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mardi 2 décembre 2014 à 12:55

C’est arrivé un 2 décembre… (Voir la vidéo)

1814 : le décès du Marquis de Sade !



Signé : Aldonse…

 

D’habitude la signature se trouve en dessous mais une explication s’impose : je suis toujours littéralement « horrifié » qu’on le prénomme Alphonse alors qu’il s’agit en fait de Louis-Aldonse-Donatien marquis de Sade ! Une précisions que je tenais à apporter à nos lecteurs !

 

L’incontournable (pour nous) encyclopédie libre Wikipédia est, une fois encore, « venue à notre secours » et nous y avons trouvé ceci :

 

sade 01 12 14

 

Photo : https://cosmicaravan.wordpress.com/2010/06/20/visages-de-sade/

 

« Donatien Alphonse François de Sade, né le 2 juin 1740 et mort le 2 décembre 1814, est un homme de lettres, romancier, philosophe et homme politique français, longtemps voué à l’anathème en raison de la part accordée dans son œuvre à l’érotisme, associé à des actes impunis de violence et de cruauté (fustigations, tortures, meurtres, incestes, viols, etc.). L’expression d’un athéisme virulent est l’un des thèmes les plus récurrents de ses écrits.

 

Détenu sous tous les régimes politiques (monarchie, république, consulat, empire), il est resté enfermé — sur plusieurs périodes, pour des raisons et dans des conditions fort diverses — pendant vingt-sept ans sur les soixante-quatorze années que dura sa vie. Lui-même, en passionné de théâtre, écrit : « Les entractes de ma vie ont été trop longs ». Il meurt à l’asile d’aliénés de Charenton Saint Maurice.

 

De son vivant, les titres de « marquis de Sade » ou de « comte de Sade » lui ont été alternativement attribués4, mais il est plus connu par la postérité sous son titre de naissance de marquis. Dès la fin du xixe siècle, il est surnommé le « divin marquis », en référence au « divin Arétin », premier auteur érotique des temps modernes (xvie siècle).

 

Occultée et clandestine pendant tout le xixe siècle, son œuvre littéraire est réhabilitée au xxe siècle par Jean-Jacques Pauvert qui le sort de la clandestinité en publiant ouvertement ses œuvres sous son nom d’éditeur, malgré la censure officielle dont il triomphe par un procès en appel en 1957, défendu par Maître Maurice Garçon. La dernière étape vers la reconnaissance est sans doute représentée par l’entrée de Sade dans la Bibliothèque de la Pléiade en 1990.

 

Son nom est passé à la postérité sous forme de substantif. Dès 1834, le néologisme « sadisme », qui fait référence aux actes de cruauté décrits dans ses œuvres, figure dans un dictionnaire ; le mot finit par être transposé dans toutes les langues. »

 

Biographie rapide…

 

Marquis ou comte ?

 

« Il reçoit le titre de marquis, selon l’usage de la famille que Sade rappelle dans une lettre à sa femme de janvier 1784 et qui veut que le chef de famille prenne le titre de comte, et l’aîné de ses fils, du vivant de son père, celui de marquis. En fait, il s’agit là de titres de courtoisie, sans érection par lettres patentes du fief de Sade en fief de dignité et, si Sade est bien qualifié par ses contemporains de marquis jusqu’à la mort de son père en 1767, après celle-ci, il est indifféremment traité de marquis ou de comte : le parlement d’Aix, dans sa condamnation de 1772, lui donne le titre de « marquis de Sade » ainsi que le conseil de famille, réuni en 1787 par ordonnance du Châtelet de Paris ; il est incarcéré à la Bastille en 1784 sous le nom de « sieur marquis de Sade » ; l’inscription de la pierre tombale de sa femme porte la mention de « Mme Renée-Pélagie de Montreuil, marquise de Sade » ; mais il est enfermé à Charenton en 1789 sous le nom de « comte de Sade » et son acte de décès de 1814 le qualifie de « comte de Sade ». Quant à Sade lui-même, à partir de 1800 et jusqu’à la fin de sa vie, il signe « D.-A.-F. Sade », sans prétention à un titre quel qu’il soit ni même à une particule : sur l’en-tête de son testament figure : « Donatien-Alphonse-François Sade, homme de lettres »….

 

Scandales

 

La première diffusion du nom de Sade dans l’opinion publique n’a rien de littéraire et se fait par les scandales.

