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jeudi 12 juillet 2012 à 07:25

Des nouvelles de Stanislas Bourissoff

Par H. Ruben



 

Notre ami H. Ruben, nous a adressé un texte où il fait toujours autant preuve d’humour décalé mais non dénué d’un certain bon sens ; jugez-en par vous même.

 

 

 

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Les élections françaises ont accaparé notre attention et (ouf !) sont derrière nous. Dans son dernier courrier,  mon ami  Stanislas Bourissoff souhaitait me parler de son pays, le Mégastan, ancienne province du bloc de l’Est, où pour la vraie première fois, des élections présidentielles sans la tutelle de l’ex-grand frère, allaient se tenir en juillet. C’est avec plaisir que je vous communique  sa dernière lettre, un peu en décalage avec l’actualité sportive ; le service postal du Mégastan n’arrive pas à la cheville du nôtre.

 

 

H. RUBEN

 

 

 

 

 

 

Mon cher Hector,

 

Heureux de te savoir en parfaite santé puisque tu as pris de bonnes résolutions alimentaires. Ici, au Mégastan, tout est effervescence, l’Euro de football envahit nos écrans de télévision et l’on n’évoque que furtivement les manœuvres politiques précédant notre élection présidentielle.

 

Juste pour rappel, le président sortant a renoncé à se représenter. Et pourtant, lors de son élection en juillet 2006, que d’éloges sur son style, sa fougue, son énergie, son charisme !

 

Tu m’as appris que le lectorat de Montceau-news s’était étendu au Charolais et au Mâconnais, et j’en profite pour saluer ces nouveaux internautes.

 

Pour leur information, je te rappelle mon courrier de 2008 quand nous avons pu correspondre à nouveau à peu près librement :

 

« Il était une fois, dans un pays imaginaire, un candidat à la Présidence. Il y parvint grâce à des qualités exceptionnelles, travail, ténacité, bon négociateur. Cependant, pour se faire élire, il avait usé d’une stratégie qu’aucun de ses concurrents n’avaient su exploiter.

 

Pour s’attirer les voix des xénophobes, il avait promis la création d’un ministère des charters, des expulsions et des nationalistes. Il avait convaincu les plus fragiles que le danger les guettait au coin des rues et des banlieues, qu’il fallait à ce pays des lois plus rigoureuses, une police plus musclée et une justice plus ferme. Les puissants le reconnaissaient comme l’un des leurs, le cercle de ses amis, son train de vie, ses prises de position antérieures ne laissaient aucun doute sur ce point même quand au cours d’un discours, il prenait en exemple les grands penseurs sociaux tels Gandhi, Jaurès, Bouddha. Comptant sur une baisse démographique et des allègements fiscaux, il avait promis moins de chômeurs et plus d’argent pour les travailleurs. Il avait également assuré que deux ans après son élection, il n’y aurait plus d’hommes, de femmes contraints de dormir dans les rues, mais ceux-ci ne votaient pas et faute de radios ou de télés, le message s’était estompé. Il avait su trouvé les mots pour les défenseurs de l’environnement et les petits épargnants comptaient sur lui pour transmettre à leurs héritiers un patrimoine exonéré des droits de succession, sans savoir que c’était déjà le cas.

 

A ce point du récit, on pourrait croire ce Président antipathique. Pas du tout, il était convivial, hâbleur, drôle, chaleureux, aimait les chanteurs qui plaisent aux jeunes, les belles montres, l’Amérique, les beaux bateaux. Il ne craignait pas de faire la fête avec ses amis dans les clubs réputés. »

 

Comprends-tu pourquoi il n’a pas souhaité renouveler son mandat ? Il avait souhaité être jugé sur ses réussites.

 

 Je te donnerai d’avantage d’éléments quand l’Euro sera terminé. Au plaisir de recevoir de tes nouvelles et donne le bonjour autour de toi.

 

Je t’embrasse. A bientôt.                        

 

 

Stanislas Bourissoff.

 

 

 

 



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