Une pièce de théâtre pour

sensibiliser à la violence conjugale

Des tranches de vie mises en scène pour mettre le doigt sur un gravissime problème : en France, une femme meurt sous les coups de son conjoint tous les trois jours selon les statistiques.

Mardi, plus de 300 personnes ont assisté à la 2e représentation en soirée de cette pièce alors que, l’après-midi, le théâtre de Paray était plein, soit 450 personnes, principalement des jeunes des écoles et lycées du coin. Dans l’assistance, beaucoup de travailleurs sociaux, des assistantes sociales, et éducateurs aussi.

La pièce commence par l’arrivée de dix femmes, qui entrent par les allées du public, avec leur baluchon sur le dos, ce sont « les éclusières de Chalon-sur-Saône ». Neuf sur onze sont des actrices qui ont subi à un moment donné de leur vie, des violences conjugales.

Elles ont bien voulu participer à ce projet et mettre en scène une partie de leur vie.

Tout au long de l’heure de spectacle, elles ont enchaîné, des actes de la vie de femmes violentées, ponctué par quelques percussions.

 Beaucoup de slogans affichés en direction du public : « La violence était là du début » ; « Pas le droit de mettre des jupes » ; « Transmettre la violence par la famille ? » ; « J’ai 24 ans et je suis vieille » ;  « Dans la violence, y’a vie » ; « Je te détruirai, j’ai tout mon temps » ; « Vivre pas survivre » ; « Me croire ». Des mots chocs qui ont ému le public très attentif…

« Un sucre est mon meilleur ami »… Quand son mari hurlait, cette femme mettait le morceau dans ma bouche, le sucre fondait doucement, un moment qui était pour elle un moment de fuite et de liberté.

La preuve du drap blanc ensanglanté par l’acte sexuel forcé, pour la première fois de deux jeunes mariés, coutume d’un autre temps, avec la bénédiction de la mère, de la grand-mère, de toute la famille…

Le sang qui est entrain de parler, entre père et mère, à la reconnaissance de l’enfant en mairie pour le père.

Autant de scènes, témoignages des violences passées…

 À la fin du spectacle, le public s’est levé pour applaudir chaleureusement les onze femmes actrices d’un jour. Un grand moment d’émotion et une véritable communion de toute la salle.

Place ensuite au débat animé par la directrice de la Résidence de l’écluse à Chalon-sur-Saône. Beaucoup de réflexions : Rien n’est acquis, elle arrête d’être victime, une femme sur dix serait victime, quand un homme ne sait pas parler avec sa femme ou sa partenaire, il passe par la violence, pour l’homme, c’est pire de dire qu’il a été victime de violence par sa compagne, quand il voudrait se confier à un tiers, une femme est moins importante qu’un homme, quelque soit les pays ou les religions… Autant de phrases entendues lors de cet échange avec les spectateurs.

Cette soirée très émouvante s’est terminée par un le pot de l’amitié pour continuer le débat.

Antoine DARNAND

Contact à Paray : Association Le Pont, Rue Michel Anguier, Bat E – N° 10, 71600 Paray-le-Monial. Tél. : 03 85 81 96 96