 

Arcueil

 

« On apprend, au printemps 1768, qu’un marquis a abusé de la pauvreté d’une veuve de trente-six ans, Rose Keller, demandant l’aumône place des Victoires : il a abordé la mendiante, lui a proposé, selon la version de Rose Keller lors du procès, une place de gouvernante. Sade fait semblant de comprendre qu’elle se prostitue de temps à autre (ce sera sa défense lors du procès), car les veuves et femmes abandonnées de cette époque peuvent être réduites à la fois à mendier et à se prostituer. Il affirmera toujours qu’il lui a proposé de l’argent dans ce cadre. Sur son acceptation, il l’a entraînée en fiacre dans L’aumonerie, une petite maison de campagne d’Arcueil qu’il loue sous le nom de sieur Lestargette et où il emmène régulièrement mendiantes et prostituées qu’il fait recruter par son valet Jacques-André Langlois dans les maisons de débauche de la capitale. Là, il lui a fait visiter la maison, jusqu’à l’entraîner dans la chambre de gouvernante à l’étage où il l’a attachée sur un lit, flagellée cruellement avec un fouet à nœuds, incisée avec un canif, enduit ses blessures de cire brûlante (de pommade selon la version de Sade lors de son procès) et recommencé jusqu’à atteindre l’orgasme en la menaçant de la tuer si elle ne cessait de crier. Pour conclure, il l’a contrainte, puisque c’était le dimanche de Pâques, à des pratiques blasphématoires. Puis Sade l’enferme et retourne au rez-de-chaussée auprès des prostituées. Rose réussit à s’enfuir par la fenêtre et à ameuter tout le village. L’affaire fait scandale, l’imaginaire collectif et les auteurs catholiques multiplient les détails qui viennent pimenter la relation des faits tandis que Restif de la Bretonne contribue à la mauvaise réputation du marquis en transformant la scène de flagellation en séance de vivisection. La rue et les salons s’émeuvent. La lettre de Madame du Deffand à Horace Walpole le 12 avril 1768 en témoigne.

 

La famille, Sade et Montreuil réunis, se mobilise pour soustraire Sade à la justice commune (le parlement de Paris voulant sévir pour satisfaire l’opinion publique lasse des excès aristocratiques) et le placer sous la juridiction royale. La famille obtient le retrait de la plainte devant la juridiction parlementaire contre 2 400 livres pour la plaignante et la prise en charge de ses soins. L’affaire est donc jugée devant la justice du roi en juin. À la demande de la comtesse de Sade — le comte étant mort un an plus tôt — le roi signe une lettre d’abolition annulant d’avance la condamnation de Sade à l’emprisonnement « pour le restant de ses jours ». Le jugement royal le condamne finalement à six mois de détention. Il est incarcéré au château de Saumur, puis à celui de Pierre-Scise, puis est libéré en novembre, mais il lui est enjoint de se retirer dans ses terres de Lacoste, en Provence. »…

 

Treize ans chez les fous

 

« Le 6 mars 1801, une descente de police a lieu dans les bureaux de son imprimeur Nicolas Massé. Le Consulat a remplacé le Directoire. Le Premier Consul Bonaparte négocie la réconciliation de la France et de la papauté et prépare la réouverture de Notre-Dame. On est plus chatouilleux sur les questions de morale. Sade est arrêté. Il va être interné, sans jugement, de façon totalement arbitraire, à Sainte-Pélagie. En 1803, son attitude provoque des plaintes qui obligent les autorités à le faire transférer le 14 mars à Bicêtre, la « Bastille de la canaille », séjour trop infamant pour la famille qui obtient le 27 avril un nouveau transfert à l’asile de Charenton comme fou. Comme il jouissait de toutes ses facultés mentales, on invoqua l’obsession sexuelle : « Cet homme incorrigible, écrit le préfet Dubois, est dans un état perpétuel de démence libertine. »

 

Il reste, dans les Souvenirs de Charles Nodier, un portrait de Sade au moment de son transfert : « Un de ces messieurs se leva de très bonne heure parce qu’il allait être transféré, et qu’il en était prévenu. Je ne remarquai d’abord en lui qu’une obésité énorme, qui gênait assez ses mouvements pour l’empêcher de déployer un reste de grâce et d’élégance dont on retrouvait les traces dans l’ensemble de ses manières et dans son langage. Ses yeux fatigués conservaient cependant je ne sais quoi de brillant et de fin, qui s’y ranimait de temps à autre comme une étincelle expirante sur un charbon éteint. » À Charenton, il jouit de conditions privilégiées. Il occupe une chambre agréable que prolonge une petite bibliothèque, le tout donnant sur la verdure du côté de la Marne. Il se promène dans le parc à volonté, tient table ouverte, reçoit chez lui certains malades ou leur rend visite. Constance Quesnet, se faisant passer pour sa fille naturelle, vient le rejoindre en août 1804 et occupe une chambre voisine. Aussitôt enfermé, et pendant des années, il proteste et s’agite. Il fait l’objet d’une étroite surveillance. Sa chambre est régulièrement visitée par les services de police, chargés de saisir tout manuscrit licencieux qui pourrait s’y trouver. Le 5 juin 1807, la police saisit un manuscrit, Les Journées de Florbelle, « dix volumes d’atrocités, de blasphèmes, de scélératesse, allant au-delà des horreurs de Justine et de Juliette » écrit le préfet Dubois à son ministre Fouché.

