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mercredi 1 août 2012 à 18:43

Coup de gueule !

"2.400 € de revenu… ?"



 

La FDSEA de Saône-et-Loire nous a transmis ce coup de gueule d’un agriculteur du département :

 

 

« La publication des chiffres du revenu 2011, par le ministère de l’Agriculture, a provoqué moult remous ici ou là. Notamment par la présentation erronée qui en est faite… Vice-président de la FDSEA pour l’arrondissement d’Autun, Luc Jeannin réagit ici et remet les points sur les i.

 

Il y a peu, la plupart des médias ont fait état d’une progression de +24,8 % du revenu agricole en Saône-et-Loire, à 2.400 € mensuels, +26,5 % pour la Bourgogne. Des chiffres bruts livrés en pâture au grand public et qui ne reflètent pourtant pas la réalité telle qu’elle est vécue dans nos exploitations, qu’elles soient d’élevage, lait ou viande, céréalières ou viticoles.

 

Issu d’un savant et très complexe calcul dont seul le ministère de l’Agriculture détient la formule, ces chiffres du revenu agricole théorique font pourtant apparaître un retard en défaveur de notre département par rapport au revenu national, lequel ne progresserait pourtant que de +3,8 % entre 2010 et 2011… De quoi y perdre son latin !

 

Livrés en l’état, sans analyse ni explication, ces données brutes ne servent finalement qu’à alimenter la polémique et à livrer, une fois de plus, les agriculteurs en pâture à la rumeur publique. C’est regrettable.

 

Pourtant, les statistiques du ministère publiées en juillet 2012 donnent également d’autres chiffres que l’on oublie de mettre en avant. Par honnêteté intellectuelle, mettons-les ici devant tout le monde :

–       entre 1990 et 2011, le revenu agricole moyen en Saône-et-Loire a progressé entre -2,55 % et +0,14 % de moyenne par an !
–       Ainsi, depuis vingt ans, le revenu des exploitations d’élevage allaitant de notre département ont connu une évolution de leur revenu moyen de -0,4 % par an ; les exploitations viticoles de -0,3 % et les exploitations de grandes cultures de +1,2 %.

 

On est loin des chiffres livrés en pâture aux avides de scandales et de chiffres réducteurs…

 

Cette analyse sur vingt ans montre que, malgré les différences entres les productions, nous sommes loin du statut de citoyen privilégié… En comparaison, pourrait-on afficher l’évolution du coût de la vie sur la même période, ne serait-ce que depuis le passage à l’euro.

 

De plus, et encore faut-il le rappeler avec force ici, le revenu agricole n’est pas un salaire et ne peut aucunement être comparé à un salaire !

 

Une partie de notre revenu agricole est immobilisé pour le fonctionnement de l’exploitation et n’est donc pas disponible pour les besoins privés de la famille.

 

Aujourd’hui, des perspectives s’ouvrent pour la plupart des productions agricoles. C’est pour cette raison que l’ensemble de nos organisations agricoles, la FDSEA et les Jeunes agriculteurs en particulier, et de nombreux agriculteurs se sont investis dans la réflexion « L’Avenir en confiance », initiée par la Chambre d’Agriculture et la CCI de Saône-et-Loire.

 

Pour nous, il y en a marre de la communication négative qui visent à dire que « tout est foutu » ou bien que « certains ont plus de chance que d’autres ». Cette vision n’apporte que l’opposition entre les gens, entre les productions, entre les régions et même entre les professions.

 

Nous avons des atouts et des marges de manœuvre réelles à mettre en œuvre. Nous devons nous unir, nous défendre et surtout construire l’avenir de nos territoires… Pour cela, qu’il soit agriculteur, fonctionnaire, élu ou simple citoyen, il revient à chacun, en son âme et conscience, d’œuvrer ou non pour la réussite de ces ambitions. »

 

Luc Jeannin, agriculteur

 

 

 

 

 



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