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jeudi 21 février 2013 à 06:21

« Le cheval et le bœuf »

Par H. Ruben Un poème de Jean de l'Abreuvoir



 Notre ami H. Ruben, nous a adressé un texte où il fait toujours autant preuve d’humour décalé mais non dénué d’un certain bon sens ; jugez-en par vous même.

 

 

 

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Nous ne sortirons donc jamais du doute philosophique.  Et le Pape qui démissionne ! Dans la crèche, il y avait un bœuf et un âne gris. Que sont-ils devenus ? Saucisson pur porc ? Spaghetti bolognaise ? Escalope de dinde ? Il n’y a que la foi qui sauve.

 

 

H. RUBEN

 

 

 

 

 

Le cheval et le bœuf

 

 

Au loin, sur la colline, des moutons bêlaient.
Le soir estompait la brûlante journée.
Un bœuf, dans sa verte pâture, s’ennuyait.
Il rêvait d’horizons lointains et  incroyables
Il se récitait du Joachim du Bellay :
« Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d’usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge ! ».
Dans le pré d’à-côté, un vieux cheval  songeait
Quant à lui, au repos. Il était épuisé
Il avait travaillé tant et tant dans les champs
Sur les routes du pays pour finir, misérable,
A faire tourner la roue d’un antique moulin.

 

Pendant ce songe d’une nuit d’été
Puck, mauvais génie, visitant la région, les vit
Et, convaincu qu’il pourrait se jouer d’eux
Leur proposa son aide et d’exaucer leurs vœux,
Souffla son idée au possesseur des bœufs
 « Il faut leur proposer un voyage gratuit.
Je connais une agence qui peut s’en charger. »
Pas besoin de passeport pour changer un destin.

 

 

Et c’est ainsi, qu’ils  partirent de Roumanie
Chair à saucisse, minerai de viande congelée
Visitèrent l’Europe et ses froids entrepôts
Point de Tibre latin, mais des cuillers à pot.
Et, enfin, à force de battre la campagne
Atterrirent chez Findus® sous forme de lasagnes.

 

 

Puck regretta, un moment, cette petite « vacherie »
Puis éclatant de rire monta sur un nuage
Et récitant la deuxième strophe du sonnet :
« Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m’est une province, et beaucoup davantage ? »
Il fallait faire rimer « maison » et « salaison »

 

 

Jean de L’Abreuvoir     

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



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