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mardi 18 août 2015 à 07:10

Du côté de la librairie…

Envie de lire… des romans d’été



 

 

Sous la chaleur, quelques romans d’été à découvrir avant d’attaquer le gros morceau de l’année : la rentrée littéraire. En attendant de découvrir ce qui fera l’actualité du livre, voici des ouvrages frais à savourer la tête à l’ombre… ou au soleil !

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans « Plume fantôme », Isabel Wolff nous propose un livre à double entrée : l’histoire croisée de Klara, petite fille néerlandaise internée pendant la Seconde guerre mondiale sur l’ïle de Java, et de Jenni, jeune « nègre » rédigeant pour les autres, qui a enfoui une histoire trop douloureuse. La seconde rédige les mémoires de la première, laissant ressurgir au fil du temps les souvenirs douloureux de Klara qui s’accuse du décès de son petit frère. Dans ce passé noir et dramatique, Jenni va trouver des pistes pour comprendre et parler de sa propre enfance, marquée d’un épisode qu’elle a occulté. La plume de l’auteur nous fait découvrir, au-delà du roman, un pan oublié de l’histoire, à savoir l’internement par les Japonais des ressortissants étrangers sur l’île de Java, dans des conditions qui n’avaient malheureusement rien à « envier » aux camps européens. Intéressant.

 

 

 

 

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Isabel Wolff. Plume fantôme. Paris : JCLattès, 2015. 380 p. 20 €

 

 

Fidèle à lui-même Didier Cornaille nous emmène sur ses terres morvandelles pour découvrir l’atelier de Capucine. Jeune fille décidée à monter son atelier de rapiéçage de poches de jeans, Capucine fait de l’ombre à quelques magnats de l’industrie locale qui tentent de la faire disparaître. De son côté, Bastien, traducteur parisien, se découvre un héritage au fonds d’un bois, une bâtisse qu’il va investir et qui va lui donner comme voisin le grand-père de Capucine… Il n’en faut pas plus à notre auteur local pour tisser une jolie fable sur le pouvoir de l’argent et ses conséquences sur nos vies. Un moment plein de sagesse, bien qu’un peu idéalisé à mon coup.

 

 

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Didier Cornaille. L’atelier de Capucine. Paris : Presses de la Cité, 2015. Coll. Terres de France. 331 p. 19 €

 

 

Après les histoires de filles de la « Cour des grandes », nous voici de retour dans l’univers d’Adèle Bréau pour découvrir la même épopée que celle narrée dans ce précédent ouvrage, cette fois-ci du côté des garçons. Vincent, Adrien, Max, Christophe et Fred nous livrent des pensées jubilatoires, leurs visions masculines de l’histoire. Eux aussi sous soumis à des choix, à des histoires plus ou moins douloureuses, à des démons intérieurs. Comme les filles, ils ont des ambitions, et comme elles, ils ont du mal à comprendre leurs moitiés. Relatant une année de leur vie, le récit rend ces hommes plus attachants. Max, par exemple, perçu comme un looser sans volonté dans le premier opus, prend des traits beaucoup plus humains et attendrissants. Christophe, quand à lui, voit son vernis d’homme parfait se craqueler… J’avoue ne pas avoir été déçue par cette nouvelle proposition d’écriture qui se lit avec aisance et qui fait la part belle à l’humain. A quand la suite, puisque la dernière ligne du roman nous laisse sur la mort d’un personnage… Mais qui ?

 

 

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Adèle Bréau. Les jeux de garçons. Paris : JC Lattès, 2015. 448 p. 19 €

 

 

Amusant petit ouvrage que celui de Charlotte de Vilmorin, qui sans tomber dans le pathos, nous entraîne à la suite de son fauteuil roulant pour découvrir les affres de sa vie de jeune femme handicapée. Jeune diplômée en communication, elle intègre une agence dans laquelle rien ne lui sera épargné. Du siège impossible à déplacer, en passant par les alertes incendies rocambolesques ou les regards de pitié, la jeune femme décrit son parcours depuis l’enfance : le fait de n’être vue que comme un handicap, ses relations avec les conducteurs de taxis chargés de la transporter, et son désir depuis toute petite d’accomplir ses rêves, comme celui d’être trapéziste ! Profond mais écrit avec une plume légère et remplie d’humour, cet ouvrage donne la pêche et nous place devant les réalités méconnues rencontrées par les personnes handicapées. Sans aucune concession, Charlotte parle d’elle et de ses idéaux, de son avenir qu’elle construit petit à petit et de sa vie sur laquelle elle ne veut pas que l’on s’apitoie. Et de conclure : « […] « Avoir un handicap et entreprendre, c’est vraiment extraordinaire. Vous devriez écrire un livre ! » Le problème, c’est que je ne vis toujours rien d’extraordinaire. Je suis juste en fauteuil roulant depuis que je suis petite. Et si toutes les personnes handicapées de France devaient écrire non pas un livre, mais deux… »

 

 

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Charlotte de Vilmorin. Ne dites pas à ma mère que je suis handicapée, elle me croit trapéziste dans un cirque. Paris : Grasset, 2015. 204 p. 16 €

 

 

Face à l’infidélité de son mari et à ses remarques insultantes, Marie a pris une grande décision : le jour de ses 40 ans, elle le quitte pour partir faire un tour du monde en bateau. Sur son bateau de croisière, elle va rencontrer deux autres femmes parties elles aussi suite à des questionnements amoureux. Anne, la retraitée qui part à la reconquête de son amoureux, et Camille, jeunette qui a décidé de trouver un homme dans chaque port pour pouvoir conquérir par la suite son collègue de bureau. Des soirées en cabine passée à regarder des vidéos-doudous aux escales aventureuses, en passant par des rencontres inattendues sur le paquebot, chacun va chercher une passerelle pour rejoindre la terre ferme avec le cœur plus léger. Une très belle lecture de vacances, fraîche et pleine de gentillesse.

 

 

 

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Virginie Grimaldi. Le premier jour du reste de ma vie. Paris : City, 2015. 283 p. 16.50 €

 

 

Avec un titre pareil, « Les vacanciers » est le roman de l’été par excellence. Direction Majorque où Franny tente de réunir sa famille pendant les vacances d’été. Jim, son mari qui sort d’une aventure et qui tente de la reconquérir, Sylvia, sa fille à la recherche d’un amoureux, Bobby son fils, en couple avec l’athlétique Carmen que Franny supporte peu, Charles et Lawrence, les amis homos qui attendent d’adopter leur premier enfant…. Autant de protagonistes qui au cours de l’été, des bords de la piscine aux courts de tennis, vont tenter de faire face aux secrets mal gardés et de conserver un semblant de relations familiales et amicales. Une belle galerie de portraits, attachants et jubilatoires !

 

 

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Emma Straub. Les vacanciers. Paris : Presses de la Cité, 2015. 285 p. 21 €

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



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