 

Sade sympathise avec le directeur de Charenton, M. de Coulmier. Ce dernier avait toujours cru aux vertus thérapeutiques du spectacle sur les maladies mentales. De son côté, le marquis nourrissait une passion sans bornes pour le théâtre. Il va devenir l’ordonnateur de fêtes qui défrayèrent la chronique de l’époque.

 

Coulmier fait construire un véritable théâtre. En face de la scène s’élèvent des gradins destinés à recevoir une quarantaine de malades mentaux, choisis parmi les moins agités. Le reste de la salle peut recevoir environ deux cents spectateurs, exclusivement recrutés sur invitation. Très vite, il devient du dernier chic d’être convié aux spectacles de Charenton. La distribution des pièces comporte en général un petit nombre d’aliénés, les autres rôles étant tenus soit par des comédiens professionnels, soit par des amateurs avertis comme M. de Sade ou Marie-Constance Quesnet. Le marquis compose des pièces pour le théâtre et dirige les répétitions.

 

Le médecin-chef, en désaccord avec le directeur, estime que la place de Sade n’est pas à l’hôpital mais « dans une maison de sûreté ou un château fort ». La liberté dont il jouit à Charenton est trop grande. Sade n’est pas fou mais rend fou. La société ne peut espérer le soigner, elle doit le soumettre à « la séquestration la plus sévère ». En 1808, le préfet Dubois ordonne son transfert au fort de Ham. La famille intervient auprès de Fouché qui révoque l’ordre et autorise Sade à demeurer à Charenton.

 

En 1810, Sade a soixante-dix ans. Mais l’auteur de Justine fait toujours peur aux autorités. Le nouveau ministre de l’Intérieur, le comte de Montalivet, resserre la surveillance : « considérant que le sieur de Sade est atteint de la plus dangereuse des folies ; que ses communications avec les autres habitués de la maison offrent des dangers incalculables ; que ses écrits ne sont pas moins insensés que ses paroles et sa conduite, (…) il sera placé dans un local entièrement séparé, de manière que toute communication lui soit interdite sous quelque prétexte que ce soit. On aura le plus grand soin de lui interdire tout usage de crayons, d’encre, de plumes et de papier. »

 

On dispose d’une description physique de Sade, âgé de soixante-douze ans, dans les mémoires de Mlle Flore, artiste au théâtre des Variétés : « Il avait une assez belle tête un peu longue, les coins de la bouche retombaient avec un sourire dédaigneux. Ses yeux, petits mais brillants, étaient dissimulés sous une forte arcade qu’ombrageaient d’épais sourcils. »

 

Obèse et malade, Sade meurt en 1814 d’un « œdème aigu du poumon d’une très probable origine cardiaque ». Quelques années auparavant, il avait demandé dans son testament à ne pas être autopsié et à être enterré non religeusement dans un bois de sa terre de la Malmaison, près d’Épernon :

 

« … La fosse une fois recouverte, il sera semé dessus des glands, afin que par la suite le terrain de ladite fosse se trouvant regarni, et le taillis se retrouvant fourré comme il l’était auparavant, les traces de ma tombe disparaissent de dessus la surface de la terre, comme je me flatte que ma mémoire s’effacera de l’esprit des hommes. »

 

Sa terre de la Malmaison étant vendue, il est inhumé dans le cimetière de la maison de Charenton. La fosse est recouverte d’une pierre sur laquelle aucun nom n’est gravé et d’une croix de pierre malgré ses dernières volontés. En 1818, le cimetière est remanié et son corps exhumé. Le docteur Ramon, adjoint de son médecin personnel Doucet, se fait remettre le crâne afin de l’étudier. Le docteur Spurzheim, disciple du médecin Franz Joseph Gall, père de la phrénologie, emprunte le crâne et en fait des moulages par son préparateur Dumoutier, l’un de ces moules étant toujours dans les réserves du musée de l’Homme. Le crâne voyage alors dans plusieurs pays pour illustrer des conférences sur cette pseudo-science qui associe des caractéristiques du crâne d’une personne à son caractère. Depuis, plusieurs crânes attribués au marquis sont réapparus, de nombreuses anecdotes évoquant leurs pouvoirs maléfiques. »

 

Pour lire l’article fort document et surtout bourré de références (même si…) :

 

http://fr.wikipedia.org/wiki/Donatien_Alphonse_Fran%C3%A7ois_de_Sade

 

 

livre justine 0212142

 

 Collection personnelle d’un ouvrage qui, me semble-t’il doit être assez rare !

 

 

Axelle Renoir « Marquis »

 

 

 




 



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