des règles strictes empêchent les implantations trop près des habitations.

 

 

D’ailleurs, les deux hommes ont tenu à nous emmener sur le terrain, pour nous prouver la véracité de leurs dires.

 

 

 

Nous mettons un assez long moment avant d’arriver sur la zone sud (Les Grands Garreaux-le Bois de la Cabeurne) puisque le compteur indique 10km, à partir du bourg. Nous comptons également 2,2km entre deux futures éoliennes et la plus proche des éoliennes se situe à 1km des habitations.

 

 

 

Sur place, dans un pré, presque introuvable pour qui ne connait pas le coin, nous constatons la présence du SODAR qui bipe à intervalles réguliers, mais qu’on n’entend qu’une fois très près de lui.

 

 

 

Mais avant d’y arriver, nous avons emprunté de petits chemins et M. Valette nous a fait remarquer que tout autour de ces chemins, ce sont des friches et pas des bois qui vont disparaitre du paysage. Rien ne sera abîmé… « Alors certes, il faudra agrandir les chemins pour laisser passer les camions transportant les éléments d’éoliennes, et si cela n’est pas possible, EOLFI entend transporter ces énormes pièces par hélicoptère. En tous cas, cela se fait ailleurs… » précise le maire.

 

 

 

Entourés de très grandes étendues, pas une maison à plusieurs kilomètres à la ronde…Des prés à perte de vue…En tous cas, pas de maisons ni de fermes proches. « J’aurais aimé que le collectif se déplace sur le terrain, juste pour qu’il se rende compte, avant d’affirmer tout et n’importe quoi… » déplore le maire.

 

 

Concernant la question de la santé publique, M. Valette rétorque qu’il n’a jamais été prouvé que les éoliennes ont un impact sur la santé des personnes et encore moins sur les animaux. « Mais qu’on m’en apporte la preuve intangible et je renonce immédiatement » dit-il.

 

 

 

Et au collectif qui prétend qu’il n’y a pas assez de vent à Saint-Berain, les premières mesures attestent de 5,7m/s alors qu’il faut au minimum 5m/s…

 

 

Enfin, lorsqu’on demande au maire les chiffres des revenus liés aux éoliennes, il n’en fait pas mystère et annonce que sa commune va récolter 53 000 euros par an (pour 10 éoliennes). Quant aux exploitants qui loueront leurs terrains pour l’implantation des éoliennes, ils se verront verser 7 500 euros par an, à partager à part égale avec les propriétaires. « Il ne faut pas se voiler la face : c’est vraiment une bouffée d’oxygène pour la commune » avoue honnêtement Noël Valette.

 

 

Le maire, avec ce projet d’envergure, se doute bien qu’il y aura des récalcitrants. Il organisera d’ailleurs une réunion publique dédiée au sujet en fin d’année. Une affaire à suivre.

 

 

ND

 

 

Cliquez ci-dessous pour le diaporama :

 

 

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 Le collectif Vent de sottise 71 et son président Joël Jouve

 

 

 

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Le maire de Saint-Berain Noël Valette et son adjoint Jean-Paul Guillemin

 

 

 

 

 

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 Le SODAR perdu au milieu de nulle part

 

 

 

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 L’impressionnant appareil bipe à intervalles réguliers

 

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De vastes étendues sans habitations et sans fermes



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