Envie de lire… des romans, des sagas

Cette semaine, plusieurs destinations vous sont proposées : le Québec en 1942, les terres françaises, une ferme d’Afrique du Sud au temps des Boers… Des livres pour s’évader, rêver et s’émouvoir.

Un petit voyage en terre québécoise tout d’abord, avant de rejoindre les montagnes d’Afrique, pour terminer notre ballade littéraire en Corrèze.

Un jeune métis indien, Toshan, quitte le Québec pour venir combattre en Europe en 1942 contre la volonté de sa femme Hermine, artiste lyrique reconnue. Dès son départ, elle voit mourir autour d’elle plusieurs de ses proches. Sa demi-sœur Kiona disparait dans des circonstances troublantes près du lac Saint-Jean. Au cours de ses recherches, elle va rencontrer un jeune instituteur qui va la troubler, et décider de partir en France pour retrouver son mari. Engagée pour chanter dans des cabarets puis à l’opéra Garnier, Hermine va retomber sur les traces de son mari, grièvement blessé lors d’une mission aux côtés de la résistance pendant qu’il tentait de sauver une jeune juive. Elle le ramènera au Québec, près du lac Saint-Jean, et tentera de le sortir de son mutisme grâce à l’amour qu’elle lui porter. Un beau roman-fleuve plein de rebondissement qui ravira les adeptes des sagas familiales et des histoires d’amour.

Marie-Bernadette Dupuy. Les marionnettes du destin : L’orpheline des neiges. Paris : Calmann-Levy, 2014. 722 p.

Intéressant roman que celui d’Alain Dubos, puisqu’il retrace une période mal-connue : la guerre des Boers en Afrique du Sud. Nous sommes en 1889. Piet Marais, sud-africain en déplacement en France, rencontre et épouse Marthe, infirmière parisienne. Celle-ci va le suivre sur ses terres natales au moment où la guerre commence entre les premiers colons de langue néérlandaise (les boers) et les britanniques, arrivés en Afrique du Sud pour exploiter les mines d’or et les richesses diamantaires du pays. Après avoir rejoint la ferme de Bonne-Espérance, au Transvaal, Piet va s’engager dans les combats tandis que Marthe intègre la Croix-Rouge. Mais les Anglais pillent et brûlent, déportant les populations dans des camps de concentration. Marthe tombe aux mains des zoulous tandis que son mari tente de transférer les réserves d’or. C’est sans compter le zèle d’un agent britannique, Howard, qui va le traquer… 

Voici une belle fresque palpitante, qui nous plonge dans cette Afrique en guerre, où tentent de cohabiter peuples locaux, boers, britanniques colonisateurs. On comprend mieux l’histoire de ce pays, desservi par ses richesses, où 75 000 civils et soldats perdront la vie pendant les 2 années de guerre. Un quart de la population blanche fût déportée : 25 % des blancs et 12 % des noirsy moururent.

Alain Dubos. La ferme de Bonne-Espérance. Paris : Calmann-Levy, 2014. 438 p. 20.90 €

Christian Signol nous propose son nouveau roman qui se déroule dans le Sud de la France. Jean Dolin est un enfant trouvé élevé par des bergers analphabètes avec lesquels il vivra un enfer. Le service militaire, puis l’arrivée dans sa vie d’un instituteur qui lui apprendra à lire et à écrire lui feront découvrir la chaleur d’un foyer. Mais la guerre arrive, et avec elle la débâcle qui entrainera Jean dans le Sud. Il y fera connaissance de Jospeh, qui deviendra son meilleur ami, Jospeh, et de Dorine, jeune fille simple éperdument amoureuse. Mais la guerre va le rattraper et sa quête d’amour et de chaleur humaine s’étioler petit à petit. Christian Signol livre ici un roman plus noir que les précédents, mais toujours très juste et très sensible, au fil des pages duquel on se glisse aux côtés de ce jeune homme avide d’amour, à fleur de peau.

Christian Signol. Une vie de lumière et de vent. Paris : Albin Michel, 2014. 248 p. 19.50 €

Claire est mère d’un petit garçon et a refait sa vie avec Henri Brunet, un entrepreneur de Brive-La-Gaillarde, dont elle attend l’enfant. Mais un soir d’automne, c’est le drame : Henri est grièvement blessé pendant une partie de chasse et se retrouve plongé dans un coma irréversible. Sa première femme, Olivia, va très vite harceler Claire afin qu’elle demande à débrancher son mari. L’acharnement va devenir invivable et dangereux, allant même jusqu’à l’expulsion de Claire de sa demeure et son éviction de l’entreprise de cartonnerie d’Henri. Elle commence également à recevoir des lettres et des photos étranges, présentant son mari en galante compagnie et lui faisant découvrir des aspects inconnus de l’homme qu’elle pensait connaître. Aidée par sa grand-mère, elle va lutter contre la haine d’Olivia et tenté de poursuivre sa vie, mais d’autres obstacles vont se dresser… Harcèlement, trahison, mensonge… tous les ingrédients sont là pour rendre le roman de Martine Delomme captivant. On se met vite dans la peau de Claire pour tenter de dénouer cette intrigue et de découvrir les secrets de ce couple. Secret de famille et romantisme sont au rendez-vous !

Martine Delomme. Un automne en clair-obscur. Paris : Calmann-Levy, 2014. 316 p. 19.50 €

Véronique Décrenisse-Kieny